, « qu’il viendra un temps que les hommes ne pourront plus souffrir la saine doctrine, et qu’ayant une extrême démangeaison d’entendre ce qui les flatte, ils auront recours à des Docteurs propres à satisfaire leurs désirs. […] Les Statuts Synodaux de vos Evêques et la voix de tous vos Prédicateurs nous font entendre qu’on vous a fait une plaie sensible, en laissant ouvrir le Théâtre plusieurs jours de Fête, et que toute votre consolation est d’attendre que les fidèles seront détournés des Spectacles par les pressantes exhortations des Prêtres. […] » qui n’entend point la Théologie, et qui n’a nulle solidité. […] , De quel air penses-tu que ta sainte verra D’un spectacle enchanteur la pompe harmonieuse, Ces Danses, ces Héros à voix luxurieuse, Entendra ces Discours sur l’amour seul roulant, Ces doucereux Renaud, ces insensés Roland ; Saura d’eux qu’à l’amour, comme au seul Dieu suprême, On doit immoler tout, jusqu’à la Vertu même : Qu’on ne saurait trop tôt se laisser enflammer : Qu’on n’a reçu du Ciel un cœur que pour aimer ; Et tous ces lieux communs de morale lubrique, Que Lully réchauffa des sons de sa Musique. […] Car n’est-ce point ce qu’on peut entendre par ces Vers ?
Dans l’usage ordinaire, on entend par le mot de spectacles tous les divertissemens que l’on donne au public, & plus particulierement les représentations du théâtre, opéra, comédie, tragédie, tragi-comédie, pastorale, ballets, &c. […] Tout ce qu’on y voit, & tout ce qu’on y entend, parures, décorations, gestes, attitudes, mouvemens, discours, entretiens, chants, larmes, soupirs, privautés, déclarations, intrigues, liens rompus & renoués, tout ne tend qu’à plaire, à toucher, à ravir, à charmer, à transporter. […] si on en ôtoit tout ce qu’elle offre de vicieux, il n’y auroit plus de spectateurs. » Je n’ai jamais entendu , dit M. de Fontenelle à ce sujet, la purgation des passions par le moyen des passions mêmes. […] On n’ose découvrir ses propres sentimens ; on n’ose montrer ses plaies, mais on affecte une indifférence extrême ; on cherche divers prétextes pour s’éloigner de ce qui est permis ; on prête une oreille attentive à la voix de la volupté qui semble encore se faire entendre ».
Il nous est défendu d'être spectateurs des duels, de peur que nous ne devenions complices des meurtres qui s'y font: Nous n'osons pas assister aux autres Spectacles, de peur que nos yeux n'en soient souillés, et que nos oreilles ne soient remplies de vers profanes qu'on y récite; comme lors qu'on décrit les crimes, et les actions tragiques de Thyeste, et qu'on représente Terrée mangeant ses propres enfants; et il ne nous est pas permis d'entendre raconter les adultères des Dieux, et des hommes, que les Comédiens attirés par l'espoir du gain, célèbrent avec le plus d'agrément qu'il leur est possible: Mais Dieu nous garde, nous qui sommes Chrétiens, dans qui la modestie, la tempérance, et la continence doivent reluire, qui regardons comme seul légitime le Mariage avec une seule femme, nous chez qui la chasteté est honorée, qui fuyons l'injustice, qui bannissons le péché, qui exerçons la justice, dans qui la Loi de Dieu règne, qui pratiquons la véritable Religion, que la vérité gouverne, que la grâce garde, que la paix protégé, que la parole divine conduit, que la sagesse enseigne, que Jésus-Christ qui est la véritable vie régit, et que Dieu seul règle par l'empire qu'il a sur nous: Dieu nous garde, dis-je, de penser à de tels crimes, bien loin de les commettre. […] Alors les Acteurs des Tragédies se feront mieux entendre, poussant leurs plaintes d'une voix plus éclatante dans leur propre misère. […] Il n'y a point de Préteur, de Consul, de Questeur, de Pontife, quelque libéralité qu'il déploie, qui vous puisse faire voir ces choses qui vous puisse donner ce plaisir : Néanmoins la Foi vous les représente dès à présent par les Images qu'elle en forme dans vos esprits ; et après cette vie vous verrez ce que l'œil n'a point vu, ce que l'oreille n'a point entendu, et que l'esprit de l'homme n'a jamais conçu. […] C'est pourquoi ces Spectacles doivent être défendus, où l'on ne voit que des choses mauvaises, et on n'entend que des paroles dissolues : Car y a-t-il rien de honteux qu'on ne représente sur les Théâtres ?
une petite aventure du plus bas étage, qu'on daignerait à peine entendre. […] » Marius au contraire se moquait des petits-maîtres de Rome, en disant : On me trouve crasseux et sauvage, parce que je ne m'entends guère à ordonner des repas élégants, et que je n'ai point de Comédiens à mes gages : « Sordidum me et incultis moribus aiunt, quia parum scitè convivium exorno, neque ullum Histrionem habeo. […] Quel sage Gouverneur laisserait tenir à ses élèves ou leur permettrait d'entendre de pareils entretiens ? […] Il semble qu'Isaïe ait voulu faire une peinture prophétique des théâtres : On verra, dit-il, dans les temples de la volupté danser les Faunes et les Satyres, on y entendra chanter les Sirènes : « Pilosi saltabunt, et Syrenes cantabunt in delubris voluptatis.
Lorsqu’un Peuple est plongé dans la barbarie, il ignore ce qu’on entend par spectacle ; à mesure qu’il se polit, on le voit caresser les Muses & courir en foule au Théâtre. […] D’ailleurs, le nombre de ceux qui dédaignent le Théâtre est heureusement très-médiocre ; leurs vaines clameurs ont peine à se faire entendre. […] Les gens à préjugés ont quelque apparence de raison de ne vouloir pas aller entendre & applaudir des Acteurs qu’on regarde comme flétris.
Je suppose que tandis que le Peuple s’amuse à entendre un Baladin monté sur des treteaux, un Criminel condamné à un supplice douloureux, vienne à passer, le Baladin verra presque tous ses Auditeurs le quitter & courir au Spectacle tragique. […] Ainsi par un sel Attique, par Atticisme, nous n’entendons pas seulement la délicatesse du langage des Atheniens, mais leur maniere délicate de penser, & leur maniere fine & enjouée de railler. […] Quelque noble qu’il puisse être, je crois qu’au plaisir de voir des intrigues merveilleusement conduites & dénouées, à celui d’entendre des sentimens délicatement développés, & des portraits ingénieusement faits, les hommes préfereront toujours celui d’aller rire d’eux-mêmes, en se regardant dans un miroir qu’un autre Moliere leur présentera.
On entend par-là tout lieu public ou privé où il s’assemble du monde pour voir la représentation, quiconque y paroît se donnant en spectacle, encourt la peine d’infamie. […] Tout le monde est reçu pour les voir & pour les entendre ; soit qu’on regarde le lieu de l’assemblée, comme un endroit public ou une salle particuliere : l’alternative est une troisiéme circonstance exprimée dans la loi.