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50. (1715) La critique du théâtre anglais « LISTE DES NOMS. des Comédies et des Personnages, traduits de l’Anglais en Français. » pp. -

L’Ennemi du Sexe.

51. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — introduction » p. 2

Le Fils de Dieu étant venu en ce monde pour y apporter le feu céleste de l’amour de Dieu, comme il dit à l’Evangile ; l’esprit malin qui est un singe et son ennemi mortel, s’étudie aussi de son côté, et s’efforce de tout son possible, d’allumer dans le cœur des hommes, le feu infernal de l’amour sensuel et déshonnête.

52. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Rien n'est plus malheureux que le bonheur des pécheurs, qui nourrit pour ainsi dire une impunité, qui est en effet une peine, et qui fortifie la mauvaise volonté comme un ennemi intérieur. […] Sachez, mes bien aimés, que le Démon notre ennemi séduit et prend plus de gens par la volupté, que par la crainte ; Car pourquoi tend-il tous les jours les pièges des Spectacles ? […] Quoi, s'il nous arrive quelque bon succès ; si nous remportons des victoires sur nos ennemis ; enfin si Jésus-Christ nous comble de ses faveurs, nous lui offrons des Jeux publics, et ce sont nos actions de grâces. […] Dans ces Spectacles dont nous avons parlé, nous nous déclarons en quelque façon apostats, transgresseurs de la Loi, et ennemis des Sacrements ; car la première protestation que les Chrétiens font au Baptême, n'est-ce-pas de renoncer au Diable, à ses Pompes, à ses Spectacles, à ses ouvrages.

53. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Sa plume qui est le truchement de ses pensées, et ses écrits le symbole de ses mœurs, font connaître, que ses œuvres sont l’image de son esprit, et son visage étant l’âme raccourcie de son naturel et le miroir de son cœur, montre par la débilité de son cerveau, que ses sens sont égarés, et que son jugement a sorti les bornesc de la raison, par ce grand débordement d’injures dont son libelle est rempli : Ce Casuiste semble avoir mal pris ses mesures, d’avoir voulu faire un parallèle, de la Profession des anciens Histrions, à celle des Comédiens ; d’autant qu’il n’y a aucune affinité ni correspondance entre leurs exercices, l’une étant un pur batelage et souplesse de corps, et l’autre une représentation d’une fortune privée, sans danger de la vie, comme témoigne Horace, en son livre, de Arte d, « Comedia vero est Civilis privataeque fortunae sine periculo vitae comprehensio » ; Je sais bien qu’il y en a plusieurs, qui ne sachant pas la différence de ces deux professions, confondent l’une avec l’autre, et sans distinction de genre, prennent leur condition pour une même chose ; Mais il y a une telle inégalité entre elles, qu’il est facile de juger par la diversité de leurs fonctions, qu’elles n’ont nulle conformité ensemble, car celle des histrions n’est comme j’ai déjà dit qu’une démonstration d’agilité de corps et subtilité de main, mais l’autre étant une action plus relevée, fait voir qu’elle est une école des plus belles facultés de l’esprit, et où la mémoire fait un office digne d’admiration ; l’antiquité nous apprend qu’autrefois les Romains avaient ces Bateleurs en quelque considération, à cause du divertissement qu’ils donnaient à leurs Empereurs, mais ayant abusé du crédit qu’ils avaient obtenus du Sénat, s’adonnèrent à toutes sortes de licences pernicieuses, ce qui obligea la ville de Rome de les chasser, et particulièrement un nommé Hyster, qui s’étant retiré à Athènes, fut suivi d’une bande de jeunes hommes, auxquels il enseigna ses tours de passe-passe et autres parties de son métier, et furent appelés Histrions, du nom de leur Maître, ces Libertins s’ennuyant de demeurer si longtemps dans un même lieu, prirent résolution de revenir à Rome pour exercer leurs jeux : Mais l’Empereur Sévère, ne pouvant souffrir ces Ennemis des bonnes mœurs, fit publier un Edit, par lequel ils furent pour la seconde fois bannis de tout le pays latin ; Lisez ce qu’en dit Eusebius, et Prosper Aquitanus, sur la remarque des temps et des siècles : Pour le regard des Mimes, ou Plaisanteurse, ils ont pris leur source d’un certain bouffon appelé Mimos qui signifie en langue grecque Imitateur, d’autant qu’en ses représentations il contrefaisait divers personnages, et imitait les façons des uns et des autres. […] Mais si nous considérons en quel point est aujourd’hui la Comédie, nous trouverons qu’elle n’a aucune marque de l’antiquité, et ceux qui la professent, témoignent par la probité de leur vie, et par la représentation de leurs actions, qu’elle est entièrement dépouillée de toutes les qualités, qui pouvaient la noter d’infamie, et son mérite, l’ayant montée au plus haut degré de sa perfection, s’est mise dans une telle considération, auprès des Rois et des Princes, qu’elle leur tient lieu d’une sérieuse occupation ; Aussi se fait-elle avec tant de modestie, par l’innocence de ses poèmes, qu’elle dépite l’envie d’en offenser la réputation ; Je dirai de plus qu’elle est tellement Civile en ses diversités, qu’elle contraint les plus Religieux de lui donner des louanges, et chacun confesse que la force de ses charmes est si grande, qu’il faut être privé de sens commun pour en choquer la bonne odeurk ; Si l’on regarde le nombre de ses qualités, on verra, que c’est le tableau des plus agréables passions, la parfaite image de la vie humaine, la vraie histoire parlante, la pure philosophie visible, l’entretien des bons esprits, le trône de la vertu, l’exemple de l’inconstance des choses, l’ennemie de l’ignorance, le modèle de l’Orateur, le raccourci de l’éloquence, le Cabinet des plus riches pensées, le trésor de la moralité, le miroir de la justice, le magasin de la fable ; bref j’en dis peu pour n’en pouvoir dire assez, et j’ai de trop faibles Eloges, pour la moindre de ses parties : Et quoique ce Pédant l’attaque par les plus rudes invectives de sa haine, elle est un puissant rocher, contre l’orage de ses malédictions, une tour, pour résister aux écueils de sa médisance, une muraille de bronze contre ses calomnies, un boulevard pour s’opposer à ses accusations, un bouclier contre ses impostures, un rempart capable de dissiper la foudre de passion, elle est enfin à l’épreuve de ses machines, et conservera sa renommée malgré l’effort de ses intentions. […] Qu’il considère combien la Calomnie est préjudiciable à la réputation des hommes, et comme elle opprime la vertu des plus justes actions, que sa rigueur a troublé les plus grands des siècles passés, qu’elle a décoché ses traits contre les plus vertueux, qu’elle a été le fusil de la division des choses, qu’elle a ruiné l’harmonie de l’amitié des hommes, qu’elle a pris l’innocence à partie, qu’elle a essayé de corrompre toute la terre, bref qu’elle n’a rien exempté du joug de son pouvoir, puisque Dieu même a subi la force de sa tyrannie ; par le blasphème des Juifs, qui l’appelaient séducteur, corrupteur des lois, ennemi de l’Etat, un séditieux, un larron, et autres impiétés opposées diamétralement à l’éclat de ses belles vertus. De quelle impétuosité n’a-t-elle point heurté les premiers Chrétiens, quand les Païens les appelaient secte pernicieuse, ennemis des Dieux, des Empereurs, des mœurs, et enfin de toute la nature comme témoigne Tacite en son livre des mœurs, et Suetonius en la vie de Néron.

54. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Enfin la religion compte aujourd’hui presque autant d’ennemis déclarés que la litérature se glorifie d’avoir formé de Philosophes, & le gouvernement doit trembler de tolérer dans son sein une secte d’incrédules qui semble ne chercher qu’à soulever les peuples sous prétexte de les éclairer. […] Comme l’habit de Soldat, plus il est aisé & commode, plus il court lestement à l’ennemi. […] Qu’on fasse louer Bossuet, Lamoignon, Massillon, Flechier, &c. quon aille hors de son sein chercher des hommes célèbres, Mabillon, Petau, Casaubon, Bourdaloue, on se fera honneur, on en fera à la religion & à la vertu ; mais faire l’apothéose du corrupteur de la nation, de l’ennemi de la piété, d’un Histrion qui a passé la moitié de sa vie sur les treteaux de la province, & enfin est venu étaler sa bouffonnerie & son libertinage sur le Théatre de la Capitale, & rendre ses derniers soupirs sous le brodequin & le masque, se jouant de la mort & la contrefaisant, dum ludit mortem mords indignata jocantem corripit, c’est bien avilir, c’est bien prostituer des couronnes académiques. […] Moliere est un des plus dangereux ennemis que le monde ait sucité à l’Eglise, d’autant plus redoutable qu’il fait encore après sa mort le même ravage qu’il avoit fait de son vivant. […] La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de Moliere ; on y apprend aussi les maximes ordinaires du libertinage, contre les véritables sentimens de la religion, quoi qu’en veuillent dire les ennemis de la bigotterie, & nous pouvons assurer que son Tartuffe est une des moins dangereuses pour nous mener à l’irréligion, dont les sentimens sont répandus d’une maniere si fine & si cachée dans la plûpart de ses autres pieces, qu’on peut assurer qu’il est infiniment plus difficile de s’en défendre que de celle où il joue pêle-mêle bigots & dévots, le masque levé, &c.

55. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Augustin, dans cette vie accompagnés de cet ennemi dans la nécessité de le vaincre, et c’est être heureux : ou d’en être vaincu, et c’est être réprouvé. Il n’y a point de trêve ni de paix à espérer ; vous avez beau fuir dans les déserts et dans les solitudes, dit saint Jérôme ; l’esprit et la chair sont dans votre personne, comme deux ennemis furieux, qui s’enferment dans un tonneau armés de poignards : vous voyez bien qu’il n’y a point de fuite à prendre : il faut nécessairement que l’un des deux périsse. […] Augustin, le parti de votre ennemi. […] Après cela, jugez si vous pourrez surmonter cet effroyable ennemi que la nature a renfermé dans vous-même, puisque vous en avez tant d’autres sur les bras, que l’artifice du monde vous a suscités, et qui vous plaisent pour votre malheur. […] Samson le plus fort de tous entre les mains de ses ennemis, devint le plus faible entre les bras de Dalila, qu’il aimait passionnément.

56. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Le cœur de l'homme est le champ de bataille, et bien loin de se défaire du premier ennemi en lui suscitant le second, il est blessé par l'un et par l'autre, et demeure enfin la victime de tous les deux, après avoir fait tous les frais du combat. […] La vengeance trouble le repos, fait des ennemis, attire de fâcheux revers. […]  » L'esprit de vengeance y domine : peut-on sans bassesse ne pas laver un affront dans le sang de son ennemi ? […] La charité, l'amour des ennemis, sont-ils connus sur la scène ? […] Tout y est ennemi du travail, et n'en parle que pour s'en plaindre, et n'est occupé que de son plaisir.

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