On y voit, dit-il, les divers collèges des Prêtres & des Magistrats, les Souverains Pontifes, les Quindécemvirs couronnés de laurier, les Flamines, les Augures interprètes des volontés des Dieux, les Vestales chargées d’entretenir le feu sacré, le Peuple, le Sénat, les Consuls, les très-augustes Empereurs, qui approchent si fort de la Divinité ; & ce qui est incroyable, la mère de cette nation guerriere maîtresse du monde (Vénus), s’applaudit de s’y voir représentée par les livrées infames d’une prostituée : Et quod nefarium est audire, gentis Martiæ genitrix, regnatoris populi procreatrix, lætatur Venus, seperaffectus meretricia vilitatis, impudicâ imitatione laudari.
Plusieurs Empereurs Romains ont chassé les Comédiens de Rome & de l’Italie.
Et nous voyons dans le Code qu’autrefois les Empereurs Chrétiens ne voulaient pas qu’en ces saints jours on fit des spectacles, des courses de chevaux, ou des combats d’autres bêtes : « Dies festos majestati divinæ dedicatos nullis volumus voluptatibus occupari… nihil itaque eadem die sibi vindicet Scena theatralis, aut ferarum lacrymosa spectacula. »Lege ultima de falsis legibus §. 12. p. 9.
après que les Empereurs eurent embrassé le Christianisme, il est certain que l’infamie des spectacles ou cessa entièrement, ou au moins diminua beaucoup.
Quoique Cicéron ne soit ni Législateur ni Jurisconsulte, il est d’un mérite fort supérieur à Montaigne, et mérite une attention particulière, non seulement comme un des plus beaux esprits, des plus éloquents orateurs, des plus sages philosophes qui aient jamais paru, mais parce que c’était un homme élevé aux plus hautes magistratures, Sénateur, Consul, Gouverneur de province ; qui avait toujours vécu avec le plus grand monde, fréquentant, connaissant parfaitement le théâtre, lié avec le plus célèbre Comédien, Juge éclairé et équitable du mérite des pièces et du prix de la bienséance et de la vertu ; qui vivait dans un temps où le théâtre n’était point parvenu à la dissolution où il fut porté sous les Empereurs et où se jouaient les comédies de Plaute et de Térence, qui nous restent encore, et par lesquelles on peut comparer le théâtre Romain avec le nôtre.
Ainsi parle l’Empereur (Cod.
Ibère fait agir son parent Germanique (l’Empereur) pour assujettir la Reine Europe, malgré les efforts de Francion, aussi bien que Parthénope et Mélanie (Naples et Milan). » Francion est enfin vainqueur, Ibère et Germanique tombent évanouis : « Soutiens-moi, Germanique, en ce malheur extrême ; Hélas !