Nihil refert utrum luxuriam solus domi an cum populo exerceat in theatro. » La volupté des oreilles par la douceur du chant n’est guère moins dangereuse que celle des yeux. […] Fuyez ces spectacles, que la licence et la frivolité des discours rendent si dangereux. […] C’est que la mollesse de leur chant avait, des louanges de Dieu, fait des airs de théâtre ; ce qui dérangeait même à l’Eglise les gens les plus pieux, par mille occasions de dissolution et de péché : « Cantus suavitate velut scenicis cantibus, ad extimulandas libidines, in dissolutionem et peccati occasionem cessit. » Dira-t-on que ces airs tendres et efféminés sont moins dangereux au théâtre, où tout favorise, où rien n’arrête la passion ? […] 6.) qu’il est mal aisé d’expliquer combien sont dangereux les pièges que tend la volupté au théâtre : « Quam periculosos laqueos exhibeant mimicæ voluptates. » Si l’on pouvait fouiller dans le fond des cœurs, on verrait le spectateur pousser des soupirs à chaque son des instruments (combien plus vivement à chaque accent des Actrices !) […] Cette engeance s’émancipe si fort, qu’il a fallu les chasser : « Cum omnia levitas occupaverit exterminati sunt. » Est-il rien de plus dangereux que l’oisiveté ?
Il est des esprits prévenus, qui ne peuvent souffrir le moindre établissement moderne, & qui traitent d’innovations dangereuses les choses utiles qu’on ose entreprendre. […] De simples ridicules deviennent souvent des vices dangereux. […] Enfin le Théâtre qui nous découvre nos erreurs les plus dangereuses, reprend aussi de mille ridicules, qui paraissent d’abord des bagatelles, mais qui, envisagés sérieusement, deviennent des vices repréhensibles & qui troublent la société.
Parce qu’Eschyle, comme je l’ai dit plus haut, fit réflexion qu’il étoit dangereux d’accoutumer les Spectateurs à voir couler le sang. […] N’étoit il pas dangereux de représenter devant le peuple, tant de crimes & d’actions cruelles. N’étoit il pas dangereux d’entretenir un peuple dans les larmes ?
Mes très chers Frères, Nous voyons avec douleur depuis quelque temps, l’affection et l’empressement que vous avez pour les Spectacles, que nous avons si souvent déclarés contraires à l’esprit du Christianisme, pernicieux aux bonnes mœurs, et féconds en mauvais exemples, où sous prétexte de représentations et de musiques innocentes par elles-mêmes, on excite les passions les plus dangereuses, et par des récits profanes et des manières indécentes, on offense la vertu des uns, et l’on corrompt celle des autres. […] à peine les traces impures de ce premier passage étaient effacées, que l’esprit immonde est revenu ; qu’il s’est comme mis en possession de cette Ville ; qu’il y établit ses opérations, et qu’en quelque façon il s’y perpétue, si nous ne résistons à cette introduction dangereuse, et si nous ne troublons cette paix avec laquelle il prétend régner sur nos Diocésains.
Son idée sur les Ouvrages dangereux, 69. […] Il y a des amusemens dangereux, 486. […] Combien les impies sont dangereux, 542. […] Dangereux & condamnables par l’objet du plaisir qu’on y éprouve, 32. […] Combien ils sont dangereux aux femmes, 55.
Tous ont condamné les jeux de théatre comme très-pernicieux & capables de corrompre les mœurs, & les ont qualifiés de dangereux amusemens. […] Et saint Thomas conclud qu’il n’y a aucun inconvénient pour la conscience, de représenter de pareils éxercices sur le théâtre ; parceque tout se termine à occuper agréablement l’esprit, sans faire aucune dangereuse impression sur le cœur. […] Si un simple regard jetté par hazard sur une personne qui se présente & qu’on ne cherche pas, peut produire des effets si dangereux, dans les lieux mêmes les plus saints ; que ne feront pas des regards passionnés dans ces lieux d’une licence effrénée, où l’effronterie est comme de saison, & où l’on ne va que dans le dessein prémédité d’y trouver les objets les plus séduisant ? […] Voilà, N., le plus fatal de tous les aveuglement ; & se conduire par un préjugé si funeste, c’est fournir contre nous-mêmes des armes au plus dangereux de nos ennemis, qui est la coutume du monde. […] Quand une jeunesse plus facile au mal qu’au bien, fréquente ces lieux dangereux où tout sollicite au péché, elle ne tarde guéres à s’y laisser corrompre.
Les poëtes médiocres sont si communs sur le théatre, le respect pour la Religion y est si étranger, il est si dangereux de leur livrer les choses saintes, ils en abusent, ils les profânent si fréquemment, qu’on ne peut trop défendre aux auteurs & aux acteurs d’y porter leurs mains sacriléges. […] Un Ambassadeur de Spire est fort indifférent à l’Etat : cependant comme il est dangereux de permettre qu’un Sujet soit attaché à un Prince étranger ; ce qui dans bien des occasions, & de la part de plusieurs Princes pourroit tirer à conséquence, le Roi a déclaré qu’il ne vouloit pas que dorénavant aucun de ses Sujets représentât en France un Prince étranger. […] Ces sujets sont infiniment plus étrangers à l’Eglise que les affaires de l’Evêque de Spire ne le sont à un François, & leurs liaisons avec les actrices plus dangereuses & plus suspectes que leurs intelligences avec les Cours Germaniques. […] On en a fait des recueils où on a retranché ces fables dangereuses, comme on a fait des éditions de Juvenal, d’Horaces, de Terence, purgées de toutes ces licences. […] La différence des vices des rois & des vices des sujets n’est pas facile à comprendre ; les mauvais exemples produisent par-tout le même effet, & ceux de particuliers sont plus dangereux, parce qu’ils sont plus à la portée, & plus faciles à imiter.