De quelque manière qu'on les tourne, elles sont toujours la matière des concupiscences du siècle que saint Jean défend de rendre aimables, puisqu'il défend de les aimer. […] Le Théâtre pour être fréquenté n'en est pas moins défendu : Et nous serons toujours en droit de dire avec saint Augustin à ceux qui le fréquentent : « Vous portez le nom de Fidèle, et vos œuvres démentent ce nom, parce que vous ne gardez pas les promesses que vous avez faites.
C’est par l’artifice du démon que des choses saintes sont devenues criminelles : « Diabolo artifice ex sanctis in illicita mutata sunt. » La raison et la pudeur le défendraient, si l’Ecriture ne le défendait pas. […] Elle défend de regarder ce qu’elle défend de faire : « Prohibet spectare quod prohibet geri. » Elle a condamné tous les spectacles, en condamnant l’idolâtrie qui a été l’origine de tous ces monstres. […] Il nous est défendu, dit-il (L. […] Pourquoi a-t-on défendu aux femmes de chanter dans l’Eglise, ce qui d’abord leur était permis ? […] comme s’il était jamais permis de faire ce que Dieu défend, et s’il cessait d’être mauvais pour n’être pas journalier ?
Le théâtre, dit-on, est défendu, & sans doute qu’il mérite de l’être. […] La comédie est défendue ; mais, répond le Théatin, c’est précisément donner en preuve l’état de la question. […] On défend les choses parce qu’elles sont mauvaises, & les choses ne sont point mauvaises en elles-mêmes, parce qu’elles sont défendues. […] Tous ses raisonnemens contre la comédie tombent, selon ceux qui la défendent, sur celle d’autrefois. […] On étoit étonné de voir M. d’Alembert ne pas répondre à la satyre éloquente à laquelle il avoit donné sujet ; mais enfin il rompit le silence & défendit son opinion.
Du reste, vous y avancez une maxime qui n’est pas, ce me semble, soutenable ; c’est à savoir, qu’une chose qui peut produire quelquefois de mauvais effets dans des esprits vicieux, quoique non vicieuse d’elle-même, doit être absolument défendue, quoiqu’elle puisse d’ailleurs servir au délassement et à l’instruction des hommes. […] Enfin, Monsieur, souvenez-vous que l’amour d’Hérode pour Marianne, dans Joseph, est peint avec tous les traits les plus sensibles de la vérité ; cependant, qui est le fou qui a jamais pour cela défendu la lecture de Joseph ?
Minutius Felix déclame contre ces passe-temps dangereux, dans son Apologiea qu’il a fait pour défendre les Chrétiens ; et Comitorius a fait un traité admirableb, où il prouve que d’y assister, c’est un péché mortel, comme l’assure aussi S. […] , il lui promet en même temps son secours, avec lequel il l’assure qu’il pourra s’en défendre. […] Oseriez-vous défendre et soutenir comme innocent un exercice, qui ne respire qu’orgueil et qu’impudicité ? […] Il y en a peu qui y résistent, et le seul secret pour s’en défendre, c’est de fuir. […] Ce qui est défendu dans les divertissements ; c’est de les prendre avec trop d’affection, trop d’attache, et d’y mettre son cœur.
Il compare cette convention à la stipulation des intérêts tolérés en certains Parlements et en certains pays, comme en Hollande, etc., quoique rejetée dans d’autres, et généralement condamnée par l’Eglise ; ce qui appuyant son raisonnement, par la comparaison très appropriée des Comédiens et des usuriers également pernicieux aux familles, également condamnés par les lois de l’Evangile, caractérise parfaitement l’illégitimité du théâtre, qui aussi bien que l’usure, malgré la tolérance, est véritablement mauvais et défendu en conscience. […] 129.) qui dit : « La Cour, avertie que le peuple et les gens de métier s’appliquent au jeu des Bateleurs, défend à tous Comédiens de jouer quelque jour que ce soit, sous peine du fouet et du bannissement, et au Prévôt de Paris et tous Seigneurs justiciers de le permettre. » Il y a deux autres arrêts pareils du 6 octobre 1564, et du 10 décembre 1586. Arrêts du Parlement de Bretagne du 11 septembre 1574, et du 3 octobre 1578, qui le défendent sous les plus grièves peines. […] Séguier, Avocat général, « il fut défendu aux Comédiens Italiens ou Français de jouer aucune comédie, soit aux jours de fêtes, soit aux jours ouvrables, sous peine d’amende arbitraire et de punition corporelle, quelques permissions ou lettres patentes qu’ils eussent obtenues. » En 1594, par autre arrêt de la Chambre des Vacations, qui dans cette saison aurait dû être plus indulgente, à la requête du Procureur général, il fut défendu aux Comédiens, qui jouaient alors à l’hôtel de Cluny, « de jouer leurs comédies, et de faire aucune assemblée en quelque lieu de la ville ou faubourgs que ce fût, à peine de mille livres d’amende ». […] Il ajoute : Le Parlement leur défendit de jouer, mais ils obtinrent des lettres patentes pour qu’il leur fût permis de le faire, malgré le Parlement.
Je n’ai garde de me jouer à mon Maître, je connais vos sentiments pour des sentiments puisés dans le sanctuaire de la droite raison ; ils deviennent d’autant plus forts, que vous les dépouillez de cette raison sèche et épineuse, qui fait qu’on se morfond souvent dans les peintures de la vérité : au lieu que lorsqu’elle est maniée par une plume vive et animée comme la vôtre, elle fait un progrès sur les cœurs, dont il n’est pas permis de se défendre. […] Sur ce que vous dites qu’une chose qui peut produire quelquefois de mauvais effets dans des esprits vicieux, quoique non vicieuse d’elle-même, ne doit point être défendue, quand surtout elle peut servir à l’instruction et au délassement des hommes ; je réponds avec Saint Augustin, (voilà un Antagoniste digne de vous ;) je réponds, dis-je, avec Saint Augustin, que le fond de l’homme étant naturellement vicieux et corrompu, et les meilleures choses par conséquent sujettes à être tournées en poison presque chez tous les hommes, tout ce qui se présente à eux sous une image de volupté, même la plus innocente, peut causer de terribles impressions sur les âmes, et les cause même nécessairement. […] Il ne me fournit point de raison contre l’amour d’Hérode pour Mariamne : vous dites qu’il est peint dans Joseph avec tous les traits les plus sensibles de la vérité, et que cependant il n’y a jamais eu d’homme assez fou pour défendre la lecture de Josephd. […] Regardez, Monsieur, mes objections comme les doutes d’un homme, qui cherche à s’instruire, et qui sait que vous aimez qu’on se défende, afin de vous faire mieux goûter le plaisir de la victoire.