16, & le Concile in Trullo défendent aux Evêques & à tout le Clergé une mondanité si contraire à leur saint état, qu’ils l’appellent une folie de jeunesse : E Pontificio gradu sunt, & deponendi Episcopi & Presbyteri unguentis fragrantibus delibuti. […] Il est défendu, dit-il, à un mari de donner à sa femme, on a droit de le lui faire rendre ; mais s’il lui a donné des parfums, ou de l’argent pour en acheter, on ne peut lui rien demander, tout a péri, Mortua L.
Ils ont fait dans des guerres injustes des conquêtes dont on n’a tiré aucun avantage : ils attaquoient & vous défendez. […] Mais comment se défendre des poursuites, de la tendresse, des fêtes, des présens du prince le plus galant, dont la médiocrité de sa fortune lui rendoit les faveurs nécessaires ?
D’abord ces libertés passionnées qui le précèdent, n’allassent elles pas au dernier crime, sont si peu innocentes aux yeux de la saine morale, que les règles de l’Église défendent aux fiancés de loger dans la même maison, pour écarter le danger des familiarités criminelles que l’occasion & la vûe d’un mariage prochain rendroient si faciles. […] Je te défends de me jamais voir.
Il n’en faut pas tant pour terrasser le plus intrépide ; un enfant, une fille, un mondain, se défendront-ils ? […] On devoit représenter dans leur Couvent la Zaïre de Voltaire, les rôles étoient appris, les Actrices exercées, les habits préparés, la ville invitée, lorsque l’Evêque, Prélat rempli de religion, & de la plus grande régularité, en fut instruit, & défendit de la représenter.
Le Sénat Romain fut moins indulgent, il défendit les Atellanes. […] Cyr même on sur si content de la mysticité qu’elle inspira, qu’on l’y défendit, & qu’on a été quarante ans sans la représenter ?
Les amateurs des Spectacles espèrent-ils donc que vous leur direz un jour, venez mes bien-aimés, venez recevoir des Couronnes immortelles, parce que vous avez plus fréquenté les Théâtres, que mes Temples ; parce que vous vous y êtes remplis des maximes d’un monde que j’ai maudit ; parce que vous y avez enivré vos sens de tout ce que ma loi condamne ; parce que vous y avez cherché tout ce que votre Baptême vous défendait ; parce que vous y avez sacrifié au Démon l’ennemi de mon Eglise, l’ennemi de toute vérité : et vous mes Saints, qui avez pleuré, gémi, crucifié votre chair pour ma gloire et pour mon amour, allez au feu éternel. […] On peut résister à ces sortes d’impressions lorsqu’elles ne sont qu’un sentiment passager excité par la violence de quelque tentation ; mais quand elles naissent d’une circonstance préméditée ; quand elles ont pour principe et pour mobile une chose aussi réfléchie et aussi combinée qu’un Spectacle, alors l’âme ne peut plus se défendre, et elle finit par douter des vérités les plus certaines.
Je demande si cette disposition de l’esprit, & du cœur secondant elle-méme les sollicitations moles, & douces de ces objets, il est possible, qu’on s’en défende, sans s’y laisser aller fort sensüellement ?