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6. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Certains défauts dans la conduite, dans la marche, dans le stile du Drame, peuvent lui échapper. […] Ce qui serait un défaut s’il était suivi de plusieurs Sçènes, ne sçaurait être autorisé. […] Diderot tombe dans le défaut qu’il a sujet de reprocher aux Auteurs dramatiques, on doit en conclure que ce défaut est difficile à éviter, & qu’on à lieu de craindre de le laisser glisser dans ses Ouvrages, si l’on ne se tient soigneusement sur ses gardes.

7. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Si les quatre-vingt-dix autres n’en connoissent, ni les beautés, ni les défauts, comment les sentiroient-ils, comment en seroient-ils affectés ? […] On nous a montré les défauts de la conduite, & du style de cette Tragédie, mais on n’a pu diminuer le plaisir qu’elle fait. […] On nous a objecté que le Cid plein de défauts, ne se soutient que par la Poësie. […] C’est que les défauts qui s’y remarquent sont oubliés, dès que l’ame s’est ouverte à la chaleur du sentiment, au pathétique des passions. On ne sauroit lire Clovis n’y la Pucelle ; mais personne ne doute que ces Poëmes ne se fissent goûter, s’ils n’avoient contre-eux que les défauts de style.

8. (1765) Apologie du théâtre français pp. 1-4

***  Ici c’est un Renard, dont la plume savante, Instruit en égayant ; et qui, par ses pinceaux, En caressant les cœurs, reprend tous leurs défauts. […] ***  Combien d’Auteurs connus, qu’on passe sous silence, De leurs prédécesseurs parfaits imitateurs ; Même de leurs défauts discrets admirateurs, Etalent sous nos yeux de beautés, de science !

9. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Moliere, dit-on, corrigea son siécle de ce défaut. […] Le dernier plus raisonnable, fait un mérite à Hortense, de n’en avoir pas besoin pour lui trouver quelque défaut, je vais la voir dans sa chambre, au milieu de ses chiens, de ses guenons, de ses oiseaux. […] L’enjouement de cet écrivain d’imagination, perce à chaque ligne ; mais il est vrai que l’affectation de parure, le blanc, le rouge, les odeurs supposent de vrais défauts, qu’on veut réparer. […] La même pâte les recrépit tous, comme une muraillé dont le mortier ou le plâtre remplit les trous, & cache tous les défauts, semble rajeunir les vieillards, se confondre avec la peau, & prendre le ton du tein. […] Le sens le plus naturel qui se présente d’abord, c’est que les moindres choses plaisent dans ce qu’on aime, jusqu’à un cheveu ; mais aussi les moindres défauts y déplaisent, en ternissant la beauté.

10. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

Les hommes cherchent à se tourner en ridicule dès qu’ils ont la faculté de s’èxprimer : c’est ce plaisir malin qu’on trouve à se moquer de son semblable, & qui nous porte à rire de ses défauts & de ses actions, qui donna naissance à la Parodie dans la région du monde qui fut la plutôt peuplée. […] Il est essentiel qu’une Parodie, ainsi que tout ouvrage satirique, n’ait aucun défaut. […] Si la Parodie n’avait encore que ces défauts, on pourrait quelquefois y jetter les yeux pour se délasser, de même qu’on se plaît à voir les figures grotesques de Calot.

11. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

du dernier siècle avait corrigé plus de défauts à la Cour, et à la Ville que tous les Prédicateurs ? […] Quand on examine de près quels sont les défauts que ce Comédien a corrigés, on trouve que tout se réduit à quelque faux goût, à quelque sot entêtement, à des affectations ridicules, telles que sont celles qu'il a reprises dans les précieuses, dans ceux qui outrent les modes, qui s'érigent en gens de qualité, qui parlent incessamment de leur noblesse, qui ont toujours quelques vers de leur façon à montrer. Voilà des défauts dont ce Comédien a peut-être arrêté le cours.

12. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

C’est par ce moyen qu’il a su réformer, non pas les mœurs des Chrétiens, mais les défauts de la vie civile, & de ce qu’on appelle le train de ce monde, & c’est sans doute tout ce qu’a voulu louer en lui le P. […] Mais, Moliere, à ta gloire il ne manqueroit rien Si parmi leurs défauts que tu peignis si bien, Tu les avois repris de leur ingratitude. […] Moliere, & qui publient hautement dans Paris, qu’il a corrigé plus de défauts à la Cour & à la Ville lui seul que tous les Prédicateurs ensemble. […] Tous ces grands défauts à la correction desquels on veut qu’il se soit appliqué, ne sont pas tant des qualités vicieuses ou criminelles que quelque faux goût, quelque sot entêtement, quelques affectations ridicules, telles que celles qu’il a reprises assés à propos dans les Prudes, les Précieuses, dans ceux qui outrent les modes, qui s’éxigent en Marquis, qui parlent incessamment de leur noblesse, qui ont toujours quelque Poësie de leur façon à montrer aux gens.

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