Celles de Sophocle et d’Euripide ont toujours été les plus goûtées, et l’on ne peut douter qu’on n’y trouve le crime puni et la vertu louée. […] , un Juge, qui ayant été convaincu de crime fut exécuté à mort ; et l’on y récita la Tragédie de Cynira, dans laquelle lui et Myrra sa fille furent tués. […] que la Comédie est pire que le blasphème, le larcin, l’homicide, et tous les autres crimes. […] Il est essentiel de ne point communiquer aux œuvres des pécheurs et de ne donner aucune marque qu’on approuve le crime, tel que celui des Comédiens. […] , sont en abomination, parce qu’elles sont l’offrande du crime.
Les assemblées nocturnes sont défendues, & punies comme un crime capital : Si quis in urbe cætus nocturnos agitavit &c. C’est un des crimes qu’on reprochoit à Catilina : Mores leges consuetudines & instituta majorum violavit.
approchez-vous hardiment du crime. […] Ayez de l’argent, donnez un air de supériorité à vos troupes, attendez & saisissez les circonstances, sur-tout laissez les routes ordinaires de la justice : c’est par le merveilleux même du crime qu’on réussit & qu’on se fait un nom.
mais par une condescendance coupable envers ce monstre, leur nouveau et puissant protecteur, et en lui faisant envisager l’adoption de leur foi comme le moyen de se faire absoudre de tant de crimes et d’attentats que l’humanité avait à lui reprocher, et que, sans doute, malgré leurs promesses, Dieu, dans sa justice, n’a pas dû laisser impunis. […] Dans la tragédie, les peuples apprennent à connaître et à juger les passions des hommes élevés, pour ainsi dire, au-dessus de l’humanité, que les lois ne peuvent atteindre, et qui, le plus souvent, se livrent à ces passions avec d’autant plus d’abandon et de fureur, qu’ils ne sont retenus par aucun frein et qu’ils y sont excités, poussés par de vils courtisans qui, comme le dit Phèdre dans son désespoir : …« Par de lâches adresses Des princes malheureux nourrissent les faiblesses, Les poussent au penchant où leur cœur est enclin, Et leur osent du crime aplanir le chemin.
que c’est un crime de donner aux Comédiens, parce que c’est autoriser ceux que la Religion condamne. […] Que si les Comédiens osent lui insulter jusqu’à se moquer de ses Règlements, et à porter sur le Théâtre les choses saintes, comme si leur état était bien saint, ils mettent le comble à leurs crimes, que Dieu saura venger tôt ou tard.
Mais ce qui fait bien voir que, content de trouver un bon mot ou une rime, les poëtes écrivent sans réflexions & sans connoissance, c’est que Henri pour régner a tenu une conduite toue ultramontaine : ce qui seroit aujourd’hui le plus grand crime. […] Tous les Evêques qu’il nomma pendant tout son regne étoient si bien ultramontains, que peu d’années après sa mort, aux Etats généraux de 1614, tout le Clergé de France, de concert avec le corps de la Noblesse, se déclare contre le Parlement, le Cardinal du Perron à la tête, dont la harangue imprimée se trouve par-tout, sous les yeux & de l’aveu des Etats, de toute la Cour & de la Reine Régente : ce qui seroit aujourd’hui un crime de leze-majesté. […] Charles eut des maîtresses, mais beaucoup moins que Henri ; & nous ne craignons pas que les panégyristes de Henri lui en fassent un crime.
Dès-lors plus de frain, de retenue ; le vol, le mensonge, l’adultere, le parjure, tous les crimes se debordent, & attirent enfin sur la malheureuse Jérusalem tous les maux dont le Dieu de l’univers menace enfin les peuples corrompus. […] ne sont précisément que des horreurs, & le résultat dans l’esprit des lecteurs n’est qu’un amas de crimes. […] Le public fut surpris en apprenant que la représentation des grands crimes, de ceux qui conduisent à l’échafaud, fût le délassement de nos-amateurs, qu’un écrivain célebre en a fait une espece de poëtique, qu’il ne tient pas à nos profonds penseurs que ce goût affreux, qui est presque tombé parmi les anglois, ne devienne le goût françois.