Rien n’est plus dévot que le théatre Grec & Latin ; il n’est point de livre de piété qui parle plus de Dieu & de ses Saints, que les tragédies de Sophocle, d’Eschile & de Séneque, ne parlent de la Mithologie payenne ; ce sont par-tout les actions des Dieux, des prieres, des offrandes, des cantiques ; les Dieux font tout, on en espére, on en craint tout.
Il opère une révolution funeste dans les mœurs : nos jeunes-hommes, parvenus à craindre ce ridicule, plus que nos femmes ne redoutent le crime de l’infidélité, les dernières suivent leur penchant que la Comédie n’a point attaqué, flétri ; & les seconds souffrent le desordre, de peur d’être honnis.
C’est en excitant le mécontentement général que l’autorité répand elle-même parmi le peuple les semences de la révolte, dont à chaque instant elle peut craindre les funestes effets.
Péril le plus à craindre, 55. […] Les précautions dont on use pour les y contenir, prouvent qu’on a toujours à y craindre l’émotion que leurs passions y éprouvent, 490.
Philippe-Auguste, Charles V, Charles VI, ont-ils à craindre le parallele ? […] Charles eut des maîtresses, mais beaucoup moins que Henri ; & nous ne craignons pas que les panégyristes de Henri lui en fassent un crime.
L’auteur des Trois Siecles, qui ne paroît pas craindre les prisons, n’a pu être intimidé par le malheur de M. […] On craignit toute sa vengeance, on se jette à ses pieds (attitude très-lascive), on lui fait l’aveu de tout, on lui débite l’anecdote ou plutôt la sable des anciennes amours, on demande grace, on renonce au portrait commencé, on promet la plus grande fidélité.
Qu’a-t-on à craindre sur les pas d’un si grand maître qui se métamorphose en lui-même ? […] Quel crime de prendre dans les livres saints le spectacle des plus grandes abominations, dont ils ne disent un mot que pour en inspirer de l’horreur, & en faire craindre le châtiment !