Or l’air qui est entre la mer et le ciel, ils le consacraient au nom de Junon, laquelle ils disaient être sœur de Jupiter, pour la semblance, et pour la conjonction grande, que l’air a avec le ciel, comme si elle semblait être femme à Jupiter, pour sa mollesse : et quant à l’air pur, ils l’ont appelé, Pallas, la disant être fille de Jupiter : pucelle, pour ce que l’air pur ne se corrompt nullement du monde : et née du cerveau de Jupiter, pour ce qu’il tient le plus haut lieu : ils la disent aussi Triple, à cause du Printemps, de l’Eté, et de l’hiver :Cælius Rho[diginus, Antiquæ Lectiones] li. 8. ch. 18. […] Semblablement les Lacédémoniens commandèrent de transporter de la ville de Sparte les livres d’Æschylus, comme ne servant de rien, et mis en lumière plutôt pour corrompre les bonnes mœurs que pour servir à quelque discipline des bonnes sciences. […] Car elle corrompt et abâtardit les bonnes mœurs des hommes, les rendant efféminés, et les incitant à paillardise et méchanceté. […] Parquoi l’accoutumance de voir telles vilenies, est cause bien souvent de corrompre les gens de bien.
Quand Pompée édifia un Théâtre fixe à Rome, cela ne plut pas aux sages Sénateurs : Entre lesquels il y en avait, qui se plaignaient que peu à peu les mœurs du pays étaient abolies, qu’elles étaient du tout renversées, par les façons lascives appelées d’ailleurs2 : tellement que tout ce qui était corrompu, ou qui pouvait corrompre, se voyait en leur ville, la jeunesse dégénérant par l’imitation des mœurs étrangères, où l’oisiveté, et les exercices des sales amours s’exerçaient, à l’aveu du Prince et du Sénat. […] Car elle corrompt les mœurs des hommes et les rend mols et efféminés, et les pousse et incite aux débauches et lubricités. […] Car il ne peut point y avoir en la République une peste plus mortelle, et qui ait plus de force pour corrompre les mœurs, à cause de la voix, du visage, de la parole, et des vilaines et pernicieuses actions, lesquelles se coulant peu à peu ès esprits des citoyens, renversent les Républiques entières. […] Leur vie donc et leurs actions sont défendues afin qu’ils ne corrompent les mœurs des autres. […] Ailleurs68 il maintient que le Diable a fait bâtir des Théâtres, pour corrompre les hommes.
L’Ecriture Sainte ne peut paraître sur le Théâtre sans y être altérée et corrompue, c’est la première proposition. […] « Que pour changer leurs mœurs, et régler leur raison, Les Chrétiens ont l’Eglise et non pas le Théâtre. » Mais pour ne pas laisser ces autorités sans montrer le fondement solide sur lequel elles sont établies, entrons dans les raisons et dans les réflexions, qui nous feront apercevoir que l’Ecriture ne saurait être représentée sur le Théâtre des Comédiens sans y être altérée et corrompue. La cause la plus générale de cette altération, c’est que l’esprit de l’Ecriture est entièrement opposé à ce qu’on cherche à la Comédie, c’est à-dire, que ceux qui fréquentent le Théâtre, ne sauraient souffrir qu’on y exposât la fin pour laquelle tout est écrit, et qu’on y développât les maximes qui sont comme la clef de l’Ecriture, le point fixe auquel tout se réduit, et sans lequel on n’y entend plus rien, on la corrompt et on l’altère. […] Donc l’Ecriture ne saurait plaire sur le Théâtre des Comédies sans y être altérée ou corrompue. […] L’expérience et la décision des Auteurs les plus célèbres confirment ces réflexions, et nous devons conclure qu’il n’est pas possible que l’Ecriture puisse jamais paraître sur le Théâtre des Comédiens, sans y être altérée et corrompue.
Il en chasse les Spectateurs, en les avertissant, que ibid ce genre de Poësie voluptueuse est seul capable de corrompre les plus gens de bien ; parce que n’excitant que la colére ou l’amour, ou quelqu’autre passion, elle arrose de mauvaises herbes, qu’il falloit laisser entiérement dessécher .
Après que le démon s’est efforcé d’engager quelqu’un dans une voie dangereuse, toute son étude et son application va ensuite à lui aveugler et à lui corrompre encore l’esprit, afin que son égarement devienne alors irrémédiable.
Enfin, depuis quinze ans jusqu’à vingt, les jeunes gens, maîtres de leurs actions, achèvent eux-mêmes de se corrompre.
MONSIEUR, J’Ai reçû la Lettre, dont vous m’avez honorée : vous m’y invitez à benir le Seigneur : je m’addresserai à lui, pour le remercier, qu’il vous a inspiré à prendre ce soin pour mon salut : & puisque vous m’avez souvent marqué, que vous vous comptiez bien recompensé de vos travaux spirituels, quand ils étoient utiles au prochain ; j’ai le plaisir de vous annoncer, que vôtre Lettre à eu bon effét : j’ai pris la liberté, de la faire voir à mes amies Mesdames *** elles se croient toutes obligées avec moi, de regarder au moins la Comedie comme un divertissement dangereux ; puisque les saints Peres ont parlé de cette sorte de spectacles comme d’une chose capable de corrompre les mœurs les plus innocentes.