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2. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

C’est pour vous mettre en état de plaider vous-même votre cause, que je vais prendre la liberté de vous détailler des vérités constantes, sur lesquelles vous pourrez fortement vous appuyer. […] Pour leur donner gain de cause en quelque manière, il s’appesantit sur l’article des Spectacles, et fut la première origine de bien des scandales qui sont arrivés depuis. […] Il s’agit dans la cause d’un traité de société, dans lequel Fannius accusait Roscius de l’avoir trompé. […] Il est fâcheux de mettre sa cause entre les mains de pareils Défenseurs ; car de fausses assertions une fois décelées en décréditant l’Orateur, préviennent contre la Cause même. […] Quand on protège une aussi bonne Cause, et que l’on a des intentions aussi louables, on peut parler avec assurance ; et l’on ne pourra jamais entendre votre voix, sans y faire la plus grande attention.

3. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

Mais, quelques jeux que ce fussent, il n’y en avait aucuns qui fussent ordinaires, ains ne se faisaient sinon les occasions occurantesi et pour quelque cause notable et insigne, comme pour quelque victoire ou triomphe, ou pour quelque pompe funèbre, ou autre notable cause. […] Remontre à la cour les causes qui les ont mus entreprendre faire exécuterbf ledit Mystère de l’Ancien Testament. […] Et quant aux aumônes, elles se refroidissent tous les jours pour autres causes, que chacun ne sait pas. A cette cause supplie la cour, vu la permission du Roi, la vérification d’icelle, et considéré les préparatifs que les entrepreneurs ont faits, et que res non est amplius integra bv, il plaise à la cour lever lesdites défenses, autrement perdraient les pauvres gens beaucoup. […] Le titre adopté ne désigne pas la situation officielle (seuls les entrepreneurs du Mystère des Actes des Apôtres comparaissent) mais la situation réelle (l’avocat est celui des entrepreneurs du Mystère de l’Ancien Testament, car ce sont eux qui sont véritablement en cause).

4. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Quelle en fut la cause. […] Voilà donc la premiere cause du désordre qui regna sur tous les Théâtres, l’ignorance des Régles. […] D’ailleurs Moliere ayant été copié par tout, est cause qu’on nous accorde par tout la gloire de la Comédie, tandis qu’on nous dispute encore celle de la Tragédie. […] Maffei : Il semble que la même cause qui prive les Anglois du génie de la Peinture & de la Musique, leur ôte celui de la Tragédie ? […] Il intitule sa Tragédie, Tout pour l’Amour, ou le monde bien perdu, parce que l’Amour en cause la perte.

5. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Avant que d’examiner la nature de ce sel, je vais rechercher la nature du plaisir que nous cause la Comédie. […] Outre cela cette tristesse que cause la Tragédie est un chatouillement de l’Ame : & Descartes remarque dans son traité des Passions, que de même que le chatouillement, quand les nerfs ont assez de force pour le soutenir, cause un sentiment agréable qui deviendroit douloureux, si les nerfs n’avoient pas assez de force pour y resister, la tristesse que nous causent les Représentations Tragiques ne pouvant nous nuire en aucune façon, semble chatouiller notre ame en la touchant, & ce chatouillement cause un plaisir. […] Voilà donc encore dans cette espece de tristesse, que cause la Tragédie, la jouissance d’un Bien, que ne nous procure pas l’enjouement d’une Comédie. Le rire n’est pas toujours le témoignage de la joie, & dans la véritable joie, comme celle que nous cause une heureuse nouvelle, nous ne rions jamais.

6. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Peut-on réduire toutes ces causes au seul goût que les hommes ont naturellement pour l’Imitation ? […] Mais quelle est la cause de ce plaisir ? […] Mais quelle est la cause de ce plaisir ? […] Mais Aristote resserre les charmes de la Poësie dans des bornes trop étroites, quand il les fait consister dans le seul plaisir que l’imitation cause à notre esprit. […] Mais je voudrois aussi que remontant de cause en cause jusqu’à la premiere, il nous expliquât les raisons de ce plaisir que nous prenons à juger ; & dans ce moment, il ne s’en présente que trois à mon esprit.

7. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

O n a cherché avec soin les causes de la décadence des Sciences & des Arts. […] Ces causes sont chez nous & sous nos yeux. Elles ne sont la plûpart autre chose que les causes même des progrès des Arts. […] Il paroîtra singulier sans doute qu’après avoir dit que les régles sont pour les Arts qui exigent du génie, une cause infaillible de décadence, nous nous hazardions à en publier un Recueil.

8. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

A fin de terminer ce cinquième Livre par quelque chose d’utile, je vais hazarder des réfléxions sur les divers sentimens qu’éprouvent les Spectateurs d’un Poème dramatique ; je vais tâcher de découvrir les causes de l’intérêt qu’ils prennent aux aventures fabuleuses représentées sur la Scène, & au plaisir qu’ils ressentent à une Tragédie, quoiqu’elle les pénètre de la plus vive douleur, & qu’elle leur fasse souvent répandue des larmes. […] La malignité humaine est encore une des principales causes de l’intérêt qu’on prend à une Comédie. […] Est il difficile de démêler les causes de l’intérêt qu’on prend à une Tragédie ? […] Il est se vrai que la tristesse & les angoisses que nous cause la Tragédie, nous paraissent délicieuses parce qu’elles satisfont le penchant qu’ont tous les hommes à plaindre les infortunés, que jamais au Théâtre on n’a éprouvé avec peine ces sentimens, tout douloureux, tout déchirant qu’ils sont dans d’autres circonstances.

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