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335. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre V. Du nombre des Acteurs. » pp. 252-256

Si nous adoptions le précepte d’Horace, dont j’ai parlé plus haut, les quinqué, les septuor, de l’Opéra-Bouffon & de la Comédie mêlée d’Ariettes en seraient bannis pour jamais ; & le nouveau Spectacle perdrait son plus bel ornement.

336. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XX. Silence de l’Ecriture sur les spectacles : il n’y en avait point parmi les Juifs : comment ils sont condamnés dans les saintes Ecritures : passages de saint Jean et de saint Paul. » pp. 72-75

Dans ce bel amas de pensées que saint Paul propose à un chrétien, qu’on trouve la place de la comédie de nos jours, quelque vantée qu’elle soit par les gens du monde.

337. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VI. Les spectacles produisent et favorisent l’incrédulité. » pp. 86-89

Corneille et Racine, dont la foi n’a jamais été suspectée, et qui même ont eu, dit-on, des alternatives de piété en travaillant pour le théâtre, emportés par la fougue de leur imagination, ont avancé une infinité de maximes blasphématoires, et ont sacrifié la raison, la probité, la foi, à la satisfaction d’éclore une prétendue belle pensée.

338. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « AU LECTEUR. » pp. -

Si mon livre ennuye, j’aurai beau prier qu’on le lise, on n’en fera rien : s’il plaît, à quoi bon affecter une inutile modestie ?

339. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Ceux qui avancent cette assertion, n’ont jamais assisté à un spectacle gratis ; les traits gais et touchans, les belles situations, y sont toujours saisis avec justesse et promptitude, et vivement applaudis. […] Les gens du monde, dégoûtés du beau, ne viennent à ces spectacles que pour ces traits dont la licence et la trivialité forcent le rire, et ce sont eux qui se plaîgnent de ce que la morale s’introduit même dans les petits spectacles, et de ce qu’elle y est ennuyeuse, tandis que le peuple témoigne sa satisfaction de la maniere la moins équivoque16. […] C’est ainsi que le peuple perdra cette grossiereté de langage si rebutante, et cette barbarie révoltante qui lui a fait souiller de sang la plus belle des révolutions. […] C’est qu’il se formoit aux théâtres, où tous les citoyens, sans distinction, étoient admis ; dans les fêtes publiques, où les grands poëtes et les grands historiens récitoient leurs belles compositions et disputoient le prix ; et dans les places publiques où il entendoit l’éloquence, tantôt douce, tantôt foudroyante, de ses orateurs. […] C’est cette belle maxime qui faisoit que l’on privoit un homme de sa liberté, et de l’usage de ses facultés intellectuelles, pour prevenir un prétendu délit qu’il auroit pu commettre ; on le punissoit enfin pour n’être pas obligé de le punir25.

340. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Quand donc on se transporte en une sainte assemblée, avec une intention pure, que l’on ne recherche pas industrieusement les Eglises les plus fréquentées, & la Messe où le beau monde se rassemble, c’est un cas fortuit, si l’on apperçoit un objet attrayant, il faut en détourner la vûe, & défendre son cœur & son esprit du vénin de la séduction ; les mouvemens indélibérés survenus dans l’ame & dans les sens, en conséquence du Spectacle qui s’est rencontré dans la Maison de Dieu, ne sont pour lors nullement imputables à celui qui les éprouve. […] Son retour rend la vie à toute la nature ; les êtres étoient plongés pendant la nuit dans une espéce de néant d’où cet Astre les tire ; il répand ses rayons sur l’Hémisphére, comme une source abondante ; mais ses forces diminuent dès qu’il a fourni les deux tiers de sa carriere ; un nuage aussi beau que l’Aurore, l’accompagne jusqu’au bord de l’Océan, & se confond enfin avec les ténébres qui remplacent le jour. […] Ces différens objets font un groupe qu’on ne sçauroit assez admirer ; les plus beaux Théâtres du monde n’ont rien de comparable au Spectacle de la nature ; l’Or dont la main des hommes les a décorés, s’éclipse devant les feux célestes, il ne brille plus que de leur clarté refléchie.

341. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

Agrippart Prens moy ce galland par le poing Et le me lye d’une corde Griffon Si je lui fais misericorde Beau Sire je veuil qu’on me tonde Agrippart Est il lye Griffon Est il lyeLe mieulx du monde. […] Ces Spectacles de pieté parurent si beaux dans ces siecles ignorans, que l’on en faisoit les principaux ornemens des receptions des Princes quand ils entroient dans les Villes, & comme on chantoit Noël Noël, au lieu des cris de Vive le Roi, on representoit dans les ruës la Samaritaine, le mauvais Riche, la Passion de Jesus-Christ, & plusieurs autres Mysteres, pour recevoir nos Rois.

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