Comment espére-t-on donc s’attirer ses suffrages, en jouant sans cesses des chefs-d’œuvre à la vérité, mais qui sont si usés, qu’on en est presque aussi ennuyé que d’une piéce pitoyable ?
N’est-ce pas, mes Pères, que vous voulez qu’il vous ressemble,22 et « que craignant de perdre aussi bien que vous, la douceur et la commodité qu’il trouve à être aimé, et ne voulant pas se faire des ennemis, et s’engager dans des suites fâcheuses qu’attirent après eux les mécontentements qu’on donne aux hommes, encore que ce soit en faisant sa charge et en soutenant la cause de Dieu ; il demeure dans le silence, et dissimule les péchés des hommes, de peur qu’en les reprenant il ne trouble sa paix en troublant celle des autres.
Ce sont des héros qu’ils produisent sur la scène, et les sentiments impies qu’ils leur prêtent charment les spectateurs et attirent leurs suffrages.
Le véritable honneur m’attire bien moins sur ses pas que la passion des femmes et la soif des richesses40. » Sénèque, dans une de ses épîtres, regarde l’amphithéâtre comme l’asile de l’oisiveté.
Et écrivant aux Ephésiens : Qu’on n’entende point parmi vous de paroles sales, de railleries ni de bouffonneries ; elles ne sont pas bienséantes en la bouche des chrétiens, qui sont obligés d’être saints, et ne permettez pas qu’on vous flatte trompeusement, vous disant qu’il n’y a pas grand mal, car ces propos attirent la colère de Dieu sur ceux qui lui désobéissent9.
Ses discours sont un enchantement, sa figure est une illusion la plus séduisante, & malgré vos résolutions, elle vous attirera avec autant de facilité qu’un agneau que l’on veut immoler ; c’est un insensé qui se laisse enchaîner sans la moindre resistance. […] On n’est plus dans un âge qui donne prise à la tentation ; mais on autorise les autres par son exemple, ce sont des infirmes1 dont on accélere la chute ; la crainte de déplaire à Dieu les retenoit encore, un homme de poids qui assiste au Spectacle, suffit pour les rassurer, & dès-lors il attire sur soi les désordres où ceux-ci se laissent entraîner. […] Tandis que l’ambition allume par-tout le feu de la guerre, qu’elle forme les Conquérans, établit les Empires sur les ruines de la liberté ; le Chef de la Nation sainte attiré des bords de l’Euphrate aux rives du Jourdain, en parcourt les Déserts montueux, logeant sous des tentes : Dieu lui découvre sa nombreuse postérité dans la sombre succession des tems à venir ; au fond de ce divin miroir, Abraham apperçoit le Libérateur promis, ses enfans passent en Egypte, pour s’y former en corps de Nation ; la plus dure servitude n’empêche pas leur population miraculeuse.
Comme la foule est grande aux pièces de Monsieur de Molière, et que c’est un témoignage de leur mérite, l’Observateur, qui voit bien que cela suffit pour le faire condamner et qui combat autant qu’il peut ce qui nuit à son dessein, dit que la curiosité y attire des gens de toutes parts, mais que les gens de bien les regardent comme des prodiges et s’y arrêtent comme aux éclipses et aux comètes. […] Cependant nous avons également vu du monde à douze ou treize de ses pièces ; il faut bien que le mérite l’y attire et l’on doit être persuadé que toute la France a plus de lumières que l’auteur des Observations du Festin de Pierre.