Je lui assure pour douaire l’immortalité : le nom de femme devoit mourir avec elle, celui de ma femme vivra éternellement. […] Il plut à Zénobie, Reine de Palmire ; &, pour la rapprocher, disoit-il, du christianisme, il adoucit tellement les dogmes qu’elle n’aimoit pas, qu’il combattit la trinité des personnes en Dieu, & la divinité de Jesus-Christ On tint un concile pour condamner ses hérésies : il fit semblant de les désavouer, & assura qu’il avoit toujours eu la même foi que l’Eglise : le concile se sépara sans rien prononcer.
Ces deux goûts sont inséparables, & l’on voit tous les jours que c’est le titre le plus assuré à la faveur des grands. […] Pour être plus libre, il passa la plus grande partie de sa vie à Venise, asyle assuré contre la bigoterie , disoit-il ; c’est-à-dire, pays où la corruption des mœurs & la malignité de la saryre jouissent de la plus grande liberté, & garantissent le prompt débit des écrits les plus licencieux. […] Avocat pour & contre, il étoit récompensé de tous côtés ; assuré du succès de ses satyres, il profitoit de la malice de tous ceux qui le mettoit en jeu, &c. […] Elle regne dans la plupart des Académies de Belles-lettres, elle en ouvre les portes, en gagne les couronnes, en assure les éloges, en remplit les séances, & embellit les livres des académiciens qui lui doivent ordinairement toute leur fortune académique. […] Plein d’esprit, d’une imagination féconde, riante, pittoresque, faisant facilement des vers, sur-tout de ces vers dont la licence & la malignité assurent la succès, par le suffrage de la passion, satyres, comédies, galanteries mêmes assez peu voilées.
Mais l’Apôtre Saint Paul nous assure que les mauvais entretiens corromprent les bonnes mœurs. […] D’une part, on m’assure que ces sortes de divertissements sont criminels ; d’autre part, on soutient qu’ils sont exempts de péchés. […] Quelle croyance méritent-elles donc, quand elles assurent que les Spectacles ne font aucun tort à leur vertu ? […] Il ne croit pas que Molière ait fait beaucoup de mal à ces désordres ; et l’on peut même assurer, dit-il, qu’il n’y ait rien de plus propre à inspirer la coquetterie, que les pièces de ce Comique ; parce qu’on y tourne continuellement en ridicule les soins que les pères et mères prennent de s’opposer aux engagements amoureux de leurs enfants.
Tout seroit parfait, & le débit assuré. […] Enfin pour ne rien perdre des divers genres de mérite de la Favard, on lui assure la propriété que personne ne lui conteste, & qui ne vaut pas la peine d’être contestée, de quelque farce où on a mis son nom. […] Ce ne sont pas des abeilles qui volent sur les fleurs, ramassent le bon suc pour en composer le bon miel, ce sont des reptiles qui ne ramassent que la corruption, pour en infecter le public ; & il se trouve des medecins (les Censeurs) qui assurent que ce n’est pas du poison. […] Celle de la plûpart des pieces de Théatre, sur-tout des machines de l’Opera, n’est guere moins ridicule, & n’est pas à beaucoup près si élégamment rendue ; mais le prestige de la pompe, & le coloris du vice assurent sa fortune, comme il honore un homme vicieux, sot & méprisable, quand il est couvert d’un bel habit, ou trainé dans un riche équipage.
Il le sera d’une maniere plus glorieuse par le jugement authentique qui lui assure les plus flatteuses louanges. […] La galanterie n’est pas la seule science qu’on apprend à l’école de Moliere ; on y apprend aussi les maximes ordinaires du libertinage, contre les véritables sentimens de la religion, quoi qu’en veuillent dire les ennemis de la bigotterie, & nous pouvons assurer que son Tartuffe est une des moins dangereuses pour nous mener à l’irréligion, dont les sentimens sont répandus d’une maniere si fine & si cachée dans la plûpart de ses autres pieces, qu’on peut assurer qu’il est infiniment plus difficile de s’en défendre que de celle où il joue pêle-mêle bigots & dévots, le masque levé, &c.
Le Spectacle-Satyrique, rempli d’une Musique vive, enjouée, achéve de nous assurer que notre Opéra ne fut point ignoré des Anciens.
D’autres le tournent d’une autre manière, mais qui va toujours à même fin, puisqu’il demeure pour assuré que les délices et la gloire du Sabbat est de mettre son plaisir en Dieu : et maintenant on nous vient donner le plaisir de la comédie, où les sens sont si émus, comme une imitation du repos de Dieu et une partie du repos qu’il a établi.