On n’a pas besoin d’apprendre à sentir une passion que la nature n’inspire que trop ; mais on a extrêmement besoin d’apprendre à la réprimer. […] On s’occupe de l’agrément & de l’extérieur plus que du fonds & de l’essentiel, on leur apprend les belles manieres & l’usage du monde. […] Formons-leur un maître qui leur apprenne des vérités que tout leur laisse ignorer. […] Cette action ne peut inspirer que des maximes dangereuses, & apprendre à métaphysiquer sur une passion dont les suites peuvent aisément devenir funestes. […] Un ancien Comédien & une ancienne Comédienne seront chargés de les gouverner & de les former dans des logemens séparés, & leur donner des principes de religion & de vertu, & on leur fera apprendre un métier pour leur servir de ressource, en cas ils ne fussent pas admis ou fussent renvoyés.
très saint Père, C’est sans doute aux Evêques que ces paroles de Moïse sont particulièrement adressées : « Ayez soin du peuple, instruisez-les dans toutes les choses qui regardent le service de Dieu, apprenez-leur les cérémonies du culte Divin, la voie par laquelle ils doivent marcher, et les œuvres qu’ils doivent faire. » « Esto tu populo in his, quæ ad Deum pertinent, ut referas quæ dicuntur ad eum, offendasque populo ceremonias, et ritum colendi viamque per quam ingredi debeant, et opus quod facere debeant. »Moys. […] Il faut, dit saint Clement, que les fidèles reçoivent avec respect la connaissance des volontés de Dieu de la bouche de leur Evêque, qu’ils demandent au Prêtre les avis nécessaires pour parvenir un jour à l’éternité bienheureuse qu’ils espèrent, et qu’ils apprennent des Diacres les règles de la discipline Ecclésiastique. […] Mais les paroles de Malachie, ou plutôt de Dieu par sa bouche, sont plus fortes et plus expresses : « Si vous ne voulez pas m’écouter et apprendre mes volontés afin de les suivre, et si vous n’entrez du fond du cœur, et en vérité dans le dessein de glorifier mon nom, je répandrai sur votre visage le fumier de vos solennités. » « Si nolueritis audire, et si nolueritis ponere super cor ut detis gloriam nomini meo, ait Dominus, dispergam super vultum vestrum stercus solemnitatum vestrarum, et assumet vos secum. » Malach. […] Nous lisons aussi dans un Concile de Carthage, qu’on ne doit point tolérer en aucune manière ces spectacles, ni le jour du Dimanche, ni les autres Fêtes ; parce que comme nous apprenons encore du sixième Concile, les fidèles doivent passer ces jours dans les lieux saints, et ne vaquer qu’à la prière et au chant des Psaumes, des Hymnes et des Cantiques spirituels, afin que leur joie soit toute en Dieu, et en Jésus-Christ, et que n’appliquant leur esprit qu’à la lecture des choses saintes et divines, ils se nourrissent de la parole de Dieu et du fruit des divins mystères.
Ayez un soin tout particulier d’empêcher vos Enfants d’apprendre des chansons mondaines. […] Car si quelqu’un vous priait au contraire de lui dire quelqu’une de ces Chansons infâmes, et de ces Odes honteuses et diaboliques, il s’en trouverait plusieurs qui les auraient apprises avec soin, et qui les réciteraient avec plaisir. Ne pensez pas que ces paroles soient trop fortes, pour être appliquées aux Chansons qui sont communes parmi le monde, et qu’on apprend aux enfants dès qu’ils commencent à parler. […] Quelle faute ne commettent-ils point, non seulement lorsqu’ils se plaisent à entendre chanter ces Chansons mondaines par leurs enfants ; mais même à les leur apprendre eux-mêmes ? […] Combien les mères qui apprennent à leurs enfants des Chansons de médisance ou d’impudicité, sont-elles plus coupables que celles dont parle saint Cyprien ?
Il y a des jeunes gens qui ont des dispositions marquées pour les lettres & les sciences ; c’est pour eux une perte de temps de leur donner des rôles à apprendre, cet exercice ne leur apprend rien que leur goût & la lecture ne leur eût appris. […] Mais il s’en faut de beaucoup que ce soit un aussi grand avantage que disent les enthousiastes de Lafontaine, qui font de son recueil de fables un second évangile ; sur-tout pour les enfans qu’on oblige de les apprendre par cœur, & qui n’en tirent qu’un fruit très-médiocre. […] Si dans quelques colléges on fait apprendre celles de Phedre, ce n’est point comme leçons de morale, mais comme des morceaux bien écrits, d’une latinité pure, d’un style précis & élégant. […] Il en résulte que ces fables sont fort inutiles à l’éducation des enfans, qu’elles les amusent, sans leur rien apprendre ni former leur cœur à la vertu. […] L’auteur des remarques nous apprend cette anecdote, & nous fait sentir le prix des beautés de Moliere, en les mettant dans une juste balance.
On ne se pique pas actuellement de l’avoir appris par cœur. […] Apprenez que le tems seul met la dernière main aux Ouvrages d’esprit.
Ha qu’il mette à la marge de la proposition que nous réfutons, qu’il y mette, Cela est de moi, et que nous ayons la consolation d’apprendre qu’il l’a rétracté ! […] nous l’apprendra dans le beau portrait qu’il a fait de l’Opéra, où il montre aux maris d’une manière également vive et naturelle l’impression que peuvent faire les spectacles dans l’esprit et dans le cœur de leurs Epouses, quelque pieuses qu’elles soient : « Par toi-même bientôt conduite à l’Opéra Satire X. […] Il s’en faut donc bien qu’on ne soit persuadé que la Comédie est une Ecole de vertu, et qu’on n’y apprend jamais rien que de très conforme à la pureté des mœurs. […] Que l’Apologiste des Comédiens apprenne donc même des gens du monde, à n’attribuer à la Comédie qu’un très petit avantage par rapport à quelques affectations ridicules et à quelques défauts purement extérieurs : ce qui n’est rien en comparaison des maux réels et souvent irréparables qu’elle produit dans les consciences. […] » Voilà où Notre Seigneur a renvoyé tous les hommes pour apprendre la Sainte Doctrine.
Elle consentit à m’entendre ; j’ai rendu devant elle deux des Rôles que j’avais appris : je l’ai vue satisfaite, enchantée. — Dès aujourd’hui, me dit-elle, si vous êtes bien déterminée, je ferai les démarches nécessaires —. […] On devait donner dans quelques jours, une des Pièces que j’avais apprises : Mademoiselle *** proposa de m’y faire débuter, de l’annoncer au Public le jour même ; & ce fut une chose décidée. […] Elle voit donc la petite *** ; elle l’étudie, se met à apprendre ses Rôles, s’exerce assidûment, & parvient enfin à saisir sa manière. […] Un jour, qu’elle est au Théâtre, où l’on doit représenter une Pièce qu’elle avait apprise, il se répand que la *** ne jouera pas ; qu’une indisposition subite l’en empêche.