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111. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

Elle éxcitait des ris, non èxtravagans, mais de ces ris légers, doux mouvemens de l’ame, qui dénotent qu’on est charmé de ce qu’on voit, de ce qu’on entend, & qui prouvent mieux la joie que des éclats qui partent toujours sans réfléxion : voilà quelle est la véritable Parodie ; le Cyclope d’Euripide, la seule qui soit parvenue jusques à nous, aurait dû nous l’apprendre. […] Le Lecteur sera peut-être bien aise que je lui apprenne naïvement ce que je pense de la Parodie en général.

112. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

Mais n’est-ce rien aux spectateurs de payer leur luxe, d’entretenir leur corruption, de leur exposer leur cœur en proie, et d’aller apprendre d’elles, tout ce qu’il ne faudrait jamais savoir ? […] Son exemple et sa doctrine nous apprennent à quoi est propre la comédie : combien elle sert à entretenir ces secrètes disposition du cœur humain, soit qu’il ait déjà enfanté l’amour sensuel, soit que ce mauvais fruit ne soit pas encore éclos.

113. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

Vous qui prétendez nous faire accroire tant de choses extravagantes ; qui nous assurez que nos sens nous font illusion ; apprenez que ce que vous nommez illusion, cet éternel sujet de vos déclamations, que vous nous reprochez avec tant d’aigreur, est le principe ou l’occasion de vos jugements ainsi que des nôtres. […] Rousseau veut diriger jusqu’à mes plaisirs, et m’apprendre l’effet qu’ils font sur moi.

114. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

ils apprennent ce qu’ils ne sauraient autrement pour penser, et les mettent fort aisément en leur mémoire : et par le sens et interprétation d’icelles, ils sont plus commodément et plus facilement dressés. […] ainsi qu’escrit Strabon] instruisaient leurs enfants en la Poésie, non seulement pour apprendre quelque simple et crue récréation, mais aussi pour en tirer une chaste modestie. […] Je ne serais d’avis de réciter en plein Théâtre telles fables inutiles : néanmoins les gens de lettres les pourront lire particulièrement, pour en tirer et apprendre quelque sentence. […] mais aussi qu’on les apprenne par cœur : et si quelquefois au temps de paix nous voulons permettre des jeux publiques, ou quelques fêtes de récréation, pour exhiber au peuple quelque passe-temps (ce qui se doit faire, à mon avis, peu souvent, ou bien après quelque grande victoire) il en faudra choisir de ceux-ci pour les réciter. […] Je passe maintenant aux Philosophes, desquels la doctrine est fort ample et copieuse, digne certainement d’être apprise et reçue soigneusement de chaque bon citoyen.

115. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

N’est-il pas, dis-je, honteux, que ce soit de son père qu’un fils apprenne à folâtrer comme lui ? […] » Enfin, il les menace de les excommunier ; pour leur apprendre,Hom. 6. in Math. […] Que notre Théologien apprenne de Saint Jean Chrysostome,Chrys. […] et en vous exposant témérairement comme vous faites, au danger de l’offenser : n’avez-vous pas sujet de craindre qu’il ne vous abandonne à votre faiblesse ; comme les Histoires nous apprennent qu’il en a abandonné tant d’autres. […] Je vous rends grâces, ô mon Dieu, ajoute-t-il, de ce qu’il vous plaît nous apprendre dans le verset suivant quels spectacles nous devons proposer à ceux qui ont encore quelque affection pour les Théâtres ; après que votre grâce les en a retirés.

116. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXII.  » p. 481

Comme on n'y représente que des galanteries ou des aventures extraordinaires, et que les discours de ceux qui y parlent sont assez éloignés de ceux dont on use dans les affaires sérieuses; on y prend insensiblement une disposition d'esprit toute romanesque, on se remplit la tête de héros et d'héroïnes ; et les femmes principalement y voyant les adorations qu'on y rend à celles de leur sexe, dont elles voient l'image et la pratique dans les compagnies de divertissement, où de jeunes gens leur débitent ce qu'ils ont appris dans les Romans, et les traitent en Nymphes et Déesses, s'impriment tellement dans la fantaisie cette sorte de vie, que les petites affaires de leur ménage leur deviennent insupportables; et quand elles reviennent dans leurs maisons avec cet esprit évaporé et tout plein de ces folies, elles y trouvent tout désagréable, et surtout leurs maris qui, étant occupés de leurs affaires ne sont pas toujours en humeur de leur rendre ces complaisances ridicules, qu'on rend aux femmes dans les Comédies, dans les Romans et dans la vie romanesque.

117. (1675) Traité de la comédie « XXII.  » p. 310

Comme on n'y représente que des galanteries ou des aventures extraordinaires, et que les discours de ceux qui y parlent sont assez éloignés de ceux dont on use dans la vie commune;on y prend insensiblement une disposition d'esprit toute de Roman; on se remplit la tête de Héros et d'Héroïnes ; et les femmes principalement prenant plaisir aux adorations qu'on y rend à celles de leur sexe, dont elles voient l'image et la pratique dans les compagnies de divertissement, où de jeunes gens leur débitent ce qu'ils ont appris des Romans, et les traitent en Nymphes et Déesses, s'impriment tellement dans la fantaisie cette sorte de vie, que les petites affaires de leur ménage leur deviennent insupportables.

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