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84. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre X. Que c’est une chose vicieuse et un dérèglement manifeste de danser fréquemment. » pp. 37-40

Quoiqu’il soit permis de prendre quelque recréation après le travail, et de donner quelque relâche à son esprit après les occupations sérieuses ; si on excède néanmoins dans le divertissement, soit pour la manière d’en user, soit pour le temps qu’on y emploie, ce n’est plus une recréation honnête ; mais une pure sensualité, et on n’agit pas en homme raisonnable : mais on se laisse conduire aux passions de la chair, et aux instincts de la nature, comme les bêtes.

85. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Or, qui peut se flatter, en assistant aux Spectacles, d’agir pour Dieu ? […] Il s’agit de la conscience et du salut ; tout ce qu’il y a eu, sur ces sortes de matières, de Juges compétents, et reconnus, ont décidé : n’importe ; des mondains, amateurs d’eux mêmes et idolâtres de leurs plaisirs ; des gens sans étude, sans connaissance, sans attention à leur salut, dont tout le soin est de charmer le temps et de se tenir en garde contre l’ennui qui les surprend, dès que l’amusement leur manque et qu’ils sont hors de la bagatelle ; des libertins dont la passion cherche à se nourrir et à s’allumer, lorsqu’il faudrait tout mettre en œuvre pour l’amortir et l’éteindre : voilà les oracles qui se font écouter ; voilà les docteurs et les maîtres dont les décisions sont sans réplique, et les garants sur qui l’on se repose de sa conscience, de son âme, de son éternité. » Massilion, parlant sur le petit nombre des Elus, s’exprime ainsi : « Vous avez renoncé à la chair dans votre Baptême ; c’est-à-dire, vous vous êtes engagé à ne pas vivre selon les sens, à regarder l’indolence même et la mollesse comme un crime, à ne pas flatter vos désirs corrompus ; mais à les dompter. […] Il ne s’agit pas d’être plus ou moins parfait, en les négligeant ou en les observant : il s’agit d’être Chrétien, ou de ne l’être pas. […] Ils agissent en conséquence, lorsqu’ils jouissent de leur liberté ; et les voilà corrompus dans le cœur et dans l’esprit pour le reste de leur vie. » « Mais, dit-on, quel inconvénient y a-t-il qu’ils entendent parler de la passion de l’amour ? […] Ses honnêtes gens ne sont que des gens qui parlent ; ses vicieux sont des gens qui agissent, et que les plus brillants succès favorisent le plus souvent : enfin, l’honneur des applaudissements, rarement pour le plus estimable, est presque toujours pour le plus adroit.

86. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Combien d’autres en ont agi de même, dont la mémoire est proposée à notre admiration ! […] Ce ne peut être par la raison qu’il en est un plus grand besoin pour les corriger ; il n’est pas permis de penser que les moyens ordinaires de réforme, que la persuasion, les bons exemples, surtout cette patience, cette modération, recommandées envers les fourbes et les méchants, n’agissent pas aussi efficacement sur des hommes profondément pénétrés de l’amour des vertus que sur tout autre ; on use ici de plus de rigueur, on est inconséquent, injuste, par cette raison que j’en ai donnée déjà : que ces inconséquents, ces contre-sens, ou cette forme de leçon dont les effets sont opposés à l’objet du fond est un ressort dramamatique le plus souvent nécessaire pour attacher, égayer et rappeler le public. […] Cette manière d’agir, aussi peu sensée que celle de frapper rudement et bouleverser un homme endormi pour l’éveiller, tandis qu’il suffit de l’agiter doucement, quoique bien établie et admirée aujourd’hui, doit faire regarder enfin les auteurs qui l’emploieront avec aussi peu de raison comme des forts à bras littéraires, ou des don Quichote, mus par l’orgueil et l’amour propre, dont le principal objet est de faire montre de l’étendue de leur esprit, de la force de leur génie, en produisant de grands effets, bons ou mauvais, n’importe, pourvu qu’ils soient extraordinaires et étonnants, et qu’ils fassent beaucoup et long-temps parler d’eux. […] Laissez-les donc en toute sûreté donner de bons exemples, faire du bien, ou engager les apathiques, les indifférents à en faire ; laissez-les courir, s’agiter, faire du bruit, attendrir les autres en feignant de s’attendrir eux mêmes ; cette fermentation est nécessaire à l’éveil, au maintien de la vraie bienfaisance ; ces hommes hypocrites et corrompus sont pour les âmes bienfaisantes ce que les plantes parasites et pourries sont pour les plantes utiles dont elles font l’engrais, sur lesquelles elles agissent, qu’elles échauffent et font croître. […] C’est ce que pratiquent habituellement les gouvernements, dont les sages ministres savent que les hommes sont faits ainsi ; que c’est l’intérêt personnel qui les régit plus ou moins impérieusement et les fait agir sous le masque de quelque vertu que peu possèdent en perfection, que beaucoup n’ont qu’à demi, dont le plus grand nombre n’a encore que l’apparence ; que pour les obliger à l’acquérir ou à la cultiver, il est plus expédient de la leur supposer, en y attachant un grand prix, que de faire des tours de force et beaucoup de bruit pour montrer à tout le monde qu’ils ne l’ont point.

87. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Une chose est agréable, ou le paraît ; et parce qu’elle est agréable, on l’aime ; et parce qu’on l’aime, on se figure qu’elle est bonne ; et à force de se le figurer, on s’en fait une espèce de conviction, en vertu de laquelle on agit au préjudice de la conscience et malgré les plus pures lumières de la grâce : or appliquons cette maxime générale aux points particuliers, surtout à celui que je traite. […] Comprenez-la, s’il vous plaît, toute entiere ; il s’agit de la conscience et du salut, et tout ce qu’il y a eu jusqu’à présent, sur ces sortes de matieres, de juges compétents, de juges reconnus et autorisés, ont décidé : mais ce n’est point ainsi qu’en jugent quelques mondains, et ce n’est qu’à eux-mêmes qu’ils veulent s’en rapporter. […] Mais, dit-on, en tout ce que je lis, il ne s’agit que d’un amour honnête. […] Parce qu’on ne peut accorder ensemble le jeu et l’entretien d’une maison, on abandonne la maison, et l’on ménage tout pour le jeu ; on voit tranquillement et de sang froid des enfants manquer des choses les plus nécessaires ; on plaint jusqu’aux moindres frais, dès qu’il s’agit de subvenir à leurs besoins ; on les éloigne de ses yeux, on les confie à des étrangers, à qui l’on en donne la charge, sans y ajouter les moyens de la soutenir ; on ne les a pas actuellement ces moyens, à ce qu’on prétend, mais pourtant on a de quoi jouer. […] Et comme en matiere de salut tout est personnel, et que la bonté ou la malice de nos actions n’est prise que par le rapport qu’elles ont à nous ; quand il s’agit de m’accorder un divertissement ou de m’en priver, l’idée générale qu’on en a ne suffit pas pour former ma résolution ; mais si j’y reconnois quelque endroit par où il me puisse être nuisible, je dois dès-lors le rejetter et m’en éloigner : Abscide eum, et projice abs te.

88. (1647) Traité des théâtres pp. -

De quels Théâtres il s’agit en ce Traité. […] Il s’agit de l’opuscule Praelectiones in capit. […] Il ne s’agit pas de véritables citations mais d’une paraphrase libre de plusieurs bribes du livre X de la République, notamment 605c et 607c. […] Vincent ne met pas de référence marginale, mais il s’agit du Pseudo-Aristote, Problemata, section XXX, § 10. […] Il s’agit de Francesco Patrizi, cité au chapitre XI (op. cit., II, 6) et que Vincent vient d’invoquer un peu plus haut.

89. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Un Marquis françois, accompagné de l’Olive, son valet, rode autour de la maison où le barbare Violento tient sa propre sœur, Inés, étroitement renfermée ; il s’agit d’être introduit auprès de la belle. […] Celui-ci qui croit reconnoître ce vaurien dit qu’il l’a vu quelque part, à quoi le forçat répond : j’y vais quelquefois  ; il ne s’agit dans cet ouvrage que de faux billets, de prostitutions, de rapt, & de plaisanteries sur la potence. […] Mais il s’agit bien d’un autre intérêt ; il s’agit d’un nouveau degré de futilité ajouté au caractère national, d’un esprit de bouffonnerie, devenu l’esprit de tout le monde, et qui consiste moins encore à découvrir le ridicule où il est, qu’à le supposer où il n’est pas ; travers funeste, dont l’influence combinée avec tant d’autres causes, telles, par exemple, que la fureur de philosopher tend à détruire tous les principes sur lesquels sont fondés la pudeur, l’amour conjugal, l’attachement des pères pour leurs enfans, et celui des enfans pour leur père, le respect dû à l’âge avancé, &c. […] Nulle part le libertinage n’est aussi favorisé qu’à ces spectacles ; ce n’est pas qu’il ne le soit beaucoup trop aux autres ; mais enfin, l’opéra est un genre si fade, la comédie est devenue si épurée, la tragédie est par elle-même si austère, que les mœurs courent bien moins de dangers aux grands spectacles qu’à ceux dont il s’agit ici, et qui sont, puisqu’il faut le dire, autant de temples consacrés à la déesse de Paphos ou même au dieu de Lampsaque.

90. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE PREMIER. Allégations de M. de Sénancourt, dirigées contre l’auteur du livre intitulé : Des Comédiens et du Clergé. » pp. 49-51

Il s’agit d’Etienne Pivert de Sénancour (1770-1846), connu comme l’auteur d’Oberman (1804), qui a ensuite publié en 1825 un Résumé de l’histoire des traditions morales et religieuses.

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