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70. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Il ne permettait pas aux enfants Comédiens de se plaindre du testament inofficieux où ils auraient été prétérits, ni par conséquent de prendre par provision la possession des biens paternels que le Préteur leur accordait. […] Il exila toutes les femme qui, pour se soustraire à la rigueur des lois, se réfugiaient chez les Comédiennes, et il fit rendre un célèbre sénatus-consulte qui ordonna que sans avoir égard à l’impunité accordée aux Comédiens, toutes celles qui s’y seraient agrégées en fraude des lois, ne seraient pas moins châtiées. […] « La colère suffit et vaut un Apollonk. » Au reste il serait inutile de leur permettre d’autre vengeance ; la plupart s’embarrassent peu d’une infidélité dont ils profitent, et accordent de bonne grâce une liberté qu’ils savent prendre pour eux-mêmes. […] Elles veulent bien que les enfants qui en naissent, ne soient pas traités de bâtards, quelque incertaine que soit leur naissance ; elles tolèrent encore que le peuple s’allie avec eux, quoique l’Eglise, par respect pour la sainteté du sacrement, ne le leur accorde pas, s’ils ne se convertissent, pour en empêcher la profanation.

71. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

Le Confesseur peut-il déférer à ces raisons et leur accorder l’absolution nonobstant le refus qu’ils font de s’en abstenir à l’avenir ? […]  » Voilà une Loi expresse, qui prouve évidemment, que ces Empereurs, non plus que les Evêques, ne voulaient pas qu’on admit aux Sacrements les Comédiens, quoiqu’ils se trouvassent malades au lit de la mort, à moins qu’ils ne fissent une promesse authentique, entre les mains des Magistrats, de ne plus jamais exercer leur Profession ; et que même en ce cas, on ne leur donnât les Sacrements, que lorsque les Evêques le trouveraient à propos ; c’est-à-dire, qu’encore qu’on ne leur refusât pas l’absolution, quand ils donnaient des marques d’une sincère pénitence on ne leur accordait néanmoins la sainte Communion qu’avec l’approbation de l’Evêque. […] D’ailleurs on ne doit pas accorder la sépulture Ecclésiastique aux pécheurs publics, ainsi qu’il est porté par le Rituel Romain, et par plusieurs autres.

72. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VII. » pp. 36-41

Mais c’est ce qui est difficile d’accorder avec les Règles de l’Eglise et avec la Jurisprudence qui est maintenant en usage.

73. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

Et que de titres n’avez-vous pas, Monsieur, à la confiance que je suis fier de vous accorder en ce moment ? […] Mais quelle que soit votre décision, Monsieur, et quand j’aurais le malheur d’être condamné par vous, je n’en réclamerais pas moins, et avec humilité, toute votre indulgence : puis-je espérer que vous daignerez me l’accorder ?

74. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Le Philosophe qui a médité sur l’Art, & le Poëte qui y a excellé, ne s’accordent pas en tout ; le Poëte plein de respect pour le Philosophe, le contredit quelquefois : & qui avoit plus le droit de contredire Aristote que Corneille ? […] Mais ce Grandhomme ne donne ses Réflexions que modestement, & les finit ainsi, voilà mes opinions, ou si voulez mes Hérésies, je ne sais point mieux accorder les Regles anciennes avec les agrémens modernes.

75. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Rodogune de son côté ne me paraît pas avoir plus de grandeur d’âme que sa rivale, lorsqu’elle prend le parti, pour se venger, de faire assassiner Cléopâtre : ainsi tout ce que ces deux femmes entreprennent, ne me paraît point s’accorder avec la grandeur des personnages tragiques. […] Voir Alexandre attendri, soupirant, doucereux auprès d’une femme, il semble que cela ne s’accorde point avec la haute opinion que nous avons de ce Héros ; Alexandre n’est connu généralement que du côté de la grandeur d’âme, de la magnanimité et du courage, et le faible de la passion d’amour paraîtra toujours en défigurer le caractère.

76. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Deux amans accordés, pour un mot dit ironiquement se querellent, se dédaignent, se fuient, se recherchent, comme des enfans qui boudent, & se raccommodent sottement par l’entremise d’une Servante qui leur prend les mains & les leur met l’une dans l’autre : Boutez-là, Lucas & Perronelle. […] Mais appeler le galant, l’attaquer, le flatter, exciter ses désirs, lui promettre toute sûreté, dire qu’on se rend, qu’on lui accorde tout, fermer les portes, regarder de tous côtés pour commettre l’adultère sans risque ; quelle leçon pour les femmes & les filles ! […] Il faut que je consente à vous tout accorder.

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