Ils suppléèrent à Rome à ceux que le Prince avoit retranché, ils n’y suppléroient pas moins parmi nous. […] Le Commandant de la province s’est mis à sa tête, & lui a donné des patentes en son nom, sans consulter le Gouverneur, Prince du sang. […] Le Prince a favorisé la société roturiere, & lui a donné les patentes. […] On a retiré les deux patentes ; & on en a donné de nouvelles au nom du Prince à la société noble. […] On répondit que les graces des Princes ne s’achetoient pas, que c’est au Prince à disposer de ce qu’il s’est réservé, & que c’étoit au Prince, non à son Lieutenant, qu’il falloit le demander ; que l’honneur de l’avoir pour protecteur, & de décorer leurs patentes de son auguste nom, ne pouvoit être trop payé.
Madame de Maintenon s’ennuyoit beaucoup avec le Roi, qui la tenoit dans une espece d’esclavage, comme elle s’en plaint dans vingt endroits de ses lettres, sur-tout depuis que devenu dévot, ce Prince avoit renoncé aux plaisirs, aux fêtes, aux théatre, dont Madame de Montespan, pendant son regne l’avoit rendu amateur. […] Tel est certainement le théatre ; jamais ce Prince qui avoit de belles qualités, n’a été divinisé avec tant de fadeur & d’excès, c’est y répandre une image. […] Peut-il souffrir l’encens de l’un, & un Prince permettre l’encens de l’autre ? […] Dans le siécle de Louis XV, il parle encore de cet événement, pour diminuer la gloire de Louis XIV, en faveur de l’Impératrice qu’il met fort au dessus de ce Prince, dans la guerre pour l’élection de l’Empéreur ; les troupes Autrichiennes prirent la ville de Genes, qui lui avoit déclaré la guerre, le Sénat craignant que la Reine de Hongrie ne demandât une ambassade pareille à celle qui fut faite au Roi de France, & sans attendre les ordres, se hate de la lui offrir.
Elle fut condamnée par un Prince jaloux qui ne l’aimoit pas. […] Jamais Prince plus féroce, plus sanguinaire, plus avare, plus débauché que le fondateur de l’Eglise Anglicane. […] Elle y est sollicitée, poursuivie avec toute la vivacité d’un Prince amoureux. […] Ce Prince, quatrieme fils d’Henri II & de Cathérine de Medicis, ne s’est présenté à Londres qu’en qualité de mari. […] Elle laissa prendre sur l’original bien des privautés que le Prince prenoit sans façon & sans scrupule.
Ces nouveaux athlétes, ont pris un ton dévot, un langage de Théologien, de casuiste, des airs de Prince. […] Ce Prince faisoit profession de la Réligion judaïque ; mais avoit-il quelque Réligion ? […] Le royaume de ce Prince fut divisé en Tétrarchies entre ses enfans, & ne fit plus de sensation dans l’Empire. […] Ce Prince qui avoit de bonnes qualités, les ternit au théatre. […] Ce spectacle fut l’origine des disgraces de ce Prince.
Du temps de Ranuce Farnèse, Duc de Parmei, Prince d’un grand esprit, un vieux Seigneur de sa Cour s’était livré aveuglément à l’amour d’une femme, dont la réputation était équivoque. Le Prince chérissait ce Courtisan ; il fut touché de le voir le jouet et la victime d’une passion honteuse, et chercha tous les moyens de le guérir. Tout ce que l’on put imaginer s’étant trouvé inutile, le Prince eut enfin recours à la Comédie ; et ce remède lui réussit.
On a peine à croire que Clytemnestre, qui avoit ce Prince en horreur, en eût conservé cette dépouille, & moins encore l’eût donnée à sa fille qu’elle n’aimoit guere plus. […] Atalide n’auroit du avoir que ce moyen de faire passer ses avis au Prince. […] La lettre de ce Prince surprise par ses surveillans entre les mains de Zaïre, & remise par eux à Roxane, auroit sauvé ce défaut de vraisemblance, & produit le même effet. […] Ne savoit-il pas qu’elle étoit aimée d’Orosmane, & que ce Prince devoit s’opposer à ce qu’elle abandonnât sa Loi ?
On pourroit de même d’Arnolphe faire un Duc de mauvaise humeur, d’Arpagon un Prince avare. […] C’est faire peu d’honneur, & rendre peu de justice à ce grand Prince, de le dire imitateur de Galien. […] Les Prêtres Payens (car il faut bien lancer quelques traits odieux contre les Prêtres), abusant du pouvoir que le Prince leur a donné, ont condamné à mort ce jeune Guebre. […] Erreur, ou galimathias : on doit à Dieu son bras, son corps & son ame, autant & plus qu’au Prince, & on doit au Prince le cœur aussi-bien que le bras, c’est-à-dire, le servir, lui obéir, le respecter, l’aimer : Non tantùm propter iram, sed propter conscientiam. […] Quelque bien ou mal fait que soient l’un ou l’autre, & quelque esprit qu’ils aient ou qu’ils n’aient pas, on ne fait pas parler à un Prince le jargon du village, ni à un manant le langage de la Cour.