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276. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

C’est une chose incroyable, qu’avec l’agrément de la police, on joue publiquement au milieu de Paris une comédie, où, dans l’appartement d’un oncle qu’on vient de voir expirer, son neveu, l’honnête homme de la pièce, s’occupe, avec son digne cortège, de soins que les lois paient de la corde. […] [NDE] Jean-Jacques Garnier, De l’Education civile, Paris, Vente, 1765.

277. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

On prétend que la Comédie Française a succédé à la Confrérie de la Passion, érigée environ l’an 1400. dans l’Eglise de la Trinité de Paris, et confirmée par Lettres Patentes en 1402. dont les Confrères représentaient en certains jours et en certains lieux particuliers, plusieurs Mystères de la Religion, tels que sont ceux de la Passion et de la Résurrection de Notre Seigneur, et les Mystères de quelques Saints, et où le Roi Charles VI. voulut quelquefois assister. […]  » C’est donc avec raison, que les Rois Philippe le Bel et saint Louis chassèrent de France tous les Comédiens, et que le Parlement de Paris rendit dans le seizième siècle plusieurs Arrêts contre eux, tels que furent celui du 6. 

278. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

La Danse de l’Opéra de Paris, est actuellement composée de dix Danseurs & de onze Danseuses qui dansent des Entrées seuls, & qu’on appelle premiers Danseurs ; les corps d’Entrées sont composés de vingt-un Danseurs & de vingt-un Danseuses, qu’on nomme Figurans, & la Danse entière de soixante-deux Sujets.

279. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Suivant mon système j’approuve la Pièce du Misanthrope : j’y trouve deux vices fortement attaqués, la Coquetterie, et la Misanthropie, dont le premier est commun et fournit bien des exemples dans Paris, et l’autre est singulier et très rare : il me paraît que tous les deux sont fort instructifs et fort propres à corriger de la manière que Molière les a traités.

280. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Demandez au Parterre de Paris si Mr. de la Noue, honnête homme Comédien, a sçu l’intéresser dans ce rôle qui n’est autre que la raison la plus saine et; la plus épurée. […] Admirez tout le fiel de cette apostrophe : « Nobles Acteurs de l’Opéra de Paris, ah ! […] Le Dieu de Rome et; celui de Paris ne sont-ils pas les mêmes ? […] Si le Spectacle François y avoit un établissement aussi assuré qu’à Paris, ceux qui le composent seroient encore regardés sur un bien meilleur ton. […] Je vous dirois bien, si je voulois, qu’il est absolument faux que les Comédiens soient à Paris comme ailleurs sans aucune intimité avec les Bourgeois.

281. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Il n’y eut qu’un Officier d’une Province même éloignée de Paris, sans doute mal dans les affaires, qui songea à les accommoder en prenant en mariage la fille plutôt l’argent de La Grange. […] Sans examiner tous les Rituels qui parlent contre la Comédie, qui ne sont pas en petit nombre, quand il n’y aurait que celui de Paris, de Sens, d’Orléans, de Reims, de Chalons, d’Alès, de Langres, de Bayeux, et de Constance ; en voilà, ce me semble suffisamment. […] Or le Rituel de Paris condamne la Comédie et défend d’administrer les Sacrements aux Comédiens, s’ils ne renoncent à leur profession. […] Cette défense est toujours en vigueur, puisque MM. les Curés de Paris l’exécutent autant de fois que l’occasion s en présente, et ne reçoivent point les Comédiens à la participation des Sacrements, qu’ils ne renoncent au Théâtre. […] Mais comment, me direz-vous, accommoder et allier cette défense du Rituel de Paris, avec toute la conduite de Monseigneur l’Archevêque.

282. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

La question est aujourd’hui bien decidée par un arrêt solemnel du Parlement de Paris, qui dans l’établissement des nouveaux Colleges & les statuts qu’on y doit observer, défend expressement de jamais y jouer des pieces de théatre. […] Il est vrai qu’autrefois le théatre n’étoit gueres connu qu’à la Cour & à Paris ; les Provinces n’en étoient pas encore infectés, on n’y voyoit que quelques tretaus, où des Tabarins, pour attirer le monde & vendre leur orviétan, donnoient quelques farces aux peuples. […] Croit on qu’à Londres, à Naples, à Vienne, à Madrid, à Lisbonne, à Paris, un Evêque osât tenir ce langage ?

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