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127. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XIII. Du temps que l’on perd au bal et à la danse. » pp. 280-284

Paul vouloit que son cher Disciple recommandât aux femmes d’Ephese, Que les femmes, dit-il, se parent d’un vêtement honéte, avec pudeur et modestie, non point avec des tresses, ni avec de l’or, ni avec des perles, ni des habillemens somptueux, mais de bonnes œuvres, comme il est seant à des femmes qui font profession de servir Dieu. […] N’est-il pas juste de les éviter, et de fuir toutes ces occasions d’offenser Dieu et de se perdre ? […] Est-ce là cependant quelque chose de fort extraordinaire que de voir l’Eglise de Dieu dans l’affliction ? […] Ainsi je ne saurois me persuader qu’aucun de ceux qui possedent une veritable et solide pieté : qu’aucun même de ceux qui ont quelque amour pour Dieu, et quelque soin de leur salut, puissent avoir tant soit peu d’attache pour des amusemens si frivoles.

128. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

Or, si le comédien, saisi d’une mort subite, n’a pas eu le temps de demander un confesseur, mais qu’il ait pu adresser à l’être suprême son acte de contrition, et que Dieu dans sa toute puissance miséricordieuse, ait écouté les paroles de repentir du moribond et en ait appelé l’âme à lui ; ce comédien, dis-je, verra donc du haut des cieux, où il jouirait de la béatitude éternelle, son corps profané sur la terre, par le ministre du Dieu même qui lui aurait pardonné ! […] Ce corps ne recevra pas la sépulture chrétienne, et l’âme brillera d’un éclat céleste à côté du Dieu des chrétiens ! […] Par cette conduite téméraire, le prêtre se met également au-dessus de Dieu et au-dessus de l’autorité des rois, auxquels il doit compte de sa conduite lorsqu’elle porte le trouble dans la société, il frappe, il damne, il couvre de mépris et d’opprobres ce que Dieu glorifie et ce que l’autorité des rois honore et protège ! […] On se demandera, comment des prêtres peuvent-ils prier Dieu pour des comédiens, que d’autres prêtres anathématisent et proscrivent ? […] Il aurait dû plutôt annoncer, que la révélation existe par la foi, et que pour obtenir la foi, qui est un don de Dieu, il faut s’humilier et soumettre sa raison aux vérités de la divine révélation.

129. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVIII.  » p. 489

Dieu ne nous impute pas les froideurs qui viennent de la soustraction de ses lumières, ou simplement de la pesanteur du corps; mais il nous impute sans doute celles auxquelles nous avons contribué par notre négligence, et nos vains divertissements. […]  » Cet autel est le cœur de l'homme, et chaque chrétien est le Prêtre qui doit avoir soin de nourrir sur l'autel de son cœur le feu de la charité, en y mettant tous les jours du bois c'est-à-dire, en l'entretenant par la méditation des choses de Dieu et par les exercices de piété. […] Et ainsi ils ne doivent point douter que Dieu ne les juge très coupables d'avoir fait si peu d'état de son amour, qu'au lieu de le nourrir et de tâcher de l'augmenter, ils n'aient point craint de l'éteindre par leurs vains divertissements, et qu'il ne leur impute comme un grand péché le refroidissement, ou la perte de leur charité.

130. (1675) Traité de la comédie « XXVIII.  » pp. 321-322

Dieu ne nous impute pas les froideurs qui viennent de la soustraction de ses lumières, ou simplement de la pesanteur du corps; mais il nous impute sans doute celles auxquelles nous avons contribué par notre négligence, et nos vains divertissements. […]  » Cet autel est le cœur de l'homme: et chaque Chrétien est le Prêtre qui doit avoir soin de nourrir sur l'autel de son cœur le feu de la charité, en y mettant tous les jours du bois, c'est-à-dire, en l'entretenant par la méditation des choses de Dieu, et par les exercices de piété. […] Et ainsi ils ne doivent point douter que Dieu ne les juge très coupables d'avoir fait si peu d'état de son amour, qu'au lieu de le nourrir et de tâcher de l'augmenter, ils n'aient point craint de l'éteindre par leurs vains divertissements, et qu'il ne leur impute comme un grand péché le refroidissement, ou la perte de leur charité.

131. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Le monde en badinera ; supporte-t-il l’esprit de Dieu qui l’a dicté ? […] Dieu bénit sa modestie. […] Ne vaut-il pas mieux obéir à Dieu qu’aux hommes ? Dieu n’est-il pas le premier pere ? […] Dieu voit la vôtre, il est présent par-tout.

132. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

Car nôtre plus grand desir doit estre, à l’imitation de l’Apôtre, de sortir de cette vie, & de souhaiter d’estre unis à Dieu. […] N’ont-ils pas effacé en eux-mêmes l’image de Dieu ? […] Celui qui se déguise en idole, ne veut point porter l’image de Dieu. […] Dieu ne nous a pas donné des pieds pour danser, mais pour marcher modestement. […] Si sont chargez les Consistoires de bien pratiquer cet article, en faire lecture publique au nom de Dieu, en l’autorité des Synodes.

133. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

où en serions-nous, si les contritions et les pénitences ne pouvaient désarmer la main de Dieu et que ce fût pour nous une nécessité indispensable d’en venir à la punition au sortir de l’offense ? Mais pourquoi Dieu nous aurait-il fait une loi de pardonner à nos ennemis, s’il n’avait voulu lui-même la suivre ? […] Je prévois que vous m’allez dire ce que j’ai lu dans votre critique, que ses termes sont trop hardis et qu’il semble se moquer quand il parle de Dieu. […] Puisque Dieu lit dans le fond de l’âme, vous devez savoir qu’il ne se fie jamais aux apparences, et que par conséquent il faut être coupable en effet pour le paraître devant lui. […] Il me semble que vous pouviez souffrir de semblables défauts sans appréhender que votre conscience en fût chargée ; ou bien Dieu vous a fait des commandements qui ne sont pas comme les nôtres.

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