/ 466
97. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Cet homme célèbre admiré de son temps est aujourd’hui presqu’inconnu ; personne ne lit ses ouvrages, il se croyoit en droit de posséder plusieurs Abbayes considérables, & de tenir à la Cour de Charlemagne, l’état d’un Prince. […] Il y avoit dans ses états quelques Nains en petit nombre, venus apparemment des Lapons qui sont à l’extrêmité du côté du Nord, il imagina d’en former un peuple, fit chercher des Nains pour les unir, comme des chevaux dans des haras ; il en eut en effet quelques-uns qui depuis se sont multipliés, ces poupées sont aujourd’hui assez communes dans la Russie. […] Dans tous les temps & chez tous les peuples, les habits ont servi à distinguer les états des personnes par la forme & les richesses, & à faire paroître les agrémens naturels par l’arrangement & la propreté ; jusques-là rien que d’innocent, & même de convenable. Les états ne doivent pas être confondus, & la charité ne veut pas qu’on se rende désagréable dans la société ; ainsi on se concilie le respect, parce qu’ils imposent, & l’amitié parce qu’ils plaisent. […] Misérables victimes de vanité qui n’ont d’autre étude que de se parer par-dessus leur état & leur moyen, souvent ; a mauvaise intention & aux dépens des pauvres.

98. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Il n’en est pas lui-même bien convaincu ; en tout cas, dans l’état où il se trouve aujourd’hui, il y aurait encore bien du chemin à faire. […] Les exemples n’en manquent pas dans Molière ; on serait en état d’en donner un grand nombre ; chaque Pièce en fournit : on se fixera à une seule. […] Peut-on, par exemple, appeler ainsi ce qui fait une occupation d’état ? et faut-il se faire violence pour rapporter à Dieu le choix de cet état ? […] Ils ont tous été par leur état des occasions de scandale.

99. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

De sorte que si cet excès est un péché, les Histrions devraient être toujours dans un état de péché mortel, comme aussi tous ceux qui se divertiraient par leur entremise, ou qui soutiendraient cet art par leurs libéralités. Ce qui n'est pas véritable ; au contraire, nous lisons dans la vie des Pères que Saint Paphnuce apprit par révélation qu'un certain Acteur de son temps serait quelque jour égal en la possession de la gloire du Ciel. » Et pour réponse à cette objection cet illustre Théologien dit, « Que le divertissement est nécessaire à l'entretien de la vie humaine, et que pour y parvenir on peut établir quelques emplois licites, comme l'art et le ministère des Histrions ; que quand on le fait pour cette fin, on ne peut pas dire que leur exercice soit défendu, ni qu'ils soient en état de péché quand ils le font avec quelque modération, c'est-à-dire, sans y mêler des paroles malhonnêtes, et des actions impudentes, pourvu que ce soit en des temps, et parmi des affaires qui n'y répugnent pas.

100. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Je dois croire que le peintre fut infidele ; se seroient-elles mises en cet état à ses yeux, ont-elles consenti qu’on les offrit en cet état aux yeux de tout le monde ? […] Une Reine de Pegu pour arrêter le désordre des hommes, ordonna aux femmes de paroître devant eux dans l’état où l’on présente les statues. […] Alexandre voulut faire peindre sa maîtresse dans l’état où se montre le modele que les écoles de peinture font copier aux jeunes éleves : il en chargea le célebre Apellés ; Apellés ne put résister à la tentation, il en devint amoureux, Alexandre s’en étant apperçu, la lui donna. […] Les femmes même débauchées n’oseroient se présenter en public, dans l’état où on ose les peindre. […] Quelque misantrope de mauvaise humeur, prétendit que c’étoit là des saints apocriphes qui n’étoient point dans les légendes du nouveau bréviaire ; mais sans doute dans celles du romain ; il faut donc, dit le vertueux bénéficier, les mettres en état de figurer avec mon portrait, il n’y a rien à faire au Mercure, les nudités des hommes sont sans conséquence ; les Dames qui viennent ici n’y font aucune attention.

101. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

En France même, on n’avilit l’état de Comédien que par réflexion. […] En ouvrant tous les livres, on voit que l’état de Comédien était vil à Rome*. […] Dans le reste de l’Europe, le Comédisme est un état proscrit par la Religion, toléré par les loix. […] L’opposition règnera toujours entre le Sacerdoce & le Comédisme : Mais pourquoi les Prêtres & les Comédiens font-ils des états a part dans la Société ? […] L’état de Comédien était vil à Rome !

102. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXXII.  » p. 492

Si le Chrétien se considère comme pécheur, il doit reconnaître qu'il n'y a rien de plus contraire à cet état qui l'oblige à la pénitence, aux larmes, et à la fuite des plaisirs inutiles, que la recherche d'un divertissement aussi vain et aussi dangereux que la Comédie: et s'il se considère comme enfant de Dieu, comme membre de Jésus-Christ, illuminé par sa vérité, enrichi de ses grâces, nourri de son corps, héritier de son royaume; il doit juger qu'il n'y a rien de plus indigne d'une si haute qualité, que de prendre part à ces folles joies des enfants du siècle.

103. (1675) Traité de la comédie « XXXII.  » p. 327

Si le Chrétien se considère comme pécheur, il doit reconnaître qu'il n'y a rien de plus contraire à cet état qui l'oblige à la pénitence, aux larmes et à la fuite des plaisirs inutiles, que la recherche d'un divertissement aussi vain, et aussi dangereux que la Comédie.

/ 466