C’est là l’esprit ; ce sont les ordres de l’Eglise, & singulierement de l’Eglise de Paris ; le Rituel y est exprès, nous l’avons prouvé, liv. 1. […] Le jour renaît, l’Eglise même, Grace à ses Pasteurs éclairés, N’élance plus des Anathêmes, N’a plus de ces Tyrans sacrés, De ces Algoisits en robe.
comment peut-il justifier jusqu'à l'opéra, la danse, la musique, parce qu'on peut faire de beaux motets pour l'Eglise, comme s'il y avait un seul air à l'opéra qui n'inspire la mollesse et la passion, et comme s'il convenait de les chanter à l'Eglise, et de rappeler l'idée de cette morale lubrique que Lully réchauffa des sons de la musiqueo ? […] Les garçons sont destinés à des emplois qui les obligent à parler en public, les gens d'Eglise, de robe ou d'épée ont besoin de l'exercice de la déclamation : les filles sont destinées à la retraite, leur vertu est d'être timides, leur gloire d'être modestes.
Il savoit dessiner : son coup d’essai fut de peindre un luth dans un tableau de la Magdelaine aux pieds du Sauveur, qu’il vit dans une église. […] Vous êtes la colonne, la lampe, le flambeau de l’Eglise ; vous l’illustrez, l’honorez, l’exaltez. […] Ce poëme est le mêlange le plus indécent du sacré & du profâne ; les anges & les saints s’y trouvent avec les femmes de mauvaise vie, le poëte invoque Saint Michel & sa maîtresse, il passe de l’église au temple de Venus, d’une cérémonie religieuse à une fête galante, d’une maxime de l’évangile à une morale lubrique, du Pape à Mahomet. […] On mit sur son tombeau une épitaphe aussi profâne, qui ne parle que de ses satyres, ses comédies, son Roland : titres fort déplacés dans une église, panégyrique bien différent de ceux des saints qu’on y prononce, très-peu propres à procurer les prieres des fideles qui les liront.
Vous avez eu dans votre lettre trois objets principaux ; d’attaquer les spectacles pris en eux-mêmes ; de montrer que quand la morale pourrait les tolérer, la constitution de Genève ne lui permettrait pas d’en avoir ; de justifier enfin les Pasteurs de votre Eglise sur les sentiments que je leur ai attribués en matière de religion. […] Si je me suis trompé dans l’exposition que j’ai faite de leurs sentiments (d’après leurs ouvrages, d’après des conversations publiques où ils ne m’ont pas paru prendre beaucoup d’intérêt à la Trinité ni à l’Enfer, enfin d’après l’opinion de leurs concitoyens, et des autres Eglises réformées) tout autre que moi, j’ose le dire, eût été trompé de même. […] L’Eglise Romaine a un langage consacré sur la divinité du Verbe, et nous oblige à regarder impitoyablement comme Ariens tous ceux qui n’emploient pas ce langage. Vos Pasteurs diront qu’ils ne reconnaissent pas l’Eglise Romaine pour leur juge ; mais ils souffriront apparemment que je la regarde comme le mien.
Car, dites-moi, Monsieur, à quoi songez-vous quand vous avancez que si l’on concluait « qu’il ne faut pas aller à la comédie, parce que saint Augustin s’accuse de s’y être laissé attendrir ; il faudrait aussi conclure, de ce que le même saint s’accuse d’avoir trop pris de plaisir aux chants de l’église, qu’il ne faut plus aller à l’église ».
Que diroit un Sauvage qui simplement guidé par les lumieres de la droite raison, mais instruit de nos mysteres et; de nos Sacremens, viendroit entendre le Prône dans l’Eglise de St. […] Quand le calme fut rendu à la Religion, on éleva des Théatres dans les Eglises, comme l’avoient fait les Juifs, on voit encore aujourd’hui la vérité de ce que j’écris dans celles de St. […] Ce ne sont point eux qui ont attiré les foudres de l’Eglise. […] La remarque des Théatres élevés dans les Eglises Chrétiennes me donne lieu de citer ici un fait assez singulier, rapporté au Tome I. des recherches pour servir à l’Histoire de Lyon, page 148. le voici mot à mot. […] C’étoit alors une œuvre si méritoire dans l’opinion commune, que l’Eglise de Lyon avoit assigné une somme de 60 livres pour être partagée entre ceux qui représenteroient devant le public les Mysteres de la Passion de Nôtre Seigneur.
L’Eglise & le monde fournissent nombre d’originaux. […] Il est vrai que Rabelais étoit lui-même homme d’Eglise, Curé de Meudon, comme l’Abbé de Grecour étoit Chanoine de S. […] N’étoit-ce pas assez que l’Eglise eût à rougir du premier Ecrivain, sans lui en donner un second ?