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279. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Enfin digne aspirant entrates chez les quarante beaux esprits, & sur eux-mêmes l’emportates à forger d’ennuyeux Ecrits. […] Martin de Tours, mais très-supérieur en génie & bien moins licencieux dans ses mœurs & dans ses écrits. […] Il fut toujours pauvre, laborieux & triste ; la mort d’une épouse de mérite qu’il aimoit beaucoup, & de deux enfans du premier mari de sa femme qui l’avoit comme adopté, l’accablerent de douleurs & le jetterent dans une profonde tristesse dont ses écrits ne sont que l’expression, & si on peut le dire, des accès de redoublement, car la poésie n’est qu’un jeu de machine, la verve une imagination exaltée, la bile qui bouillonne dans le caractere satyrique, le sang dans la galanterie comme l’adresse des animaux qu’on nomme instinct, moins vive, mais plus grande dans son objet que celle de l’homme. […] L’Abbé Italien en respirant l’air philosophique de Paris, n’a pu manquer d’y prendre le ton du jour, & en particulier le mot de ralliement, l’entousiasme pour Voltaire ; il a dédié son livre à cet homme célèbre, plus proné par l’irreligion qu’il ne le mérite pour ses talens, & lui a écrit la lettre la plus flatteuse, cette dédicace, cette lettre est le Prospectus du Libraire où les éloges sont à l’envie portés jusqu’à la fadeur, ont d’ailleurs des choses plaisantes.

280. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

C’est pourquoi afin de le détromper, il est à propos de lui en donner quelque éclaircissement tiré de ce qui nous reste des écrits de Varron dans les livres de S.  […] , « que les choses écrites par les Poètes sont au-dessous de ce que le Peuple doit suivre ; et que celles que les Philosophes enseignent, sont au-dessus de ce qu’il est expédient que le petit peuple recherche. […] Ambroise défendit aux Chrétiens cette coutume, parce qu’elle avait trop de rapport à la superstition des Païens : il est à propos de représenter ici ce qu’en a écrit S.  […] , aux Chrétiens de garder les traditions des Païens ; car il est écrit dans l’Epitre aux Colossiens chap. 3 v. 17. […] Voici ce qu’il en a écrit rapportant ces paroles de S. 

281. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

On a donné au public la vie de deux avanturieres, Niéces du Cardinal Mazarin, l’une Marie Mancini, femme du Connétable Colonne, écrite, dit-on, par elle-même, & assez mal écrite pour l’en croire auteur. […] L’autre qui écrit & agit en femme, ne rougit par de dire que dans moins d’un an, le seul article de ses Rubans montoit à quatre mille écus Romans, ce qui fait vingt mille livres de France ; qu’elle perdoit au jeu jusqu’à un million & demi, qu’enfermée dans le couvent de la Visitation, elle y faisoit jouer des comédies, porter des Liévres en vie dans le jardin, & des chiens pour y chasser.

282. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Saisi par ordre du Regent, & renfermé dans l’isle de Sainte Marguerite, il écrivit pour marquer son repentir. […] Son expérience, ses emplois, lui avoient si souvent fait dissequer les cœurs, qu’il ne finit point : Qui ne sut se borner ne sut jamais écrire. […] Il avoit recours à des Musiciens pour composer les basses, & écrire sa musique.

283. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Pour ce qui regarde les spectacles ; je ne répèterai point ce qu’on en a écrit depuis peu ; ceux qui ont traité cette matière à fond, n’ont rien oublié pour en donner de l’horreur. […] En effet, ne voyons-nous pas par expérience, que la naïveté malicieuse dans la bouche d’une jeune Comédienne, qui fait l’innocente Agnès, a débauché plus de femmes, et corrompu plus de Vierges, que les écrits les plus licencieux de ce Philosophe, qui fut autrefois chassé d’Athènes, parce qu’il se vantait que personne ne sortait chaste de son écoled. […] C’est pour ce sujet, que je veux vous rapporter ce qu’en a écrit une personne pleine de piété et de lumière.

284. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Et pour ce qui regarde l’amour, un des plus malicieux artifices du démon, est de faire représenter ce qui se passe dans le commerce d’une passion illégitime, sous le prétexte d’un mariage espéré, afin que les compliments étudiés qui se font, les messages, les Lettres pleines de douceurs et de tendresses qui s’écrivent, soient moins suspectes à des âmes simples et sans expérience. […] Enfin ce vrai Sathan, dont la gueule altérée De l’honneur féminin voulait faire curée. » Sut si bien pervertir l’esprit de cette jeune insensée, qu’elle lui écrivit cette lettre. […] Il est encore bon d’avertir ceux qui liront cet écrit, que quand en des traités semblables on fait voir que des Comédies anciennes étaient moins condamnables que celles de ce siècle, on ne prétend pas pourtant qu’elles soient excusables en elles-mêmes, et par rapport à leur représentation sur le théâtre, mais seulement qu’on peut les lire avec moins de danger que les notres, étant même souvent une nécessité de le faire à ceux qui veulent bien apprendre les langues Grecque et Latine.

285. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

Un critique bien plus éclairé que vous, un Philosophe qui loin d’être un Cynique sauvage s’est attaché à mériter par ses écrits le titre d’ami des hommes, qui ne veut que les rassembler en Société et non pas les disperser dans les glaces du Canada ou des terres Australes ; cet Auteur respectable dis-je, a trouvé de quoi reprendre dans la pièce de George Dandin : ce n’est ni l’infortune de celui-ci, ni l’heureuse méchanceté de sa femme qu’il a trouvé digne de blâme, c’est le caractère de Sotenville : il craint que par ce rôle on n’ait rendu la noblesse rurale ridicule, et qu’on ne l’ait dégoûtée par-là du séjour sur ses terres. […] Croyez-vous que deux Notaires, très bien connus d’un Testateur, habitués d’ailleurs à faire ses affaires, pourraient écrire un très long Testament sous la dictée de Crispin, sans s’apercevoir qu’on les trompe ? […] En voulant censurer les écrits de nos maîtres, notre étourderie nous y fait relever mille fautes qui sont des beautés pour les hommes de jugement. » cf.

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