Tragiques François, répondez enfin ; ou, si vous vous obstinez à garder un silence majestueux, écoutez ce que le cœur me suggere pour votre défense, & jugez si c’est un ennemi qui vous poursuit.
« Ils sont assez avancés, ou, si l’on aime mieux, assez pervertis, pour pouvoir entendre Brutus & Rome sauvée, sans avoir à craindre d’en devenir pires. » Lequel croire de M. d’Alembert ou d’un citoyen qui veut sauver sa patrie de la corruption ; qui ne lui présage qu’abomination & que malheurs, si l’on ne l’écoute ; qui eût pu s’appuyer de la raison que donne Cornelius Nepos pour marquer la différence des mœurs des Grecs & des Romains : C’est que les comédiens étoient estimés des premiers, & qu’ils étoient déshonorés chez les autres.
Il n’est pas nécessaire de dire qu’un comédien, un amateur n’écoutent ni la probité, ni la religion.
Je dis plus, n'eussent-elles rien de mauvais, vos paroles simplement oiseuses et inutiles, écoutez, Chrétiens, et tremblez, si vous comptez l'Evangile pour quelque chose, oui, ces paroles simplement inutiles seront une matière de condamnation devant Dieu : « De omni verbo otioso reddent rationem in die judicii.
Comme si les Grands du Monde, qui ne peuvent souffrir qu’on leur donne un mot d’avis, quoiqu’on le fasse en la manière du monde la plus respectueuse, qui disgracient leurs plus chers favoris, quand ils font le moindre semblant de ne pas entrer dans leurs passions les plus injustes, avaient été autrefois d’humeur à écouter patiemment les leçons, ou plutôt les insultes qui leur auraient été faites devant tout le monde par une troupe de Baladins qui les auraient tournés en ridicules. […] Ecoutez ce qui suit : Vous avez fait, ô Seigneur mon Dieu, quantité de merveilles. […] je ne veux ni des Holocaustes, ni de la graisse, ni du sang de vos Agneaux ; je déteste votre encens et vos Assemblées : Quand vous étenderez vos mains vers moi, je détournerai mes yeux ; et quand vous redoublerez vos prières, je ne vous écouterai point ; parce que vos mains sont pleines de sang.
Ni le Saint ni le Philosophe ne descendent du trône pour courir le monde en avanturier qui écoute toutes les passions, qui joue toutes sortes de rôles, qui se moque des loix de la décence, ne donne aucune marque de piété, quitta-t-il l’empire du monde, ne grossira jamais la liste des Héros & des Saints ; les éloges dont on comble son libertinage ne peuvent que couvrir de honte ses flatteurs, & la vanité de se faire un mérite d’une démarche forcée, ne peut que couvrir de ridicule celui qui veut prendre l’univers pour dupe. […] De tous les forfaits, ce sont les plus impardonnables ; Christine l’en punit cruellement à son second voyage en France, elle fit poignarder à Fontainebleau son malheureux Écuyer, tel fut le Comte d’Essex auprès d’Elisabeth d’Angleterre ne faisant sa Cour, ne servant les amours de la Reine, que par ambition & pour faire sa fortune ne l’aimant point & la tournant en ridicule, ils périrent tous deux avec cette différence que le premier, homme de naissance, guerrier, habile & heureux, revêtu des plus grandes charges de l’État, ajoutant la révolte au mépris, mérita la condamnation des Tribunaux & périt sur un échaffaud : le sécond homme obscur & sans mérite fut traité sans formalité, Christine le fit poignarder sans lui faire le procès ni écouter sa justification, sur je ne sais quel rapport ou soupçon d’infidélité.
« Que les Ecclesiastiques ne perdent point le temps à écouter, ni à regarder les farceurs, les bâteleurs, ni les boufons, sous peine de prison & autre peine arbitraire. » Des Statuts & Ordonnances Synodales de l’Eglise de Lion en 1577a. […] Non seulement elles écoutent des saletez & des choses indignes d’elles, mais elles ne font point de difficulté de dire ce qu’elles n’oseroient pas même penser si elles estoient connuës.