Je ne m’amuserai pas à prouver, ou même à presser ceci.
J’ai prouvé, si je ne me trompe, que le Théâtre est pernicieux dans l’état où il est aujourd’hui : il y aurait, dit-on, de l’inconvénient à le supprimer : mettons tout en usage pour le réformer au point d’en faire un amusement aussi utile qu’agréable ; car je suis persuadé que le Théâtre serait bien moins redoutable à la vertu, et qu’il produirait même un bien réel à la société, si, en y laissant les traits enjoués et les saillies d’esprit qui peuvent exciter à rire, on en faisait une Ecole de bonnes mœurs et, pour ainsi-dire, une Chaire publique où l’on débiterait, aux personnes de tout sexe, et de tout âge, les maximes de la plus saine morale, avec gaieté et sans les effrayer par l’appareil de l’austérité, et du pédantisme.
Enfin ce Passage de saint Jérôme prouve que les hommes jouoient les Personnages de femmes. […] Quoique l’opinion de l’Abbé du Bos soit contraire à toute vraisemblance, il faudroit pourtant l’adopter, si on y étoit forcé par des témoignages incontestables : mais les Passages qu’il rapporte ne la prouvent jamais, & souvent la détruisent. […] Si l’on accabloit de passages un homme dans l’opinion de l’Abbé du Bos, pour lui prouver qu’un Acteur sur le Théâtre parloit & faisoit les gestes, il seroit forcé de répondre que le partage du geste & de la voix entre deux Acteurs ne se faisoit pas toujours, mais qu’il a pu se faire quelquefois. […] Ce seul mot prouve la fausseté de l’opinion de l’Abbé du Bos : il est étonnant qu’il veuille persuader une opinion si inconcevable, & encore plus étonnant qu’il la croie autorisée par le Passage suivant de Saint Augustin.
Thomas, de l’autorité duquel je me fusse contenté s’il eût été simplement question de vous prouver que la libéralité est plus honnête que l’avarice, le parler plus nécessaire que le silence et la vertu plus louable que le vice, car cela se défend assez de soi. […] Siap chacun avait à prouver l’antiquité de sa profession, nous l’emporterions de beaucoup.
Vous voilà donc, Monsieur, réduit à la nécessité de prouver ce que vous avez avancé contre l’auteur des Hérésies imaginaires ; autrement vous voyez bien où cela va, et vous n’en serez pas quitte pour dire que vous n’avez point jugé, que vous vous êtes contenté de laisser à juger aux autres, et que vous n’avez point appliqué les règles que vous voulez qu’on établisse. […] Il n’y a personne qui n’y fût attrapé, et on ne se serait jamais avisé qu’on pût prouver qu’il y a trop de pointes dans les Épigrammes de Catulle, parce que celles de Martial en sont pleines. […] Ils sont surpris d’y voir que tandis que ceux qui disent que les Propositions sont dans Jansénius demeurent sans preuve sur une chose dont les yeux sont juges, ceux qui nient qu’elles y soient, quoiqu’ils fussent déchargés de la preuve selon la règle de droit, ont prouvé cent et cent fois cette négative d’une manière invincible.
Germain parla de nouveau ; il prouva à la Reine que ce divertissement était un péché mortel, et lui rapporta son avis, signé de sept Docteurs de Sorbonne qui étaient de son sentiment. […] Au contraire, Messieurs Lamet et Fromageau, qui connaissaient bien la Sorbonne, dont ils étaient Docteurs, prouvent au long (Dict. v. […] Elle ne s’est jamais érigée en réformatrice ; mais jamais elle ne s’est écartée de ses principes, et la consultation très étendue, rapportée tout au long par Fromageau, prouve combien elle est éloignée des sentiments qu’on lui attribue.
Serait-il impossible de prouver que les Auteurs de Poétiques n’ont pas tout dit au sujet du Théâtre ?
Des deux réflexions qui composent la dernière partie, on n’aurait point vu la plupart de la dernière, et l’Auteur n’aurait fait que la proposer sans la prouver, s’il en avait été cru, parce qu’elle lui semble trop spéculative, mais il n’a pas été le maître : toutefois, comme il se défie extrêmement de la délicatesse des esprits du siècle, qui se rebutent à la moindre apparence de dogme, il n’a pu s’empêcher d’avertir dans le lieu même, comme on verra, ceux qui n’aiment pas le raisonnement, qu’ils n’ont que faire de passer outre.
Quant à l’expression : repraesentationes quae fiunt hodie, elle ne prouve pas qu’il n’y eût auparavant aucune représentation, comme le veut Bossuet ; en effet, la suite de la phrase, de rebus spiritualibus, la restreint aux mystères qui, on le sait, florissaient au XVe siècle.
[saint Basile, Regulae fusius tractatae, Interrogatio 23, Migne, PG, tome XXXI, col. 1097-1100]« que toute parole qui ne se rapporte pas à l’utilité que nous devons rechercher en Notre-Seigneur, est de ce genre : et, continue-t-il, le péril de proférer de telles paroles est si grand, qu’un discours qui serait bon de soi, mais qu’on ne rapporterait pas à l’édification de la foi, n’est pas exempt de péril, sous prétexte du bien qu’il contient ; mais que dès là qu’il ne tend pas à édifier le prochain, il afflige le Saint-Esprit : ce qu’il prouve par un passage de l’épître aux Ephésiens.
Je n’ai voulu prouver autre chose, sinon que les prêtres ne sont plus en droit d’anathématiser ni les comédiens, ni leur profession ; et que vis-à-vis de l’église, un acteur doit être considéré à l’égal des autres citoyens, puis qu’il est citoyen lui-même et qu’il jouit de tous les droits civils sous la protection des lois.
Ce que nous avons cité de ce Discours [p. 251 de nos Lett.] prouve que le P. […] Ces sept derniers Ouvrages imprimés à Rome, prouvent 1°. […] Les Arts voluptueux, tels que la Musique, la Comédie, &c. ne prouvent point l’augmentation & la durée du bonheur d’une Nation ; ils prouvent le nombre des fainéans & leur goût pour la fainéantise. […] C’est ce qu’il prouve dans le quatrieme chapitre, qui fait la suite du précédent. […] Dorat, prouve singuliérement à quel point nos mœurs sont dépravées.
Si, comme il est vraisemblable, cet usage à été établi par les Romains ; n’avilirent-ils ainsi leurs Acteurs que pour prouver qu’ils tenoient parmi eux un rang distingué ? […] La déférence que Caton le Censeur marqua un jour pour cette pratique ancienne, en se retirant du Théatre pour la laisser observer, nous le prouve assez.
Qu’est-ce que cela prouve ? […] Il y trouva son sentiment sur les spectacles, prouvé par la raison, & confirmé par les autorités les plus respectables.
En effet, si quelqu’un veut prouver par l’éxemple d’un de ses Drames qu’il est trop bas & trop trivial, aussi-tôt on lui en oppose un autre plein d’esprit & de finesse.
Ce qu’il prouve par ce qui arriva de son temps à une femme qui était à la Comédie.
Une obéissance prompte et tranquille prouve combien la réformation du Théâtre rencontrerait peu d’obstacles, si on voulait y travailler sérieusement.
Je crois donc qu’il faut convenir que si le Théâtre excite toutes les passions, jamais, ou rarement du moins, il parvient à en déraciner quelqu’une ; et comme la passion de l’amour est la plus dangereuse, parce qu’elle est la plus séduisante, je crois qu’il est absolument nécessaire de réformer le Théâtre en ce point, comme je l’ai dit tant de fois, et comme je me flatte même de l’avoir prouvé.
J’ai tâché d’y peindre Les ravages d’un feu qui s’irrite & fermente dans un cœur isolé, ces dechiremens d’un être separe de lui-même, qui ne conserve d’energie que pour prouver que tout est soumis à un physique imperieux qu’il est affreux de n’avoir plus à combattre. […] C’est là l’esprit ; ce sont les ordres de l’Eglise, & singulierement de l’Eglise de Paris ; le Rituel y est exprès, nous l’avons prouvé, liv. 1. […] Quelque fois sa verve s’allume, & déconcerte la pudeur ; mais la licence de ta plume prouve elle-même ta candeur. […] On rapporte cela pour prouver que Dorat aime jusqu’à ses rivaux, évite toute satyre.
» Or saint Basile a prouvé bien au long, que l’Ecriture Sainte ne devait être lue que par ceux qui de la Lettre savent s’élever à l’esprit, à plus forte raison l’interprétation doit-elle supposer ces dispositions et ces lumières. […] C’est ce que nous vous voulions prouver dans cette première partie. […] Après tout ce qui fut dit avant-hier, il est bien difficile de supposer que l’Ecriture puisse jamais paraître sur le Théâtre des Comédiens, sans y être altérée ; supposons-le néanmoins, Messieurs, dans cette seconde partie pour y prouver simplement que quand on ferait quelque Tragédie, où l’Ecriture conserverait toute sa force et toute sa pureté, on ne pourrait la représenter sur le Théâtre des Comédiens. Nous n’aurions pas de peine à prouver cette proposition.
On ne les connaissait pas du tems d’Aristote, puis qu’il dit dans sa Poétique ; « Les noms ne signifient rien, même doubles & séparés, comme Théodore, si l’on désunit les deux noms qui le forment, ni l’un ni l’autre ne signifient rien12. » Je crois avoir prouvé le contraire ; je vais le faire sentir encore mieux par ce même mot Théodore, que notre Philosophe soutient ne signifier qu’un simple nom d’homme.
pag. 142. lig. prémiére ; après ces mots, l’Esprit humain, ajoutez cette note : (il y a un passage de Tacite qui prouve que je ne suis pas le seul qui aye prétendu que les Grecs se sont injustement attribués la plus-part des découvertes des arts & des sciences, faites par des Nations plus anciennes.
.… Tu vois, mon ami, que je puis, sans manquer à mes devoirs, suivre le penchant qui me porte à lui prouver mon estime ?
C’est ce qu’il répète cent fois, et il le prouve par Saint Paul, qui dit « que ces choses ne conviennent pas » : car où la vulgate a traduit : « scurrilitas quae ad rem non pertinet » ; en rapportant ces derniers mots à la seule plaisanterie : le grec porte que « toutes ces choses », dont l’Apôtre vient de parler, « ne conviennent pas », et c’était ainsi que portait anciennement la vulgate, comme il paraît par Saint Jérômeal, qui y lit, non pertinent.
Ceci prouvé par l’exemple de Plaute et de Térence, 147 et s.
Pour moi j’étais ravi de ce qu’il avait prouvé par autorité, par raison et par exemples, ce qui se sent mieux ordinairement qu’il ne s’exprime.
Il n’est nullement certain que ce fameux passage de saint Thomas doive s’appliquer à nos spectacles et en justifier la pratique : il ne prouve donc pas sans réplique que la profession des acteurs et des actrices n’est pas mauvaise. […] On voit, d’après cela, que le passage de saint Thomas prouve assez mal ce que l’on prétend établir, savoir que l’on ne doit pas regarder comme absolument mauvaise la profession des acteurs et des actrices. […] Mais, dira-t-on, la corruption des mœurs a été de tous les temps, la nature humaine est toujours la même ; d’ailleurs l’histoire le prouve sans réplique.
Observe que ce n’est plus à toi seule que je parle : je prens le ton de nos Auteurs : comme eux j’improuve & je loue ; comme eux, je me donne l’air d’instruire le Sage, qui sourit en silence, & plaint ma témérité ; comme eux, je dirai peut-être plus d’une sotise ; & comme eux sans doute je n’en croirai rien, lors même qu’on me le prouvera. […] L’Histoire Romaine est encore remplie de faits qui prouvent la passion démesurée du Peuple pour les Spectacles, & que les Princes & les Particuliers fesaient des frais immenses pour la contenter. […] Pour moi, qui suis la première femme qui traite cette matière ; qui n’ai lu les Ouvrages des hommes que pour les contredire, je vais prendre un juste milieu : J’avance que le Théâtre peut être utile ou dangereux par ses Drames, par la Musique, par les Danses ; mais qu’il est toujours avantageux par le plaisir qu’il procure ; je dois le prouver dans un autre endroit.
Mais vous, Homere, s’il est vrai que vous ayez excellé en tant de parties ; s’il est vrai que vous puissiez instruire les hommes & les rendre meilleurs ; s’il est vrai qu’à l’imitation vous ayez joint l’intelligence & le sçavoir aux discours ; voyons les travaux qui prouvent votre habileté, les États que vous avez institués, les vertus qui vous honorent, les disciples que vous avez faits, les batailles que vous avez gagnées, les richesses que vous avez acquises. […] Écoutons leurs raisons d’une oreille impartiale, & convenons de bon cœur que nous aurons beaucoup gagné pour nous-mêmes, s’ils prouvent qu’on peut se livrer sans risque à de si douces impressions. […] Quant à la simplicité des rapports sur laquelle on a voulu fonder le plaisir de l’harmonie, j’ai fait voir dans l’Encyclopédie au mot Consonance, que ce principe est insoutenable, & je crois facile à prouver que toute notre harmonie est une invention barbare & gothique qui n’est devenue que par trait de tems, un art d’imitation.
Il n’est donc pas vrai, comme on va le prouver, que les Pères dans les premiers siècles, en condamnant les Spectacles, n’ont eu en vue que l’idolâtrie dont ces premiers siècles étaient souillés ; ou qu’ils ont supposé qu’ils ne méritaient d’être condamnés, que parce qu’il y avait toujours beaucoup d’impuretés et de dissolutions. […] Tertullien prouve par d’autres raisons dans les Chapitres suivants, que les Spectacles sont défendus. […] » Secondement, il prouve que les Spectacles doivent être condamnés par le jugement que font les hommes de ceux qui les représentent, qui passent dans le sentiment commun pour des gens infâmes17. « Peut-on, dit-il, un aveu plus fort de la méchanceté de ces Spectacles que la note d’infamie qui est attachée à ceux qui les font, quelques plaisants et agréables qu’ils soient d’ailleurs » ; d’où il infère18, que si les hommes les traitent de cette manière, Dieu punira ces Acteurs bien d’une autre sorte. […] Et quand il en serait question, cela ne prouverait pas que la Comédie fut permise les autres jours ; mais seulement que c’est un plus grand péché d’y assister ou de la représenter aux jours et heures particulièrement consacrés par l’Eglise pour honorer Dieu, qu’en un autre temps ; et c’est pour cette raison particulière qu’ils sont plutôt excommuniés. […] On répond à la seconde demande de l’exposé, que si la Comédie est mauvaise, comme on l’a prouvé, et que par cette raison tant les Acteurs que les spectateurs pèchent grièvement, quoique différemment ; tous ceux qui coopèrent à la Comédie d’une manière prochaine et déterminée, pèchent pareillement, et particulièrement ceux qui composent pour le Théâtre les Pièces que l’on y représente ordinairement, parce que leur action tend d’une manière déterminée à une chose mauvaise.
Ils prouveront que le but de cet art funeste est de faire naître & d’émouvoir les passions dans les ames innocentes ; & d’excuser le crime dans ceux qui y sont livrés : en un mot d’autoriser, & même de canoniser tout ce qui est condamné par l’Evangile.
Si quelqu'un persiste après cela à préférer son jugement particulier à celui de l'Eglise, qui a toujours suivi comme une de ses plus importantes règles le consentement unanime des Pères, et qu'il continue à approuver un divertissement qu'ils condamnent, il ne faut pas essayer de lui prouver davantage une vérité si certaine; mais il suffit de lui dire ce que dit saint Athanase à un évêque de Corinthe, vos sentiments ne sont point ceux de l'Eglise orthodoxe, et nos ancêtres ne les ont point eus.
Non seulement il avoue, mais il prouve par le détail le plus circonstancié des faits & des personnages, qu’il y règne un très-grand désordre. […] Il parut l’année suivante un ouvrage Espagnol d’un Bénédictin contre les spectacles, où l’on prouve qu’ils sont contraires à la religion & aux mœurs. […] Ce peuple, le plus ingénieux, mais le plus frivole & le plus débauché qui fut jamais, ne connoissoit pas même cette punition d’infamie légale, fruit de la pureté & de la décence des mœurs & de la législation Romaine, à peu près comme si on vouloit prouver que les Comédiens ne sont pas excommuniés parmi les Chrétiens, parce qu’ils n’étoient pas excommuniés chez les Grecs.
montre et prouve fortement, que la Religion Chrétienne a une aversion extrême pour ces sortes de divertissements, qu’elle les abhorre, et qu’elle ne les peut supporter. Minutius Felix déclame contre ces passe-temps dangereux, dans son Apologiea qu’il a fait pour défendre les Chrétiens ; et Comitorius a fait un traité admirableb, où il prouve que d’y assister, c’est un péché mortel, comme l’assure aussi S. […] Mais celui du saint homme Job me semble encore plus fort pour prouver cette vérité : c’est un homme qui tenait le rang d’un prince dans son pays, comblé de richesses, d’honneurs, d’amis, et d’autorité, au au milieu d’une famille la plus heureuse qui fût au monde, par le moyen du nombre des Enfants bien nés et bien faits, que Dieu lui avait donnés.
C’était ce poète qui avait excité le Père à mettre la main à la plume, pour prouver qu’il n’y a point de mal à aller à la comédie.
Saint Charles Borromée, qu’on veut faire passer pour un protecteur de la Comédie, a fait composer un livre particulier contre les Comédies, qui prouve qu’elles sont mauvaises à cause des circonstances qui les accompagnent, et de leurs effets, et que c’est pour cela qu’elles sont défendues.
Ils ajoutent que ces mêmes Pères ne pouvaient imaginer, pour lors, que les Spectacles prendraient quelque jour une autre forme et deviendraient des Ecoles de la vertu, tels enfin que des Chrétiens pourraient les représenter ou y assister, sans blesser en rien ni leur conscience, ni leur religion : d’où ils concluent que les vives déclamations des Anciens Pères, contre le Théâtre de leur temps, ne prouvent rien contre les Spectacles d’aujourd’hui.
Pierre (Annales politiques, année 1663.) parlant d’une grande famine pendant laquelle Louis XIV fit un magnifique carrousel : « On trouva à redire à cette grande dépense ; effectivement, quoique les particuliers qui y faisaient de la dépense n’eussent peut-être rien donné aux pauvres qui mouraient de faim, il semble qu’il sied mal de donner des fêtes et de faire faire des dépenses superflues dans un temps de misère publique, que l’on voit dans les rues et les grands chemins des malheureux mourir de faiblesse. » Sur l’année 1664, il dit : « La peinture, la musique, la comédie, prouvent les richesses présentes d’une nation, mais non pas son bonheur. Elles prouvent le nombre des fainéants et leur goût pour la fainéantise, qui nourrit d’autres fainéants, qui se piquent d’esprit agréable, non d’esprit utile.
A Paris comme à Genève, il convient au Théâtre de montrer le Vice dans toute sa laideur, et c’est ce que font nos Auteurs, comme je vous l’ai prouvé. […] Vis-à-vis d’un ennemi barbare, le droit de guerre autorise la barbarie par représailles : tout agresseur est donc l’ennemi vis-à-vis duquel la loi doit employer ce droit ; mais comme la perte de l’agresseur ne justifierait pas la bravoure de l’offensé, notre Législateur voudrait que tout homme qui se croirait offensé, s’adressât à un Tribunal compétent, avant que de tirer satisfaction ; et que l’offense prouvée, il obtint le droit de se faire justice par un Duel. […] La distinction accordée aux Atellanes, prouve toujours que les lois ne s’élevaient pas contre les spectacles comme mauvais en eux-mêmes, ni contre des Acteurs honnêtes gens, et des Pièces où les mœurs étaient respectées. […] Si les spectacles ont essuyé la même révolution à Paris que dans l’ancienne Rome, s’ils ont été sacrés dans leur origine, et s’ils font devenus impudiques dans la suite, il n’est pas étonnant qu’ils aient été autorisés, respectés et honorés lors de l’Etablissement : il est encore moins surprenant qu’ils aient été flétris lorsqu’ils sont devenus l’Ecole de l’infamie et de l’impureté : plus on prouvera que la proscription des Acteurs fut légitime alors, plus on établira les droits de ceux du temps présent à l’estime publique et à la société. […] Si vous voulez faire adopter aux gens sages que la profession des Comédiens les rend fripons parce qu’il y a des gens de mauvaises mœurs entre eux, prouvez avant que tous les hommes sont des fripons, parce qu’il n’y a point de profession ni d’état qui n’ait des fripons.
Le dessein que je me propose est découvert au commencement de mon Ouvrage ; je dirai seulement ici, que je serais charmé d’avoir écrit en abrégé tout ce qui concerne les différens Spectacles ; & d’avoir prouvé que la Comédie-mêlée d’Ariettes est susceptible de toutes les règles, puisqu’on l’appelle un Drame.
Pensez-vous être excusé au jugement de Dieu, de croire plutôt à un homme qui vous flatte, qui vous parle en secret, et qui ne vous apporte aucune preuve de son dire, qu’aux prédicateurs qui n’ont point d’intérêt que la vérité, qui vous parlent en public de la part de votre pasteur, de votre évêque, de votre Dieu, et qui prouvent leur dire par les textes de la Bible, par les Pères et les conciles ?
Cyr ; de tous les Medecins, qu’à l’exemple de Moliere il rend ridicules ; des PP. la Chaise & Bourdaloue, & de tous les Jesuites, dont il blâme l’ambition, la politique, les manœuvres, & la morale relâchée, lui qui en avoit une bien sevère ; de tous les Moines, dont il se moque ; du Roi Jaques, qu’il traite de lâche, de bigot, de femmelette ; du Gouvernement, qu’il prétend foible, lâche, misérable, hors d’état de soutenir la guerre, & forcé d’acheter la paix, sur quoi il fait une équivoque fort plate pour prouver la foiblesse de la marine, Vos côtes commencent à bruler, c’est bien près du cœur. […] La multitude des parodies qu’on fait tous les jours de toutes sortes de pieces le prouve évidemment. […] Outre l’avantage qui peut revenir aux particuliers de la découverte de plusieurs titres importans, ces actes seront utiles à l’histoire, prouveront l’illustration de plusieurs grandes maisons, découvriront l’origine de pleusieurs établissemens, & feront mieux connoître les usages & les mœurs de divers siecles. […] Les Juges crurent le crime assez prouvé pour condamner le pere à être rompu vif, ce qui fut exécuté avec l’applaudissement de tout le public, saisi d’horreur d’un parricide dont personne ne doutoit. […] Il étoit prouvé & convenu que dans le cours de l’action ces trois personnes ne s’étoient pas séparées.
Des raisons invincibles et des témoignages sans nombre prouvent fort bien, dit-on encore, que le théâtre peut être une occasion prochaine de péché mortel pour un certain nombre de spectateurs ; mais il faut avouer aussi qu’il en est d’autres à qui la comédie ne fait aucun mal. […] « N’est-il pas bien cruel, dit un apologiste du théâtre, que les auteurs de Cinna, d’Héraclius, de Phèdre (Corneille et Racine), aient été fondés à verser des larmes d’un juste repentir. » Bossuet se sert du témoignage de Racine pour prouver que la représentation de ses tragédies est dangereuse à la pudeur. […] Il est prouvé jusqu’à l’évidence que le théâtre est condamné, le fidèle catholique ne peut donc pas le fréquenter.
Jean Chrysostôme assure & prouve être péchés. […] Et vous, Messieurs, avant que de prétendre contre-balancer le poids de ces exemples par l’expérience de notre siecle, commencez par me prouver que notre siecle est innocent. […] Car n’est-il pas étonnant que pour nous prouver que le théâtre n’est point dangereux, on ose se donner pour exemple ?
Aucun spectacle, dit-il, ne mérite l’attention du sage, le sage prouve la force, la vertu, (la santé) de son ame, quand il les méprise autant que le vulgaire les admire : Epist. famil. […] Mout, Anglois, fin du théatre, prouve qu’on s’est trompé, le mot d’aristote ne signifie pas ce que nous entendons par passion, mais infortune, calamité, ce qu’il justifie par d’autres passages. […] Ce mauvais Chrétien pour prouver ses erreurs par un miracle promit de voler comme les oiseaux ; il fut en effet enlevé dans les airs par le Démon, auquel il s’étoit donné & s’écrioit, Je m’en vai au ciel parmi les Dieux d’où je vous ferai mille biens.
Sans doute les risques seroient moindres pour qui n’iroit là qu’une fois ou deux en passant ; mais une triste expérience prouve que le plus grand nombre aime à y retourner, et qu’on ne peut se défendre de cet enchantement, tout grossier qu’il est, à peu près comme les malheureux qui avoient été chez Circé, et qui ne vouloient plus redevenir hommes. […] Vous n’attendez pas de moi, monsieur, que pour prouver ce que j’avance, je cite ici tout le répertoire des Boulevards, et du Palais-Royal. […] Quantité de faits, et publics et particuliers, prouvent que la morale de l’égoïsme est la seule qui nous soit restée, et que notre façon de penser a subi une révolution comme notre langue.
Il est vrai que ce refus est difficile à prouver, qu’il peut quelquefois être légitime, que les Messalines sont insatiables, qu’on peut se rendre importun frauduleusement pour se ménager une défaite, qu’on ne trouve point dans la Bible, mais qu’Arlequin trouveroit bonne, & qui lui donne beau jeu. […] Il faut pourtant qu’il ait l’humeur jalouse ; il accorde le même privilege au mari, lorsque la femme a un commerce suspect avec des hommes, si elle leur écrit des billets doux ; car quoiqu’on ne puisse pas la prouver d’adultere, ces indices, ces présomptions suffisent pour dissoudre le mariage .
L’Amour Tyrannique de Scuderi qui parut deux ans après le Cid, causa une grande joie au Cardinal, qui ne doutant point que cette Piéce ne dût anéantir Corneille, défendit à l’Auteur de répondre à toute critique, parce qu’il les devoit toutes mépriser ; il déclara sa Tragédie, un Ouvrage parfait, & engagea Sarasin à le prouver. […] Le Prologue composé par l’illustre Pope, qui est à la tête du Caton, prouve que cette Piéce (quoique très-éloignée de la perfection) fut l’époque d’un meilleur goût.
Ils présentent à la vérité un autre genre de séduction, mais également à redouter, puisque c’est contre Dieu même qu’on s’y élève et contre son Evangile : puisque la pureté de la Religion y est pareillement combattue et anéantie, ainsi que le prouvent beaucoup mieux que je ne le ferais, ces excellents Ouvrages que j’ai déjà cités, et que je vous invite à consulter. […] Si je cite pour le prouver un exemple tiré d’un âge qui n’est pas bien éloigné de l’enfance, souvenons-nous qu’il est des enfants à tout âge, surtout quant à la violence des passions.
Ce qui a trompé l’Auteur de la Lettre ; c’est qu’il a lu que sur quelques Théâtres il y avait un Autel dressé à Bachus ; mais cela ne prouve autre chose sinon qu’il s’est laissé surprendre, quand il a avancé que les Comédies avaient été inventées pour l’instruction des Grands ; au lieu que ces Autels prouvent qu’ils ont commencé par la superstition. […] Mais une infinité d’autres passages qui se lisent dans les Pères, renversent sa prétention : Qu’ils n’aient parlé contre les Théâtres, que parce qu’il s’y passait des idolâtries, ou qu’on y faisait des saletés ; ceux que nous venons de citer prouvent avec évidence que les Saints ont regardé ces sortes de plaisirs même exempts des désordres grossiers, comme défendus aux Chrétiens ; et ceux qui les représentent, comme gens infâmes, indignes de la participation des saints Mystères, et qu’on ne pouvait recevoir à pénitence, s’ils ne renonçaient à leur malheureuse Profession, qui n’est propre qu’à séduire les âmes, et faire naître toute sorte de passions dans le cœur. […] Le premier moyen par lequel l’Auteur de la Lettre prétend le prouver, est parce que ce grand Docteur dit,2æ. 2æ. q. 168. […] L’Auteur de l’Écrit se trompe donc bien grossièrement, quand pour prouver qu’on peut aller à la Comédie le Dimanche, et qu’on ne pèche point en y assistant ces saints jours ; il dit que les Chrétiens ont satisfait à tous les devoirs dont nous venons de parler lorsqu’ils y vont ; et que ce n’est qu’après qu’ils ont assisté à tout le Service Divin qu’ils cherchent à se délasser de cette longue application. […] Vous ne vous attendez peut-être pas, MONSIEUR, en lisant du premier abord cette proposition, que je vous la veuille prouver par l’autorité des Saints Pères : cependant à la bien examiner, c’est leur propre sentiment, et celui même de Tertullien et de saint Cyprien, qui sont les deux qui semblent s’être le plus déchaînés contre la Comédie. » g.
Et ces éloges paroissent émanés du sentiment des Lecteurs ; ce qui prouve l’énergie de l’Ouvrage. […] de la Tour prouve également qu’on a toujours exigé de la Magistrature la même privation. […] Ce fut apparemment pour le prouver, qu’il fit un Traité de la comparaison de l’art du Théatre avec l’éloquence. […] Elles nous prouvent, comme l’a dit Arioste, que les femmes sont capables de nous instruire. […] Son objet est de prouver l’évidence du danger de nos Spectacles pour les mœurs, & sur-tout pour les jeunes gens.
En vain on croiroit excusables les Auteurs qui s’y conforment ; nous avons prouvé plus haut que c’est un abus dangéreux.
Les pieces dans ce goût sont sans nombre : elles prouvent également la stérilité d’un auteur, qui a recours à cette intrigue usée, & le danger de ces illusions qui ont été un piége pour des ames innocentes.
Le soin, peut-être minutieux, qu’ils ont de marquer la pantomime de leurs Drames, prouve combien ils craindraient de perdre, si l’on y manquait.
Le grand Scipion s’y opposa, et fit à ce sujet un discours si véhément, pour prouver que les spectacles corrompraient infailliblement les Romains, que le Sénat fit vendre aussitôt tout ce qui avait été préparé pour la construction du Théâtre.
Si donc, il est prouvé par les événements les plus déplorables que l’ambition du clergé, que l’oubli de la discipline qui lui est propre, que l’ignorance des lois qu’il doit le plus connaître, l’aient porté à s’écarter de ses devoirs d’une manière aussi coupable, l’autorité séculière doit sans cesse se mettre en garde contre les nouvelles entreprises qu’il prétendrait former ; elle doit lui reconnaître une administration toute spéciale dans l’Eglise ; mais hors de l’Eglise, il lui appartient de surveiller la conduite des prêtres, et de savoir s’ils se conforment eux-mêmes aux propres lois qui leur sont imposées par les canons des conciles, parce que le prince est le protecteur né de ces mêmes conciles.
L’expérience prouve qu’il n’y a point d’âmes plus dures et plus féroces que celles qui s’attendrissent sur des malheurs chimériques et romanesques.
Cependant on ne fauroit rien trouver, qui prouve que le Théatre des anciens ait été souillé par les indécences, qu’on se représente. […] Cela prouve-t-il qu’ils soient bien épurés & bien utiles ? […] Et de semblables aveux seroient-ils faits pour prouver la pureté & l’utilité de nos Théatres ? […] Quoiqu’il en soit, Madame, en vous défendant de douter de l’utilité de la Comédie, telle qu’elle est aujourd’hui, ils vous prouvent, que vous devez la regarder comme une école de lubricité, où l’on ne peut aller, sans se deshonnorer devant Dieu. […] Bossuet se sert du témoignage de Racine lui-même, pour prouver que ses piéces, & celles de Corneille, sont pernicieuses à la pudeur.
Il n’est donc pas vrai, comme on va le prouver, que les Pères des premiers siècles en condamnant les spectacles, n’ont eu en vue que l’idolâtrie dont leurs siècles étaient souillés ; ou qu’ils ont supposé qu’elle ne méritait d’être condamnée, que parce qu’il y avait toujours beaucoup d’impuretés et de dissolutions. […] » Tertullien prouve par d’autres raisons dans les chapitres suivants, que les spectacles sont défendus. […] Il prouve que les spectacles doivent être condamnés, par le jugement que portent les hommes de ceux qui les représentent, qui passent dans le sentiment commun pour des gens infâmes Ibid. […] Et quand il en serait question, cela ne prouverait pas que la Comédie fût permise les autres jours, mais seulement que c’est un plus grand péché d’y assister et de la représenter aux jours et heures particulièrement consacrés par l’Eglise pour honorer Dieu, qu’en un autre temps ; et c’est pour cette raison particulière qu’ils sont plutôt excommuniés. […] On répond à la seconde question, ou demande de l’exposé ; que si la Comédie est mauvaise, comme on l’a prouvé, et que par cette raison tant les Acteurs que les spectateurs pèchent grièvement, quoique différemment ; tous ceux qui coopèrent à la Comédie d’une manière prochaine et déterminée pèchent pareillement, et particulièrement ceux qui composent pour le Théâtre des Pièces que l’on y représente ordinairement, parce que leur action tend d’une manière déterminée à une chose mauvaise.
Qu’il est triste d’être obligé de prouver à des Chrétiens toute l’horreur qu’ils doivent avoir pour les représentations profanes ! […] L’exemple d’Augustin & de son ami prouve qu’on sort rarement du théâtre aussi indifférent qu’on y étoit entré. […] Différens exemples particuliers qui prouvent combien les spectacles sont cause de la corruption. […] Et vous, avant que de prétendre contrebalancer le poids de ces exemples par l’expérience de notre siécle, commencez par me prouver que notre siécle est innocent. […] Différens exemples particuliers qui prouvent combien les spectacles sont cause de la corruption.
Je me suis éfforcé de prouver que la simplicité fesait l’ornement de l’Opéra-Bouffon ; ou de la Comédie-mêlée d’Ariettes ; en doublant l’intérêt ne détruit-on pas ce précieux avantage ? […] Ceci achève de nous prouver que des incidens prévus, & une catastrophe que tout le monde sçaurait, causeraient autant de trouble, de compassion ou de joie, que des événemens ignorés.
Comme ces personnes ne sauraient nier les principes de notre Religion, c'est à elles que j'adresse particulièrement cet ouvrage; j'espère leur prouver que la Comédie, en l'état qu'elle est aujourd'hui, n'est pas un divertissement innocent comme ils se l'imaginent, et qu'un chrétien est obligé de la regarder comme un mal. […] Ils connaîtront leur crime, et le voudront venger; Mon zèle à leur refus, aidé de sa mémoire, Te saura bien sans eux arracher la victoire. » Ce serait une fort méchante excuse à cette horrible impiété, de dire que Comélie était païenne, car cela prouve seulement qu'elle se trompait, en attribuant la divinité à des choses qui ne la possédaient pas, mais cela n'empêche pas que, supposé qu'elle leur attribuât la divinité, elle n'eût pas des sentiments effroyablement impies.
Dans l’épître dédicatoire & un avertissement, il prouve que ce n’est pas chez les Italiens, comme on l’a dit cent fois, que nos poëtes & nos romanciers se sont formés, mais dans les bons auteurs espagnols, dans l’Océan dramatique de Lopes, dans la Méditerranée de Calderon. […] Quelqu’un lui en parlant sur le ton du siecle qui commençoit alors : je vous prouve , dit-il, que je suis Chrétien, en vous pardonnant la sottise que vous venez de dire . […] C’est ce qu’il faudroit prouver.
Warwick a plu malgré la critique, qui prouve qu’une piéce a des grandes beautés si elle a des défauts ; & l’Auteur doit être bien encouragé par des succès qui lui en promettent de nouveaux.
Je ne vois rien qui ne prouve l’entiere dépendance de celle-ci à celle-là.
) Ce décret prouve assez que les professions chéries, dans les Pays de luxe, sont bientôt honorées, & que le préjugé ne tient pas contre le plaisir.
est né bon, je le pense, et crois l’avoir prouvé ; la source de l’intérêt qui nous attache à ce qui est honnête, et nous inspire de l’aversion pour le mal, est en nous, et non dans les Pièces ; il n’y a point d’art pour faire naître cet intérêt, mais seulement pour s’en prévaloir.