C’est donc combattre les règles et les principes des maîtres, que de dire avec la dissertation, que le théâtre n’excite que « par hasard et par accident » les passions qu’il entreprend de traiter. […] Dites encore, que les discours, qui tendent directement à allumer de telles flammes, qui excitent la jeunesse à aimer comme si elle n’était pas assez insensée, qui lui font envier le sort des oiseaux et des bêtes que rien ne trouble dans leurs passions, et se plaindre de la raison et de la pudeur si importunes et si contraignantes : dites que toutes ces choses et cent autres de cette nature, dont tous les théâtres retentissent, n’excitent les passions que par accident, pendant que tout crie qu’elles sont faites pour les exciter, et que si elles manquent leur coup, les règles de l’art sont frustrées, et les auteurs et les acteurs travaillent en vain. […] Mais tout cela, dira-t-on, paraît sur les théâtres comme une faiblesse. Je le veux : mais il y paraît comme une belle, comme une noble faiblesse, comme la faiblesse des héros et des héroïnes ; enfin comme une faiblesse si artificieusement changée en vertu, qu’on l’admire, qu’on lui applaudit sur tous les théâtres, et qu’elle doit faire une partie si essentielle des plaisirs publics, qu’on ne peut souffrir de spectacle où non seulement elle ne soit, mais encore où elle ne règne et n’anime toute l’action. […] Elle le verra, non plus dans les hommes à qui le monde permet tout, mais dans une fille qu’on montre comme modeste, comme pudique, comme vertueuse ; en un mot dans une héroïne : et cet aveu dont on rougit dans le secret, est jugé digne d’être révélé au public, et d’emporter comme une nouvelle merveille l’applaudissement de tout le théâtre.
condamnent le Théâtre. […] Pour nous il nous a fallu souffrir les pièces de Théâtre que P. […] ; « Les jeux du Théâtre corrompent les bonnes mœurs. […] Ne voit-on pas tous les jours des masques sur le Théâtre ? […] Imitons-nous, et marchons-nous sur ses pas dans le Théâtre ?
les sacrements sur le théâtre ? […] Voilà les héroïnes des romans et celles du théâtre. […] La cherche-t-on, la trouve-t-on au théâtre ? […] Tout est fable, tout est licence, tout est irréligion sur le théâtre. […] Le théâtre Anglais n'en manque pas.
C’était l’ancien Théâtre qui commençait à choquer ce goût parce que, dans un siècle devenu plus poli, le Théâtre gardait sa première grossièreté. […] ce n’est pas cela, disent les partisans du Théâtre. […] La Bonne est sur le Théâtre, et les enfants sont dans le Parterre. […] Voilà l’effet des amours permis du Théâtre. […] Tout le reste du Théâtre est un trésor de femmes parfaites.
Comme l’illusion du Théâtre porte à croire que ce qu’on voit se passer sur la Scène arrive réellement, on doit aider la Pastorale à faire son éffet par la simplicité du discours & par les passions qu’on éxcite. […] Une étude réfléchie des Idyles de Théocrite, & des Eglogues de Virgile, leur fit naître l’envie de mettre sur le Théâtre ce genre admirable, par sa naïveté. […] Nous la plaçons sur trop de Théâtres à la fois ; nous devrions en avoir un qui lui fut entièrement consacré. […] Mais le nouveau Théâtre, lorsqu’il nous peint des Paysans est loin d’avoir, l’honnête simplicité, la décence, la délicatesse qu’on veut trouver dans un Spectacle champêtre. […] Je réponds, que c’est afin de rendre l’illusion plus frappante, ce charme du Théâtre.
Théodose et Valentinien veulent qu'un Mari puisse répudier sa Femme, si contre sa défense elle assiste aux Jeux du Théâtre, ils entendent les Jeux Scéniques, qui ont porté ce nom les premiers ; et par une significationJustinian. […] Mais pour donner encore plus de jour à l'explication de ces vieilles autorités, il en faut apporter qui ne puissent recevoir de contredit, employer des démonstrations infaillibles et non pas des conjectures, et faire voir par des preuves convaincantes que les Ecrivains des derniers siècles, qui ont étendu l'infamie des Scéniques, jusques sur les Représentateurs des Poèmes Dramatiques, n'ont jamais eu l'intelligence du Théâtre des Romains. […] C'était un Romain qui vivait sous Auguste à la naissance de l'Empire, qui n'ignorait pas les Lois de son Pays, et qui ne pouvait s'abuser en la connaissance du Théâtre de son temps, que l'on peut dire avoir été lors en son éclat ; et voici comme il en parle. […] Sur quoi nous pouvons remarquer en passant que dès l'âge de cet Auteur, la Langue Latine dégénérant de sa pureté, le nom d'Histrions commençait à s'appliquer à tous ceux qui s'exerçaient aux représentations du Théâtre. […] Aussi quand les Conciles et les Pères de l'Eglise ont allégué cette infamie du Théâtre ancien, ils en ont toujours parlé suivant cette doctrine.
Pour moi je dis que les vertus de Théâtre sont des crimes selon l’esprit de l’Evangile ; et quand on y entendrait quelque chose de bon, il est bien souillé par l’impureté des lèvres et des imaginations à travers lesquelles il passe. « Ô impiété, disait Clément d’Alexandrie, vous avez fait descendre le Ciel sur le théâtre, et Dieu est devenu une Comédie ! » Ô impiété, pouvons-nous dire en l’imitant, vous avez fait monter la vertu sur le théâtre, et vous en avez fait une comédienne ! […] Les Lacédémoniens étaient bien plus sages qui bannissaient ces mauvais arts du milieu d’eux, parce disaient-ils qu’il n’était pas sûr de violer les lois même en apparence, et qu’on les devait respecter jusque sur le théâtre. […] J’en dis de même de la vertu : il n’est pas honnête de se plaire à la voir ou jouée ou outragée sur un théâtre : Mais sans tout cela, ces spectacles sont absolument incompatibles avec la dévotion, parce qu’ils remplissent l’âme de vaines passions, et nous avons besoin d’une âme libre.
[NDE] L’argument reviendra chez Philippe Vincent, Traité des théâtres, La Rochelle, J. […] [NDE] être montré sur un échafaud (de justice ou de théâtre). […] [NDE] comprendre : on éprouvera plus de difficulté à réformer le théâtre que les danses. […] [NDE] à son insu (sa femme est allée au théâtre à son insu). […] [NDE] comprendre : le théâtre moderne surpassera en horreur les Bacchanales.
répond, que sans courir au théâtre, nous trouverons la nature si riche en spectacles divertissants, et que d’ailleurs la religion et même notre domestique sont capables de nous fournir tant d’occupations où l’esprit se peut relâcher, qu’il ne faut pas se tourmenter pour en chercher davantage : enfin que le chrétien n’a pas tant besoin de plaisir, qu’il lui en faille procurer de si fréquents et avec un si grand appareil. […] Quand il venait à considérer que ces personnages qu’on représentait sur les théâtres étaient la plupart ou bas ou même vicieux, il y trouvait encore plus de mal et plus de péril pour les comédiens, et il craignait que « l’imitation ne les amenât insensiblement à la chose même » Ibid. C’était saper le théâtre par le fondement et lui ôter jusqu’aux acteurs, loin de lui laisser des spectateurs oisifs. […] Ainsi tout l’appareil du théâtre ne tend qu’à faire des hommes passionnés, et à fortifier « cette partie brute et déraisonnable », qui est la source de toutes nos faiblesses.
95) Ce refus qui n’est point un effet de sa modestie, est d’un grand poids ; il suppose au moins un doute : le sieur de la M… appréhende le porarelle des maximes du Théâtre & de celles de l’Evangile. […] Bien plus, il donne au Théâtre François le titre d’académique, jugeant la Comédie Françoise digne d’être érigée en Académie Royale. […] Mais le Théâtre fait revivre la morale des Payens : il décredite celle de l’Evangile, les vices sont déguisés sur la Scéne, ils y paroissent avec tout le cortége des graces, tandis que la vertu y fait un personnage ridicule : elle y devient un spectacle de risée. […] Qu’avez-vous apperçu sur le Théâtre, dit le même Saint Pere3 ? […] C’est surtout à l’occasion du Théâtre que l’on voit régner aujourd’hui le désordre prédit par Saint Paul : la saine doctrine devient importune, on la rejette avec mépris, & l’on choisit en sa place des maximes agréables ; on prend pour guides des maîtres dont les idées sont plus assorties au penchant de la nature.
Aristote a une si grande autorité dans cette matiere, qu’il a trouvé par tout des Commentateurs, des Traducteurs, & qu’il a la gloire de pouvoir compter au nombre de ses Interpretes, le Maître de notre Théâtre. […] Nous nous contentons de faire pleurer les Spectateurs par le récit de la mort d’Hippolyte : il étoit apporté sur le Théâtre d’Athenes, déchiré & respirant encore, pour qu’on le vît mourir. Œdippe paroissoit sur le même Théâtre, couvert du sang qu’il venoit de répandre en se crevant les yeux, & étendant les bras pour toucher ses enfans. […] Ceux qu’on entendoit gémir sur le Théâtre étoient les objets de la vengeance des Dieux, les malheureux enfans de ces Familles, victimes de colere, que le Destin poursuivoit. […] Ceux qui la voudroient préférer diroient qu’elle est entiérement conforme à l’Histoire, au lieu que le Sujet d’Œdippe paroît ajusté au Théâtre, liberté que se donnoient les Poëtes Grecs.
Un Acteur du Théâtre Lyrique a dû la fierté de ses attitudes, la noblesse de son geste, & la noble entente de ses vêtemens, aux chefs-d’œuvres de Peinture & de Sculpture qu’il a savamment observés. […] Le monde est l’Ecole d’un Comédien ; théâtre immense, où toutes les passions, tous les états, tous les caractères sont en jeu. […] Il faut moins de voix qu’on ne pense, pour être entendu dans nos Salles de Spectacles, & il est peu de situations au Théâtre où l’on soit obligé d’éclater : dans les plus violentes même, qui ne sent l’avantage qu’a sur les cris & les éclats, l’expression d’une voix entrecoupée par les sanglots, ou étouffée par la passion ? […] Le Jeu retenu demande une grande expression dans les yeux, dans les traits, & nous ne balançons point à bannir du Théâtre celui à qui la nature a refusé tous ces secours à la fois.
Ce qui le prouve, c’est la multitude des théâtres dans des Villes dont la plus peuplée est bien au-dessous de la population de Paris. Rome a cinq à six théâtres ; Naples, Milan, Venise, autant. […] Dans les grands théâtres même, où les intermèdes sont des Pantomimes et des danses qui ne tiennent point à la Pièce, on voit la même chose : on n’y suit point le précepte d’Horace, qui défend d’ensanglanter la Scène. […] La Religion n’y est point en contradiction avec le Gouvernement, qui soutient, qui pensionne les théâtres.
On a vu ensuite que les puissances séculières portèrent la réforme dans les théâtres, et les régularisèrent en agissant en conformité avec la conduite des papes à l’égard des comédiens à Rome et en Italie. Il résulta de ce nouvel ordre des choses, que la profession d’acteur de théâtre devint honorable, et ceux qui l’exercèrent étant enfin protégés, salariés, pensionnés et honorés par les gouvernements, ils rentrèrent sans opposition dans l’exercice de tous leurs droits civils, de la part des autorités séculières, et dans tous leurs droits religieux de la part de l’autorité ecclésiastique. […] En effet, les gens de théâtre appartiennent à l’autorité civile, et l’art théâtral est devenu légalement une profession dans l’Etat. […] Ne vaudrait-il pas mieux, pour ainsi dire, congédier tous les acteurs et détruire toutes les salles de théâtre ?
La représentation des pièces de théâtre est plus dangereuse que la lecture. […] Ce qui rend la représentation d’une pièce de théâtre beaucoup plus dangereuse que la lecture, c’est que le lecteur n’est sensible qu’aux grâces du style, qu’à la beauté des pièces : au lieu que le spectateur est exposé à tous les charmes d’une déclamation animée, de ce langage muet, si éloquent, si persuasif, si séduisant, qui, par un geste, parle aux yeux et pénètre le cœur, donne de la vivacité aux passions, de la force aux discours, qui exprime dans toute leur énergie les mouvements de l’âme que le poète n’a fait que rendre faiblement ; qui fait illusion sur la fausseté des pensées et des maximes, qui fait applaudir au mensonge avec plus de chaleur qu’on applaudirait à la vérité. […] Roscius soutenait à Cicéron que l’éloquence ne peut pas avoir plus d’expressions différentes pour exprimer une même chose que l’art du théâtre offre de différents mouvements pour la faire sentir. […] « Ce fut encore plus par l’habileté des acteurs que par le mérite des drames que le théâtre des Romains attirait tant de spectateurs.
Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. […] Les Jésuites auraient-ils deviné qu’ils devaient avoir un jour cette obligation au théâtre ? […] Jamais la fortune du théâtre ne fut plus brillante. […] Mais tout est un jeu pour un amateur du théâtre, parce que le théâtre fait un jeu de tout. […] Qui l’ignore, pour peu qu’il ait fréquenté le théâtre ou lu les Auteurs dramatiques ?
Le Théâtre, et tous les autres Jeux ne sont que vanité. […] Je pourrais répondre, dis-je, que saint Thomas ne savait pas ce qui se passait au Théâtre ; et que s’étant donné à Dieu dès l’enfance, il n’avait jamais vu de Comédie. […] Croyez-moi, si l’on faisait ce que ce grand Saint ordonne à ceux qu’il souffre aller à la Comédie, les Théâtres seraient bientôt fermés. […] Mais quand je supposerai que les Chrétiens, auparavant que de se trouver au Théâtre, auraient assisté à tout le Service. […] Caffaro ne fait en aucun endroit allusion aux éventuels sacrifices faits dans les théâtres.
Pourquoi ne travaillez-vous pas plutôt pour le Théâtre Français ? […] Quand je vais au Théâtre, le plaisir que je prends aux Drames qu’on y représente me fait verser des larmes. […] Que les Poètes devraient voyager, éxcepté ceux du nouveau Théâtre. […] Qu’on les voye donc à chaque instant fréquenter les Manœuvres, les derniers Artisans, & toutes les espèces de gens qu’ils nous obligent de contempler au Théâtre. […] Je ne doute pas que les Poètes de notre Opéra n’approuvent ce que je dis d’après le législateurs de tous les Théâtres.
mais elle ne peut être qu’avantageuse pour vous, je ne saurais en douter… Vous n’avez joué sur aucun Théâtre ? […] Je ne sais pourquoi je n’en fus pas fâchée, quoique j’eusse résolu de ne l’engager à se rendre au Théâtre, qu’après m’être assurée de quelque succès. En arrivant, monsieur D’Alzan me dit qu’il avait vu l’Affiche, & qu’elle annonçait une Actrice qui n’avait paru sur aucun Théâtre. […] J’aurais voulu que le Théâtre se fût éloigné : je craignais, & je desirais d’y arriver. […] Le Directeur du Théâtre avait fait venir cette jeune Actrice de M… où ses talens commençaient à briller.
Les chants & les danses furent inséparables d’un Poëme né dans les Fêtes, & qui avoit passé des Autels au Théâtre. […] C’est pour cela qu’Horace lui accorde la gloire d’avoir exhaussé la Tragédie par le stile, comme par le Théâtre & par le cothurne. […] Son malheur nous apprend quelle est l’inconstance de la Fortune poëtique, & combien les Poëtes, surtout ceux du Théâtre sont sages, quand ils savent se retirer à propos. […] Dans une autre Piéce où paroissoit Ixion, le Peuple s’écria qu’on ne devoit pas produire sur le Théâtre un Impie. […] La corruption des mœurs d’Athenes, si l’on en croit les Philosophes de cette Ville, fut causée par celle de la Musique, à laquelle le Théâtre avoit fait perdre son ancienne simplicité.
Quoiqu’on veuille dire que le Théâtre ne souffre plus rien que de chaste, et que les passions y sont traitées de la manière du monde la plus honnête, je soutiens qu’il n’en est pas moins contraire à la Religion Chrétienne. […] Aussi Dieu n’a pas choisi le Théâtre pour y faire éclater la gloire de ses Martyrs ; il ne l’a pas choisi pour y faire instruire ceux qu’il appelle à la participation de son héritage. […] Dissertation sur la condamnation des Théâtres. […] Ce sont les passions qui se fortifient par les Représentations des Théâtres, et que les parents doivent s’efforcer de bannir du cœur de leurs enfants. […] Il dit qu’on jouait au Théâtre les Tragédies et les Comédies, qu’à l’Amphithéâtre se faisaient les combats des gladiateurs ou des bêtes, et qu’au Cirque on voyait les courses des chariots.
Sans doute, répond saint Augustin : le Spectateur n’est invité au Théâtre que pour sentir la douleur, tantùm ad dolendum invitatur. […] Les Poëtes ajustoient au Théâtre les Sujets pour les rendre plus terribles ; & la Religion contribuoit à les rendre vraisemblables : cette remarque est nécessaire pour bien entendre les Tragédies Grecques. […] Ce Sujet n’a jamais été parfaitement traité que par Sophocle : cependant de quelque maniere qu’il ait été traité, il a ému ; par conséquent il a plu : & dans toutes les Nations qui ont élévé des Théâtres. […] Les meurtres ne s’exécutoient pas sur le Théâtre d’Athenes, 1°. […] Il étoit difficile que l’union regnât entre les Poëtes & les Philosophes ; ceux-ci étoient souvent attaqués sur le Théâtre : Aristophane ne les épargnoit pas.
Autrefois le stile n’était que la moindre partie des Ouvrages de Théâtre, maintenant il en fait le principal mérite : il faut que la diction soit brillante & soutenue. […] Ceci confirmerait le sentiment de d’Aubignac, qui semble soutenir qu’on ne doit point s’attacher au stile dans une Pièce de Théâtre. […] Le nouveau Théâtre, comme il est aisé de le voir, a son Enthousiasme & son stile Poétique. […] Il est inutile de citer un plus grand nombre de Poèmes du nouveau Théâtre ; le Lecteur ne s’est peut-être que trop ennuyé. […] Je conseille néanmoins aux Poètes du nouveau Théâtre de polir leur stile, d’éxpulser de leurs Pièces toute éxpression triviale, mauvaise ou douteuse.
Aujourd’hui, dit un écrivain célèbre, en parlant du relàchement des mœurs et de l’esprit de société qu’a produit le théâtre, il y a peu de maris jaloux, mais il y a peu de maris ; les pères tyranniques sont rares, mais les pères indifférents ne le sont point. […] Dans l’intervalle qui nous sépare de l’époque de cette déclaration, qui serait très-certainement mieux accueillie aujourd’hui qu’alors, de bons publicistes, académiciens, et même religieux, ont soutenu avec raison, contre l’avis de quelques autres, que les lois sévères indispensables à cet effet pouvaient être exécutées au théâtre comme à la ville. […] Après cet acte de justice que je regarde comme devant être le premier moyen de la réformation, un second et excellent moyen, qui a déjà été provoqué, serait l’épuration des répertoires des théâtres. […] On particularise ces généralités par des insinuations, par des formes ou petites combinaisons adroites ; il suffit de quelque rapport ou consonnance de noms, de quelques traits de ressemblance dans les accessoires du tableau entre le personnage du théâtre et la personne qu’on a en vue de signaler. […] Cette jurisdiction du théâtre, moyennant une dernière modification que je vais proposer, remplirait le plus heureusement possible le vide plus dangereux aujourd’hui qui se trouve entre l’état d’innocence et celui de la corruption et du crime.
Il était nécessaire de dire un mot des diverses sortes de Pièces comiques que nous avons au Théâtre, & de parler séparément de quelques unes. […] La Pastorale & la Parodie lui conviennent mieux qu’aux autres Théâtres : observations particulières sur tous ce qui concerne le genre de ces deux espèces de Drames. […] On finit par éxaminer d’où naissent les sentimens qu’on éprouve au Théâtre.
Nous avons vu dans le premier livre combien la religion alarmée lançait d’anathèmes sur le théâtre, jusques dans les pièces où il semble que par respect la scène ait emprunté d’elle la matière. […] Il n’y eut d’abord que des théâtres mobiles que faisaient construire ceux qui voulaient donner quelque fête au peuple, et d’abord après les fêtes ils étaient détruits. […] Le théâtre, toujours réprouvé par la loi, ne fut à Rome que toléré malgré le Sénat. […] Au-delà, comme au-deçà des monts, le théâtre n’est que toléré, comme les femmes publiques en plusieurs villes. […] Le titre de grand est bien prodigué ; jamais l’Espagne n’a eu tant de grands que le théâtre.
Ainsi le Poète du Théâtre moderne aura raison de placer toujours une Ariette, un Duo, dès l’ouverture de la Scène. […] Que rien ne languisse ni ne diminue l’attention du Spectateur : dès qu’on l’a refroidit, l’illusion dans la quelle il était, se dissipe, il se voit au Théâtre. […] Le goût du simple s’éteindrait enfin parmi nous, sans le nouveau Théâtre. […] Ses Pièces ont un nœud aussi difficile à former que celui des Drames des autres Théâtres. […] Mais je le répette, tant que les Acteurs ne sortent point du Théâtre, je m’obstine à voir en eux les personnages qu’ils représentaient.
Page 102 Les prêtres du christianisme se montrent en spectacle sur les théâtres. […] Page 103 Les jésuites inspirent à leurs écoliers le goût du théâtre. […] Page 138 Des théâtres à Rome. […] Page 143 Notice sur l’acteur Philippe, artiste du théâtre de la Porte Saint-Martin. […] Page 191 Théâtres institués à Rome, en Italie et en France par des papes et des cardinaux.
[H] Décorations : ornemens d’un Théâtre qui servent à représenter le lieu où l’on suppose que se passe l’action Dramatique. […] Cette disposition du Théâtre, faiblement imitée dans nos petites Salles, n’y produit qu’une invraisemblance de plus. […] Le Théâtre de la Tragédie, où les décences doivent être bien plus rigoureusement observées qu’à celui de l’Opéra, les a trop négligées dans la partie des Décorations. […] Cinna rend compte à Emilie de sa conjuration, dans le même sallon où va délibérer Auguste ; & dans le premier Acte de Brutus, deux Valets de Théâtre viennent enlever l’Autel de Mars pour débarrasser la Scène.
Il n'est donc pas étonnant que ces trois grands mobiles des choses humaines se réunissent contre le théâtre, qui est le poison le plus dangereux des bonnes mœurs ; tout doit s'armer contre lui pour l'intérêt de la vertu. […] Il n'est aucun de ces vices, si rigoureusement condamnés dans l'Evangile, et si contraires aux bonnes mœurs, que le théâtre ne loue, n'enseigne, n'inspire. […] Il n'est pas difficile de montrer que le théâtre remue et excite toutes les passions. […] Tous ces fruits empoisonnés naissent dans le sol du théâtre, et y sont cultivés par des mains habiles et exercées à en répandre le venin.
Cette Pièce est tirée d’une nouvelle de Boccace15 que tout autre que Molière n’aurait jamais tenté de mettre sur le Théâtre, et la copie a conservé les traits et les motifs empoisonnés de l’original. […] Quand la critique ne roule que sur l’art ou sur l’esprit d’un Auteur, il est juste de la modifier ; mais quand elle regarde les mœurs, je crois qu’on ne saurait trop tôt se taire ; j’ai loué Molière autrefois en parlant de cette Pièce16, et je conviens qu’il mérite toute sorte de louange par rapport au génie et à l’art qu’il y a mis ; mais pour ce qui regarde les mœurs, loin de l’approuver je suis au contraire persuadé que ses plus grands partisans (parmi lesquels j’ose me compter, d’autant plus que je l’ai étudié à fond) je suis persuadé, dis-je, que ses plus grands partisans pensent comme moi de l’Ecole des Maris, et la banniraient, comme je fais, du Théâtre de la réforme. L’ECOLE DES FEMMES, Cette Comédie est le contrepied de la précédente : dans l’Ecole des Maris c’est l’esprit qui sert la passion, et dans l’Ecole des Femmes c’est la passion qui donne de l’esprit : l’une et l’autre de ces Pièces semblent être imaginées tout exprès pour gâter le cœur et pervertir l’innocence de la jeunesse la mieux élevée ; les filles d’esprit et les innocentes y trouvent également des leçons très dangereuses sur un point qui ne devrait jamais être traité devant les jeunes gens, et moins encore sur le Théâtre que partout ailleurs. […] La simple lecture de cette Pièce fait sentir qu’elle ne peut être admise sur un Théâtre où les mœurs sont respectés, d’autant plus que la représentation donne encore plus de force aux mauvais exemples qui n’y sont que trop répétés.
, qui sont dans un éloignement infini, dans un même cœur, et qui ne tourne le dos au Calvaire au même temps qu’il regarde le Théâtre avec complaisance. […] On représente sur le Théâtre des Histoires, dont les unes sont inventées à plaisir, et tirées des Romans : les autres sont prises dans les livres de ceux qui ont écrit ce qui s’est passé de plus mémorable dans le cours des siècles. […] Cyprien en a composé un sur le même sujetj, et il n’y a point de Pères qui n’aient les mêmes sentiments que je vous propose, et qui ne tâchent de donner une extrême aversion de ces actions de Théâtre, comme contraires à la religion et à la dévotion. […] Dans le 17. il appelle le Théâtre le consistoire de l’impudicité ; et les Tragédies et les Comédies les mères des crimes et des passions dérèglées. […] [NDE] Ou bien il faut corriger « le » en « les » ou bien il faut comprendre : défende le théâtre et fuir les divertissements.
La Poésie, sur-tout celle qui est majestueuse & trop cadencée, est un abus sur le Théâtre. […] Nous exigeons que le Théâtre répare les défauts de la Nature. […] Le Théâtre doit soutenir cette noble idée. […] Voilà pourtant le Théâtre ancien. […] On a peu de paroles, quand on a beaucoup d’idées : au Théâtre parler, c’est agir ; & quoi qu’il y ait peu d’actions réelles dans un drame, tout y est action, parce que tout ce qu’y disent les personnages, exprime leur action.
Mais comme la véritable morale en doit toujours être la compagne inséparable, et que son ennemie naturelle, ou du moins trop ordinaire, est celle que nos Auteurs, ou nos Artistes dramatiques au nom de ceux-ci, ont quelquefois l’imprudence de publier et d’accréditer sur la scène, je n’ai pu considérer cette influence de la Chaire et du Barreau, sans examiner en même temps celle du théâtre, qui aujourd’hui chez nous, comme autrefois chez les Grecs et les Romains, semble attirer à lui tous les regards et tous les vœux de la multitude. […] Passant ensuite à l’influence réelle du théâtre en France, et le considérant particulièrement aux époques des grands événements qui ont précédé ou suivi le cours de la révolution, j’ai fait voir qu’il avait beaucoup contribué au bouleversement de l’Etat, et nui singulièrement à sa prospérité, en affaiblissant les grandes idées religieuses dans l’esprit des peuples, en corrompant les mœurs, loin de les corriger, enfin en altérant jusqu’au bon goût, et en changeant même le caractère national sous le rapport du sentiment et de l’urbanité. Après avoir examiné toute la frivolité des objections, qu’on oppose ordinairement pour arrêter ou suspendre toute réforme au théâtre, j’ai fait voir qu’il était possible de le rappeler au but réel de son institution, et de donner à ceux que des talents particuliers y appellent, un véritable lustre dans la société. […] Forcé de m’arrêter un moment sur cette époque douloureuse, où le sanctuaire des lois indignement profané par l’ignorance ou l’avidité, n’était plus qu’un théâtre de brigandage et d’immoralité, je me suis hâté de porter mes regards sur des temps plus heureux. […] C’est ainsi qu’après avoir parcouru successivement tout ce qui peut tenir à la gloire comme à le décadence de la Chaire, du Théâtre et du Barreau, et « en comparant chacune de mes idées avec l’idée éternelle du vrai et du juste, j’ai vu qu’il n’y avait de bien que ce qui était utile à la société et conforme à l’ordre, de mal, que ce qui leur était contraire. »(Eloge de Marc Aurèle.
Que les femmes ne montaient pas sur l’ancien théâtre. Au reste les pièces dramatiques des anciens qu’on veut faire plus licencieuses que les nôtres, et qui l’étaient en effet jusqu’aux derniers excès dans le comique, étaient exemptes du moins de cette indécence qu’on voit parmi nous, d’introduire des femmes sur le théâtre. […] une des raisons de condamner le théâtre en général ; parce que, la coutume régulièrement ne permettant pas d’y produire les femmes, leurs personnages étaient représentés par des hommes, qui devaient par conséquent, non seulement prendre l’habit et la figure, mais encore exprimer les cris, les emportements, et les faiblesses de ce sexe : ce que ce philosophe trouvait si indigne, qu’il ne lui eût fallu que cette raison pour condamner la comédie.
Ainsi la censure de toute personne attachée au Théâtre étant bien réelle, comme je l’ai fait voir, la Comédie Francoise s’y trouve nécessairement comprise. […] Les Spectacles de notre siécle n’ont rien de commun avec ceux des Payens où le danger de l’idolâtrie étoit évident ; alors on sacrifioit aux Idoles, avant la représentation, on voyoit sur le Théâtre des combats de Gladiateurs. […] Tel est, Mademoiselle, le malheureux effet de la Mythologie, dont le Théâtre embellit les avantures romanesques ; les Auditeurs se laissent attendrir, tandis qu’ils sont froids en écoutant la parole de Dieu ; ont court aux Spectacles, & l’Eglise est réduite à une solitude. […] Mais la foi de Corneille & de Racine n’a jamais été suspecte, on prétend même qu’ils ont eu l’un & l’autre des alternatives de piété, en travaillant pour le Théâtre : comment donc ont-ils avancé tant de maximes blasphématoires ? […] Le Théâtre des Grecs n’a rien qui l’égale : il eut été permis à ceux-ci de l’admirer ; mais elle doit inspirer de l’horreur à tout Chrétien qui déteste le blasphéme.
Parcourons les principaux genres de Drames qu’on voit au Théâtre, & commençons par la Comédie, qui , selon les apparences, fut la prémière représentation en règle connue des hommes. […] Comment se peut-il donc qu’un Drame comique, fondé ordinaîrement sur la fiction, nous intéresse autant que si nous contemplions véritablement dans la société les événemens dont nous ne sommes témoins qu’au Théâtre ? […] On suit d’un œil aussi curieux, & aussi inquiet le Personnage représenté au Théâtre, que si l’on contemplait dans le monde ses folies ou ses infortunes. […] L’esprit a besoin de se délâsser quelquefois ; il ne peut pas s’occuper sans cesse de choses importantes & èxtrêmement relevées ; aussi voit-on le Philosophe & le Savant rire au Théâtre des mêmes traits qui éxcitent la bonne humeur du Peuple. […] Disconviendra-t-on que ce ne soit sur-tout au Théâtre qu’il y ait une certaine volupté à pleurer ?
C’est en quoi consiste l’avantage qu’on lui donne sur tous les Comiques modernes, sur ceux de l’ancienne Rome, & sur ceux même de la Grece : de sorte que s’il se fût contenté de suivre les intentions de Mr. le Cardinal de Richelieu, qui avoit dessein de purifier la Comédie, & de ne faire faire sur le Théâtre que des leçons de Vertus Morales, comme on veut nous le persuader, nous n’aurions peut-être pas tant de précautions à prendre pour la lecture de ses Ouvrages. […] Les Anciens Poëtes, dit le Pere Rapin1, n’ont que des valets pour les plaisans de leur Théâtre ; & les plaisans du Théâtre de Moliere sont les Marquis & les gens de qualité : les autres n’ont joué dans la Comédie que la vie bourgeoise & commune ; & Moliere a joué tout Paris & la Cour. […] Le même Auteur voyant Moliere au tombeau, dépouillé de tous les ornemens extérieurs dont l’éclat avoit éblouï les meilleurs yeux, durant qu’il paroissoit lui-même sur son Théâtre, remarqua plus facilement ce qui avoit tant imposé au monde, c’est-à-dire, ce caractére aisé & naturel, mais un peu trop populaire, trop bas, trop plaisant & trop bouffon. […] Si Tertullien a eu raison de soutenir que le Théâtre est la Seigneurie ou le Royaume du Diable, je ne vois pas ce qui nous peut obliger pour chercher le reméde à notre hypocrisie & à nos fausses dévotions d’aller consulter Beelzebut, tandis que nous aurons des Prophetes en Israël. Au reste, quelque capable que fût Moliere, on prétend qu’il ne savoit pas même son Théâtre tout entier, & qu’il n’y a que l’amour du Peuple qui ait pû le faire absoudre d’une infinité de fautes.
Un honnête homme dans les règles du Théâtre Anglais, c’est un insigne libertin, un blasphémateur, un Athée. […] Dignes objets de la faveur du Théâtre Anglais ! […] Le Poète fait tirer l’épée à quelques gens sur le Théâtre, et effraye les femmes par une querelle feinte. […] C’en est assez pour moi, qu’on sache à la honte de notre Théâtre que tout personnage vicieux y a du succès. […] Je comprends que les lois de la Religion et celles du Théâtre Anglais sont bien différentes.
Enfin nous nous moquons de tout ce qui s'y passe, nous n'avons aucun commerce avec les fureurs du Cirque, avec l'impudicité du Théâtre, avec les vains exercices des Athlètes, et avec les cruautés de l'Amphithéâtre. […] Quant aux Comédies, si nous considérons l'origine du Théâtre, qui est le lieu où elles sont représentées, nous trouverons que c'est le Temple de Venus. […] Ces deux Démons de l'ivrognerie, et de l'impureté, sont unis ensemble; de sorte que le Théâtre est la maison de Venus, et de Bacchus. […] Je crois que les représentations du Cirque, du Théâtre, de l'Amphithéâtre, et tous les efforts de l'industrie des hommes, n'égalent point ces Spectacles. […] C'est pourquoi ces Spectacles doivent être défendus, où l'on ne voit que des choses mauvaises, et on n'entend que des paroles dissolues : Car y a-t-il rien de honteux qu'on ne représente sur les Théâtres ?
« Le Théâtre purge les passions qu’on n’a pas, et fomente celles qu’on a. […] « L’opinion n’en dépend point (du Théâtre), puisqu’au lieu de faire la loi au Public, le Théâtre la reçoit de lui. […] D’une action fort honnête faire un exemple de corruption : voilà l’effet des amours permis au Théâtre. […] L’opinion publique s’y soumet à la longue : Qui a poli les mœurs et le langage des Athéniens, si ce n’est leur Théâtre ? […] La passion est en nous, ce n’est point elle que nous acquérons au Théâtre, mais précisément les circonstances qui l’embellissent, qui s’unissent à notre penchant, et le décident pour l’honnête.
L’Impiété du Théâtre Anglais. […] Employer la Providence pour présider aux intérêts du Théâtre ! […] Ce prétendu jeu de Théâtre n’est pas rare dans le Relaps. […] Mais je suppose le Théâtre d’Athènes et le Théâtre de Rome aussi criminels qu’on voudra les faire. […] La justification du Théâtre Anglais ?
Les meilleurs Auteurs modernes s’attâchent à mettre dans leurs ouvrages de Théâtres cette règle nécessaire, qu’on ne sçaurait enfreindre sans détruite toutes les autres. […] On peut assurer que le même caractère mis plusieurs fois au Théâtre par différents Auteurs, changerait toujours de forme, & paraîtrait presque tout autre. […] Les Personnages du Théâtre moderne ne sçauraient être trop vils. […] Je placerai ici une observation importante que je tiens d’un Acteur du Théâtre moderne, estimable par son caractère & par ses talens. […] Que les personnages en général du nouveau Théâtre soient dépeints d’après nature.
Mais il ne sera pas inutile de choisir entre tous les passages des Saints Pères quelques endroits qui expliquent clairement et en termes forts les périls où s’exposent ceux qui fréquentent les Théâtres. […] comment peut-il prendre plaisir à voir les impuretés du Théâtre ? […] nous trouvons donc l’interdiction du Théâtre dans celle de l’impudicité. […] L’Eglise ne leur accorde pas même cette grâce à l’heure de la mort, à moins qu’ils ne fussent convertis, et ne promissent de ne plus remonter sur le Théâtre, comme on le peut voir dans le chap. […] Toute l’antiquité a condamné les Théâtres et les spectacles, les Conciles des derniers siècles les ont pareillement condamnés.
Voilà, Mademoiselle, le grand cheval de bataille de votre habile Jurisconsulte, il auroit dû jetter les yeux sur la Glose qui est en marge ; elle établit une différence décisive entre celui qui représente pour son plaisir, & ceux qui montent sur le théâtre pour en tirer du profit ; ceux-ci sont tous notés d’infamie, sans exception, parce qu’ils divertissent le monde à prix d’argent, par le spectacle de leur personne, quia mercedis causâ ludibrium sui faciunt : Il n’en est pas de même des Musiciens qui jouent des instrumens en présence de plusieurs personnes, dès qu’ils le font gratuitement pour s’amuser, comme le Roi David, cet exercice ne les deshonore pas. […] Il suit de-là que les Auteurs qui travaillent pour le théâtre, quoiqu’on ne puisse les excuser devant Dieu, n’ont toutefois aucune note infamante aux yeux des hommes, parce que ce ne sont pas des mercenaires, au lieu que votre troupe, Mademoiselle, qui joue pour de l’argent, ne peut éviter cette humiliante flétrissure ; c’est une maniere de mort civile à quoi elle est condamnée, & qu’elle subit, en effet, dans toute l’étendue du Royaume. […] On oppose la tolérance des Magistrats qui n’empêchent pas les Comédiens d’ouvrir leur Théâtre, on produit les Arrêts émanés du Thrône en faveur de la Comédie. […] Cette réforme rendit les Histrions plus circonspects, elle introduisit insensiblement la Religion sur le théâtre ; les Confreres de la Passion au commencement du XV. siécle succéderent aux Troubadours : mais des piéces qui ne rouloient que sur des mystéres, étant peu propres au divertissement du peuple, ils ajouterent aux représentations des farces licentieuses assorties au gout corrompu du tems. […] Le Parlement les rebuta comme personnes que les bonnes mœurs, les Canons, les Peres de l’Eglise & nos Rois même avoient toujours réputé infames, & leur défendit de jouer, ni de ne plus obtenir de semblables Lettres ; & néanmoins dès que la Cour fut de retour de Poitiers, le Roi voulut qu’ils rouvrissent leur théâtre.
Les prêtres devraient savoir enfin que la police des théâtres, est uniquement dépendante de l’autorité séculière. […] Les acteurs de théâtre, honorés et honorables, sont entièrement assimilés à tous les autres citoyens ; nous l’avons prouvé, et par conséquent, ils ne doivent pas être traités par l’Eglise, plus sévèrement que ces derniers. […] Or, puisque nos souverains, nos lois et nos règlements de police ont fondé des théâtres et créé des comédiens auxquels ils accordent protection, salaire, pensions et honneurs, aucune puissance ecclésiastique, telle qu’elle puisse être, n’a de droits à exercer sur la profession de comédien. En frappant d’anathème des acteurs de théâtre, et en exigeant d’eux l’abjuration de leur état, comme incompatible avec l’exercice de la religion, le clergé commet un véritable délit contre la puissance du prince, contre celle des lois, et contre l’autorité du pape. […] Philippe de la Villenie, artiste du théâtre de la Porte Saint-Martin, mort à Paris, le 15 octobre 1824, d’une attaque d’apoplexie foudroyante.
On n’avait guère vu de Théâtre dressé dans cette Ville. […] Cependant nous avons vu tout d’un coup renaître une nouvelle Troupe, et s’élever un second Théâtre sur les ruines du premier. […] Convient-il, Mes très chers Frères, d’étaler sur des Théâtres un attirail de vanité, d’y jouer des scènes divertissantes, et d’y remplir l’esprit et le cœur des peuples de frivoles et ridicules passions, dans des conjonctures où chaque Citoyen doit prier pour son Prince ; où le Roi s’humiliant le premier lui-même sous la main toute puissante de Dieu, implore ses anciennes miséricordes, et touché d’une guerre que la justice et la Religion l’obligent de soutenir, met tout son Royaume en prière, et fait passer de son cœur Royal dans celui de tous ses sujets, son humble confiance en Dieu, et sa charité pour son peuple. […] Est-ce au pied du Théâtre ou de l’Autel qu’on va chercher les consolations des tristesses publiques ou particulières ? […] Pendant qu’Israël et Juda, Joab et vos Princes sont sous des tentes, dans les brûlantes chaleurs de la guerre et de la saison, il vous sied bien d’écouter à votre aise un Chanteur ou une Chanteuse, et de voir sur un Théâtre comme en raccourci la figure du monde qui passe.
La passion excessive des théâtres a produit l’oisiveté et le luxe : ces deux causes réunies ont occasionné le débordement d’une licence effrénée. […] L’effet de la mythologie dans les théâtres est d’embellir les aventures romanesques : la religion n’y est traitée qu’avec indécence. […] « Il n’y a peut-être point de gens, dit Bayle, qui puissent se donner plus de carrière, en fait de maximes impies et libertines, que ceux qui composent des pièces de théâtre ; car, si on voulait leur faire un crime de certaines licences qu’ils prennent, ils ont à répondre qu’ils ne font que prêter à des profanes ou à des personnes dépitées contre la fortune les discours que le vraisemblable exige. […] Corneille et Racine, dont la foi n’a jamais été suspectée, et qui même ont eu, dit-on, des alternatives de piété en travaillant pour le théâtre, emportés par la fougue de leur imagination, ont avancé une infinité de maximes blasphématoires, et ont sacrifié la raison, la probité, la foi, à la satisfaction d’éclore une prétendue belle pensée.
Or, ou le Théâtre est mauvais de sa nature, ou non ; s’il est vicieux, pourquoi le souffrir dans les Colléges, & s’il est indifférent, d’où vient l’improuver dans les Comédiens ? […] Sur votre Théâtre, Mademoiselle, on représente les passions ; un Comédien s’efforce de le faire aussi naturellement qu’il est possible ; on ne peut réussir sans les exciter en soi, il faut se pénétrer d’une ardeur qui ne s’efface pas aisément, après la représentation. […] Chrysostome1 : vous vous persuadez, ajoute ce Pere2, qu’allant voir une Comédienne jouer sur un Théâtre, votre ame n’en reçoive aucune blessure. […] On trouve dans les Eglises des femmes parées, comme sur un Théâtre, & dans les Loges des personnes qui s’y produisent dans la vue de plaire, & qui ne réussissent que trop. […] Ce Spectacle mûrement examiné apportera la réforme dans les mœurs que le Théâtre a corrompus, il inspirera du dégoût pour les amusemens profanes.
Avec ces avantages, il ne devait pas s’attendre à des concurrens ; il n’en a peut-être pas encore eu sur notre Théâtre pour l’héroïsme : mais il n’en a pas été de même du côté du succès. […] Les Anglais avait déjà un Théâtre, aussi-bien que les Espagnols, quand les Français n’avaient encore que des tréteaux : Shakespear fleurissait à-peu-près dans le temps de Lopez de Vega. […] Rowe, qui ne fut pas inférieur à Congrève, saisit en particulier toutes les occasions qui se présentèrent de faire servir le Théâtre à inspirer les grands principes de la liberté civile. Cette liste finit au grand Addisson : le Caton d’Utique de cet illustre Auteur est le plus grand Personnage, & sa Pièce est la plus belle qui soit sur aucun Théâtre. […] Mais, nous ignorions tout cela, mon amie, lorsque nous ne prononcions le mot de Théâtre, qu’avec une sorte d’horreur ?
Ainsi ne dites pas qu’on ne blasphème point sur le Théâtre, et qu’on n’y dit point d’impiétés. […] ceux, dis-je, qui à force de conduire des intrigues secrètes dans leurs maisons, apprennent à les mieux représenter sur le Théâtre, ou peut-être à force de les représenter sur le Théâtre, s’accoutument et apprennent à les mieux conduire ailleurs. […] Cela me fait souvenir d’une fille qu’on a vu monter sur le Théâtre de l’Opéra il y a quelques années. […] D’ailleurs vous me faites pitié avec votre correction que vous prétendez inférer dans le dessein du Théâtre. […] est-ce que l’un est dans une Chaire et l’autre sur un Théâtre ?
Ils récitaient et représentaient des pièces de théâtre, la plupart tragiques et imaginaires, dans lesquelles ils peignaient de grandes actions ; ils en composaient des tableaux frappants, capables d’émouvoir leurs spectateurs. […] Ils plaçaient enfin sur leurs théâtres trois sortes de personnages, savoir, des hommes, des dieux, et des êtres fantastiques ou allégoriques. […] Ne se donnèrent-ils pas en spectacle sur des théâtres où ils jouaient la comédie, ainsi que dans les processions, dans les danses et dans les farces scandaleuses et obscènes, au milieu desquelles trop souvent ils profanaient nos plus saints mystères ? […] Ils y inspiraient à leurs écoliers le goût du théâtre, et dès l’âge le plus tendre ils les faisaient monter sur les planches, et ils y montaient eux-mêmes pour y jouer la comédie. […] Leur théâtre fut établi en 1580, sur la table de marbre dans la grande salle du palais, et jamais les clercs de la Basoche ne furent excommuniés pour avoir joué la comédie.
Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. […] Elle les jugerait dignes de la punition que Platon prononce contre les Poètes, corrupteurs des bonnes mœurs, en les chassant de sa République, comme gens capables de troubler l’harmonie d’un bon Gouvernement ; et je suis persuadé qu’elle les exhorterait à embrasser une autre profession, que celle d’écrire pour le Théâtre. […] J’ajoute encore que, dans notre siècle, les amateurs de la Comédie ne s’exposent guère à recevoir des leçons que sur le Théâtre ; et que ce motif, fût-il seul, devrait suffire pour faire revivre la Comédie, s’il n’y en avait pas ; afin d’apprendre leurs vérités à des hommes qui, sans cela, les ignoreraient éternellement ; puisqu’il n’est que trop commun d’être aveugle sur ses propres défauts, pendant qu’on est si clairvoyant sur ceux des autres. […] Concluons donc, avec les Partisans du Théâtre, que, si on abolissait la Comédie, on ferait un grand tort à la République ; puisqu’il ne resterait plus de moyen d’inspirer de l’horreur pour le vice et de donner du goût pour la vertu à ce grand nombre d’hommes qui, comme nous l’avons déjà dit, ne vont guère à d’autre Ecole que le Théâtre, et qui, sans les leçons qu’ils y reçoivent, ignoreraient, toute leur vie, leurs défauts, loin de travailler à s’en corriger. […] [NDA] On pourrait répondre que ces avantages se trouvent, pour la plus grande partie, dans les Pièces comiques du Théâtre Français, surtout dans les Pièces de caractère ; mais, en supposant même que ces caractères soient traités d’une manière propre à la correction des mœurs, il sera toujours vrai de dire, par les raisons que nous avons déjà expliquées dans le premier Chapitre de cet ouvrage, que ces mêmes Pièces sont ternies et en quelque sorte dégradées par mille traits de licence et de corruption ; en sorte que, si elles contiennent quelque instruction, elles renferment infiniment plus de mauvais principes et de dangereux exemples.
Car de tous ces trois jours jamais ni pape, ni cardinal ne fut vu sur le théâtre. […] Mais (diras-tu) ils ne le faisaient pas sur un théâtre. […] Mais le théâtre est un lieu infâme. […] [NDE] Atellane = forme comique du théâtre latin, souvent bouffonne et obscène, reposant sur un canevas et mettant en scène quatre personnages masqués. […] D’après l’auteur de la Conviction, les pères de l’Eglise n’ont pas condamné le théâtre en tant que tel, mais ils ont seulement critiqué le théâtre païen de leur temps, contraire aux vérités chrétiennes.
On ne contrevient point en France aux Canons qui défendent de dresser des Théâtres dans les Eglises, et l’on aurait horreur de jouer des Comédies dans ces Lieux Saints : on a des Théâtres publics propres à cet usage, et la circonstance des lieux y est gardée, aussi bien que celle des personnes. […] Levesque, L'Eglise et le théâtre, Paris, Grasset, 1930. […] Il entra ensuite au théâtre et fit partie de la troupe du Marais, puis passa à l’Hôtel de Bourgogne. […] Floridor quitta le théâtre peu de temps avant sa mort, qui survint le 14 août 1671. […] [NDUL] L’Académie royale de Musique (théâtre de l’Opéra.) fut fondée par lettres patentes enregistrées le 28 juin 1667, et accordées à l’abbé Perrin.
— 145, ligne 2, après le mot Comédie, mettez un (*), & au bas de page, ajoutez en note : (*) Il vient de paraître un second Volume du Nouveau Théâtre Anglais, par madame Riccoboni, contenant trois Pièces, la Fausse-délicatesse, la Femme-jalouse, & l’Il-est-possédé : les deux premières sont des chefs-d’œuvres dignes de notre Théâtre. J’ai ouï dire que monsieur Moore, auteur de la Fausse-délicatesse, avait écrit à son élégante Traductrice, qu’elle avait embelli la Comédie, & qu’il allait la traduire de nouveau, pour la remettre au Théâtre.
C'est pourquoi un des plus grands poètes de ce temps remarque qu'une de ses plus belles pièces n'a pas été agréable sur le théâtre, parce qu'elle frappait l'esprit des spectateurs d'une idée horrible d'une prostitution à laquelle une1 Sainte Martyre avait été condamnée. Mais ce qu'il tire de là pour justifier la Comédie, qui est que le Théâtre est maintenant si chaste que l'on n'y saurait souffrir les objets déshonnêtes, est ce qui la condamne manifestement. Car on peut apprendre de cet exemple que l'on approuve en quelque sorte tout ce que l'on souffre et ce que l'on voit avec plaisir sur le Théâtre, puisque l'on ne peut souffrir ce que l'on a en horreur.
C'est pourquoi un des plus grands poètes de ce temps remarque qu'une de ses plus belles pièces n'a pas été agréable sur le Théâtre, parce qu'elle frappait l'esprit des spectateurs de l'idée horrible d'une prostitution à laquelle une sainte Martyre avait été condamnée. Mais ce qu'il tire de là pour justifier la Comédie, qui est que le Théâtre est maintenant si chaste que l'on n'y saurait souffrir les objets déshonnêtes, est ce qui la condamne manifestement. Car on peut apprendre de cet exemple que l'on approuve en quelque sorte tout ce que l'on souffre et que l'on voit avec plaisir sur le Théâtre; puisqu'on ne peut souffrir ce que l'on a en horreur.
Quelle fureur sur nos théâtres à pervertir les meilleures choses ! […] ) sur nos théâtres à enflammer nos desirs ! […] Quels coups de foudre capables d’écraser nos Théâtres sur lesquels (p. 3.) […] Quelles sont donc les notions communes de nos hommes de Théâtres ? […] & ne désavoue-t-il pas intérieurement les plaisirs du théâtre d’aujourd’hui ?
On répond que pour prévenir le péché, le théâtre purifie l’amour ; la scène toujours honnête dans l’état où elle paraît aujourd’hui, ôte à cette passion ce qu’elle a de grossier et d’illicite : et ce n’est après tout qu’une innocente inclination pour la beauté, qui se termine au nœud conjugal. […] Il a fait voir à notre siècle le fruit qu’on peut espérer de la morale du théâtre qui n’attaque que le ridicule du monde, en lui laissant cependant toute sa corruption. La postérité saura peut-être la fin de ce Poète comédien, qui en jouant son malade imaginaire ou son médecin par force reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut peu d’heures après et passa des plaisanteries du théâtre parmi lesquelles il rendit presque le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : « Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez »Luc, VI, 25. […] Car encore que vous ôtiez en apparence à l’amour profane ce grossier et cet illicite dont on aurait honte, il en est inséparable sur le théâtre.
De sorte qu’on appelle Comédien ; celui qui monte sur un théâtre, et qui par le rôle dont il s’est chargé, aide aux autres à y représenter publiquement quelque Pièce Dramatique, afin de divertir le peuple, et de gagner par là de quoi subsister. […] Parce que l’Eglise qui après tout doit être la grande règle d’un Chrétien, condamne les spectacles, et regarde comme excommuniés ceux qui montent sur le théâtre. […] On demande si des Communautés Religieuses peuvent représenter en particulier des Pièces de théâtre sur des sujets de piété, avec les habits dont on se sert à la Comédie et à l’Opéra, en n’y admettant point de personnes de dehors. […] Parce qu’on ne peut emprunter des habits de théâtre, sans que bien des gens le sachent, et en soient scandalisés. * Ajoutez que pour apprendre une Pièce, pour s’exercer à bien faire son rôle, etc. il faut bien du temps, dont on peut assurément faire un meilleur usage.
Or on demande s’il est bon que ce genre de spectacle ait, dans un Etat bien policé, des théâtres réguliers et décents. […] Le peuple romain désertait le théâtre de Térence pour courir aux bateleurs ; et, de nos jours, Mérope l et le Méchant m, dans leur nouveauté, ont à peine attiré la multitude pendant deux mois, tandis que la farce la plus grossière a soutenu son spectacle pendant deux saisons entières. […] La farce est le spectacle de la grossière populace, et c’est un plaisir qu’il faut lui laisser, mais dans la forme qui lui convient, c’est-à-dire, avec une grossièreté, innocente, des tréteaux pour théâtre, et pour salles des carrefours ; par là, il se trouve à la bienséance des seuls spectateurs qu’il convienne d’y attirer. […] Admettre la farce sur nos théâtres ; en faire le spectacle de prédilection, de faveur, de magnificence, c’est afficher le projet ouvert d’avilir, de corrompre, d’abrutir une nation. — Mais ce sont les spectacles qui rapportent le plus. — Ils rapporteront davantage, s’ils sont plus indécents encore.
Quand il serait vrai qu’on ne peint au théâtre que des passions légitimes, s’ensuit-il de là que les impressions en soient plus faibles, que les effets en soient moins dangereux ? […] Voilà les effets des amours prétendus permis du théâtre. […] C’est ainsi que la véritable éloquence remue l’âme pour la faire agir pour le plus grand bien ; mais l’art du théâtre ne la remue que pour lui faire goûter les sensations de la volupté. […] Dans combien de spectateurs le théâtre n’opère-t-il pas des effets plus prompts et plus funestes ! […] [NDE] Il s’agit d’une imitation d’un vers d’Ovide (Ille locus casti damna Pudoris habet), choisi comme devise par l’abbé Guéroult, gagnant d’un prix pour son poème allégorique en latin, De Spectaculis, contre le théâtre.
Rien ne me satisfait moins que les prétendus Habits de Paysannes qui sont en usage sur nos Théâtres : il vaudrait autant que les Actrices conservassent leurs vêtemens ordinaires ; ils ressembleraient au-moins à ceux d’une condition quelconque : au-lieu que ceux de nos rôles de Villageoises du Théâtre Français ; & ceux de Ninette, Rose, Annette, au Théâtre Italien, ne ressemblent à rien, & nuisent à l’illusion.
Les Auteurs Tragiques se forment long-tems en particulier, dit Ciceron, avant que de reciter sur le Théâtre, antequam pronuntient. […] Ces Compositeurs pouvoient-ils avoir besoin des masques de Théâtre ? […] Le Comédien, après avoir étudié son Rôle noté, le laissera chez lui ; si quand il est sur le Théâtre, il vouloit toujours se rappeller ces notes, il seroit un froid Acteur. […] Si un de ces Comédiens anciens venoit sur notre Théâtre dans un lieu étroit & fermé, pousser sa voix comme il la poussoit sur le Théâtre de Rome, nos oreilles seroient étourdies. […] Augustin, quand les Pantomimes commencerent à jouer sur le Théâtre de Carthage, un Crieur public annonçoit au Peuple ce qu’ils alloient jouer.
Si je vais au cirque, ou au théâtre, à dessein d’assister aux spectacles, je trahis ma religion. […] Ainsi l’appareil du théâtre ne diffère presque point de celui du cirque. […] Le théâtre est proprement le temple de Vénus. […] Du reste ces deux divinités exécrables ne président pas moins aux actions du théâtre, qu’au théâtre ; soit qu’on ait égard à la turpitude du geste, ou aux autres mouvements dissolus du corps. […] Voilà donc le théâtre interdit, dès là que l’impureté est condamnée.