Dans une année, où la main de Dieu vient de s’appesantir sur nous, en nous ôtant la récolte qui fait la principale ressource du païs : dans un tems de calamité, où nous ne devrions penser qu’à fléchir sa colére par des œuvres de pénitence, n’attirez pas par de nouveaux crimes, de nouveaux traits de vengeance.
Après la Comédie l’on n’est nullement disposé à la Prière, qui est la principale fonction des Chrétiens.
Il me semble qu’on peut réduire ces divertissements à cinq principaux, à savoir, les théâtres et comédies, le jeu, les régals, la chasse, et les visites : ce sont-là, à mon avis, les seuls divertissements de la plupart des Chrétiens pendant les jours des Dimanches et des Fêtes.
Voilà une source principale de cette foule de femmes perdues ou prostituées que l’on rencontre partout, dont le sang vicié se perpétue dans de malheureux enfants qui arrivent au monde chargés de toutes les disgrâces. […] Je justifierais peut-être suffisamment cette opinion défavorable au critique sous cet autre rapport, si je voulais m’écarter un moment de mon objet principal, pour faire remarquer que ses principes n’ont pu l’empêcher lui-même de composer, peu de temps avant ses leçons, et de nous laisser l’Etourdi et le Dépit amoureux, qui contiennent des fautes grossières contre la morale, contre la bienséance et contre la grammaire ; et plusieurs années après, un ouvrage des plus bizarres, une autre comédie en cinq actes, dans laquelle on a trouvé plus de choses contre le bon goût que les Précieuses et les Savantes n’en avaient jamais conçu ; je veux parler de son Festin de Pierre. […] On sentira facilement comment j’aurais été obligé de remonter aussi haut et de généraliser la question, quand même je n’eusse eu en vue que cette démonstration particulière ; il était nécessaire dans les deux cas de combattre, malgré le respect qui lui est dû, la principale autorité sur laquelle les critiques modernes s’appuient dans cette cause, et qui devait m’être opposée par les actionnaires et tous les autres partisans d’un préjugé le plus solidement affermi, naturalisé ; et que, par conséquent les petits coups de hache que je lui porte aujourd’hui ne sauraient renverser de sitôt. […] Cette manière d’agir, aussi peu sensée que celle de frapper rudement et bouleverser un homme endormi pour l’éveiller, tandis qu’il suffit de l’agiter doucement, quoique bien établie et admirée aujourd’hui, doit faire regarder enfin les auteurs qui l’emploieront avec aussi peu de raison comme des forts à bras littéraires, ou des don Quichote, mus par l’orgueil et l’amour propre, dont le principal objet est de faire montre de l’étendue de leur esprit, de la force de leur génie, en produisant de grands effets, bons ou mauvais, n’importe, pourvu qu’ils soient extraordinaires et étonnants, et qu’ils fassent beaucoup et long-temps parler d’eux.
La compassion intéresse jusqu’à se faire honneur de la ressemblance, ce qui est non seulement contraire aux bonnes mœurs, mais au but de la tragédie, qui est de corriger les passions par la terreur & la pitié : il ne faut donc pas traiter des sujets où le principal intérêt & le premier rôle tombe sur un scélérat qui ne doit paroître qu’odieux & méprisable pour faire haïr les vices. […] Les Régens disent qu’il leur étoient impossible de fournir d’aliment à tant d’années, ils ont imaginé des pieces de théatre, qui donnent de l’occupation à leurs écoliers ; abus qui sollicite fortement l’autorité civile ; il faut admirer malgré qu’on en aie l’adresse de ceux qui sont parvenus à déguiser aux parens le peu de rapport de ces distractions avec l’objet principal, & leur faire approuver cette mascarade de leurs enfans. […] Cette addition faite depuis un siècle à l’éducation des Colleges, est une principale cause de la corruption des mœurs. […] Dans le troisieme, le rôle principal de Clitemnestre est horrible, dégoutant, insupportable.
Nous ne nous étendrons point ici sur Orphée, si connu par son habileté dans la poésie, dans la musique et dans toutes les cérémonies de la Religion : c’était un des héros de l’antiquité et l’un des principaux chefs dans l’expédition de la Toison d’or. […] Il est vrai que ce Mathan est un très méchant homme : mais non un homme de néant ; c’est un des principaux chefs de la faction d’Athalie. […] Les Prêtres du Christianisme sont les principaux Ministres du Royaume de Dieu ; ils représentent ici bas ce souverain Dominateur ; ils sont les défenseurs de sa Loi ; les sources de sa divine grâce leur sont confiées ; c’est eux qui président aux hommages publics qui lui sont dus. […] Nous lisons dans l’histoire écrite par Joseph, que la race d’Aaron était l’une des plus illustres, et que les Prêtres en général étaient comptés parmi la principale Noblesse.
Son fust étoit divisé en sept tableaux qui représentoient les principaux événemens de la guerre, heureuse pour la Russie : quatre batailles, la prise de Bender, &c. c’est-à dire, la défaite de la Pologne. […] Mais le Maréchal Poninski, qui s’est prodigieusement enrichi dans les troubles dont-il est un des principaux auteurs, y a paru avec le plus grand éclat ; ses habits, ses équipages effaçoient par leur magnificence tout ce qu’on voit de plus somptueux. […] Il fourniroit une jolie scene, même à l’opera, si l’on mettoit en duo, en Ariettes ; les noms harmonieux des principaux acteurs.
Il prétend, dans sa Préface, & Freron le dit après lui, que Poisson étoit le principal Acteur de la piece, que la mémoire lui manqua, & que pour remplir le vuide il ajouta de son chef des discours & des gestes obscènes. […] Elles me délieront bien-tôt, je puis m’en reposer sur leur cœur ; le principal est de m’introduire. […] L’amour sera bien-tôt délié, on peut s’en reposer sur le cœur des filles ; le principal est de l’introduire, tout le reste va de lui-même.
Ce Philosophe semble le regarder comme beaucoup plus ancien que les autres Spectacles, Ainsi les Drames de Thalie & de Melpomêne n’auraient que le second rang dans l’esprit de ceux qui mettent le principal mérite des choses dans leur antiquité.
« sauve les hommes et les animaux », comme dit David, pourvoit au soulagement même des bêtes, afin que les hommes apprennent par cet exemple à ne point accabler leurs semblables de travaux ; ou bien c’est que cette bonté s’étend jusqu’à prendre soin de nos corps, et jusqu’à les soulager dans un travail qui nous est commun avec les animaux ; en sorte que ce repos du genre humain est un second motif moins principal de l’institution du Sabbat.
Les principaux agents de l’autorité souveraine doivent craindre sans doute, de servir d’instrument inquisitorial pour protéger les prétentions de ce parti ambitieux, qui sait en imposer aux rois, les tromper et les effrayer.
« M’approcher de Dieu, c’est mon bien ; lui être uni, c’est mon tout » : « Laisse tout, disait Saint Augustin, et tu trouveras tout, car celui-là trouvera tout en Dieu, qui pour l’amour de Dieu méprisera toutes choses. » Voici donc un des principaux conseils que l’on peut donner aux bonnes âmes qui prétendent se disposer à la dévotion.
Nous suivons avec plaisir sur le sujet de ces Tragédies l’esprit et les sentiments d’une savante Compagniea, dont un des principaux emplois est l’instruction de la jeunesse. « Qu’elles ne soient faites qu’en latin ; que l’usage en soit très rare ; qu’elles aient un sujet saint et pieux ; que les intermèdes des Actes soient tout latins et n’aient rien qui s’éloigne de la bienséance ; et que l’on n’y introduise aucun personnage de Femme, ni jamais l’habit de ce sexe.
Qui peut douter qu’ils ne soient des membres principaux du corps mystique de Satan, appelé proprement dans les saintes pages, le monde, et dont il se sert pour faire une guerre cruelle et pernicieuse à celui dont les fidèles qui vivent selon la Loi de l’Evangile, sont les membres, et Jésus-Christ le Chef ? […] L’horreur que l’on conçoit de ces Spectacles, ferme les yeux à la vanité (ce que le Prophète demandait à Dieu avec instance « Averte oculos meos ne videant vanitatem. » Ps. 118 [Psaume 118 [119], verset 37] :) Elle ôte à la chair ce qui entretient ses flammes impures, et conserve son intégrité : Elle empêche la superbe de glisser son poison dans l’esprit, et de le surprendre en le détournant de ces jeux, où l’on donne l’honneur et la gloire à ceux qui ont porté plus haut ses mouvements déréglés C’est pourquoi depuis l’établissement du Christianisme, et que Jésus-Christ crucifié a été proposé aux hommes comme la voie, la vérité, et la vie, qui conduisent à la béatitude, les partisans de l’idolâtrie ont toujours attaqué ces sentiments catholiques, comme les plus opposés à la superstition : Et les Pères ont été obligés de prendre leur défense, comme un des points principaux de notre créance, et de composer des livres entiers pour les soutenir.
29.) fait le détail de ces malheurs à son ami Apullion, qu’il prie de recevoir chez lui par charité un des principaux Sénateurs réduit à la dernière indigence. […] 3.) avait eu la même pensée : « Non possum ferre Quirites Græcam urbem, in tiberim defluxit Orontes, et linguam, et mores, et cum tibicine chordas obliquas, necnon gentilia timpana secum. » Ce fut la principale raison qui arma contre le théâtre le sage Scipion Nasica.
Depuis Épicharme, qui le premier fit une action principale des faits répandus dans des scènes détachées, jusqu’au siècle de Périclès, le théâtre fut vraiment une école de vertus, de grandeur et d’héroïsme pour la jeunesse athénienne. […] Les principaux caractères d’Eschyle et de Sophocle surpassent tout ce qu’il est possible d’imaginer de grand et de sublime.
Le principal Personnage qui depuis le commencement jusqu’à la fin est sur la Scene, y est attaché à un rocher par des clous de diamant qui lui percent la poitrine.
Car on peut croire que l’estime que tous les gens de bien font de ce livre, a été une des principales causes qui a porté le Pape à le faire depuis peu Evêque de Vaison afin de lui donner moyen de pratiquer avec plus d’autorité les excellentes maximes, qu’il a enseignées dans cet Ouvrage.
Ce Casuiste si habile étoit sans doute Poisson, principal Acteur dans la farce la Colonie, dont les décisions ne furent pas adoptées par la Police. […] Les Gaulois sous leurs Prêtres furent subjugués par les Romains ; César dût ses conquêtes aux divisions qu’ils semoient sans cesse entre les villes principales. […] Les paroles de son prétendu sermon, qu’assurément cet Ecrivain n’a pas vu, ne sont point du tout de son style, plein de noblesse dans ses réponses, plein d’onction dans ses ouvrages de piété ; c’est le style de Poisson, principal Acteur de la Colonie. […] Il étoit trop religieux, trop vertueux, trop sage, pour imiter un homme dont le principal mérite, qui l’a tant fait louer depuis quelques années, a été d’avoir toléré, favorise, soutenu, professé la religion protestante, ou plutôt de n’avoir pas eu de religion.
La première et la principale est l’intérieure,Deux sortes de joies. et de récréations. […] Je n’improuve pas qu’on joue pour le plaisir, et pour le lucre, mais j'improuve qu’un homme, et un Chrétien ait cela pour la première, la principale, et l’unique fin du jeu ; et pour le seul motif de le commencer, et de le continuer. […] 1. comme devant l’objet principal de nos récréations, « recréez-vous en Dieu, et il vous accordera ce que vous demandez »,83 disait David : Dans le Ciel, vos récréations seront en lui, et avec lui ; çà-bas en terre, il vous a permis les jeux récréatifs s’accommodant à notre infirmité ; et est recréé en iceux, quand il voit la bonne intention que nous avons en les faisant, et les bonnes circonstances, desquelles nous les accompagnons. […] » Le livre utilise un double système de marginalia, disposés aux deux côtés du texte principal.
Le torrent de la corruption, dont la comédie fut la principale cause, y entraîna les Sénateurs même, et coula à grands flots jusqu’à ce qu’il eut englouti la république dans l’abîme des plus grands désordres, mais jamais il n’en effaça la tache légale.
C’est contre les deux premiers et principaux commandements, qui sont l’abrégé de tous les autres au dire de Jésus-Christ : Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur, et ton prochain comme toi-même.
Car les grandes choses ne paraissent ordinairement au monde, que dans des longueurs pour quia la vie d’un seul homme ne suffit pas ; leur suite est souvent interrompue par le silence, ou par le tumulte des affaires : les faux bruits, les feintes, les passions particulières en déguisent la vérité, et sont cause que l’on prend les circonstances pour le principal, mais les théâtres recueillent ce qui sert pour la parfaite intelligence d’un sujet ; en moins de deux heures, il font voir la naissance, le progrès, les difficultés, la fin des aventures qui exercèrent le monde durant plusieurs années et plusieurs siècles.
Devoirs des Principaux de Colleges, 487 Coligni (l’Amiral de), b, 471 Colisée, Quel est l’objet de ce Spectacle, & quels en sont les dangers, b, 456 & suiv. […] Comment les principaux ont été caractérisés par une Lettre attribuée à Clément XIV, b, 528. […] Caractere des Tragédies Françoises, a, 49 Réflexions sur les principales vérités de la Religion ; ce qui y est dit sur les Spectacles, b, 311 Réfutation d’un Ecrit favorisant la Comédie, b, 145 Réfutation des sentimens relâchés du nouveau Théologien touchant la Comédie, b, 146 Réglement donné par une Dame de haute qualité à Mademoiselle sa petite-fille, a, 230, Religion chrétienne Idée qu’on doit avoir de ceux qui l’attaquent, a, 34. […] Sa défense aux Principaux des Colleges de prendre aucun Ecolier tonsuré pour être Acteur dans les Tragédies qui se représentoient à la fin de l’année, 427. […] Il défendit aux Principaux des Colleges d’exercer les jeunes gens à des représentations dramatiques, a, 492 Valere Maxime.
Comme cette proposition est la principale de cette Partie, je la prouve en premier lieu par l’obligation de défendre les méchans livres. […] Ce Magistrat manque à une des principales parties de son devoir : c’est beaucoup, mais c’est peu en comparaison de ce que je ne puis dire qu’avec frayeur, qu’avec horreur. […] Jerusalem est tombée, le Royaume de Juda est détruit ; malheur à leurs ames, parce que Dieu leur a rendu une partie des maux qu’ils ont merité par leurs pechez, que par les mains d’un tyran il s’est vangé en partie de la revolte & des outrages de ce peuple infidelle, & qu’il reserve aux ames de ces perfides des châtimens plus cruels que ces desolations publiques, dont elles sont les principales causes par leurs pechez. […] Ils ne manquent pas d’aposter des domestiques, des confidens, des Conseillers, qui semblent détourner les principaux personnages des crimes qu’ils sont disposez de commettre ; la passion est si forte qu’elle surmonte tous les obstacles, elle trouve des conseils & des secours pour se satisfaire, ou par adresse, ou par force ; ces passions violentes font sans doute quelque impression dans l’esprit des spectateurs ; elles leur apprennent à refuter les remontrances des amis & des parens, à s’opiniâtrer dans de méchans desseins, à trouver les moyens de les accomplir, & de se contenter. […] Considerez ce que vous devez à l’innocence, à l’honneur, à la conservation de l’Estat, & que vous ne pouvez vous exempter de ces soins sans manquer à une des principales obligations dont la Providence divine vous a chargez en vous donnant la conduite des peuples.
Dans l’Avocat chansonnier, nom donné au premier personnage à cause de deux couplets sans esprit qu’il fait contre une femme, l’action principale est étouffée par quatre ou cinq scènes épisodiques entre le maître et son valet, entre le maître et son perruquier. […] Les effets que produit l’assiduité aux spectacles forains sont, tous funestes ; perte de temps, faux jugemens sur de objets graves, négligence des devoirs, libertinage, en voilà les principaux, et ils sont communs aux deux sexes (avec les différences que les deux sexes comportent nécessairement) et des individus ils s’étendent à la Nation entière. […] Une des principales sources de ces opinions nouvelles est à la foire, aux boulevards & autres lieux semblables, c’est là que l’on puise des leçons depuis plus de vingt ans, c’est là que se forme une génération qui va dominer à son tour et qui est si ignorante, si inappliquée, si présomptueuse qu’en vérité elle sera pire que celle qui l’a précédée.
C’est par ce Passage d’un Ecrivain si grave, qu’on croit découvrir l’origine d’un Acteur, qui portant le nom bizarre d’Arlequin, est couvert d’un habit qui n’a aucun rapport à l’habit d’aucune Nation, & est un mélange de morceaux de drap, de différentes couleurs, coupés en triangles ; Baladin qui porte un petit chapeau sur une tête rasée, un masque dont le nez est écrasé, &, comme le Planipes des Romains, a des souliers sans talons ; Acteur principal d’un Spectacle dont le langage est aussi bigarré que son habit, puisque les Acteurs y doivent parler différens idiomes, le Vénitien, le Boulonnois, le Bergamasche, le Florentin ; Mime dans son jeu comme dans son habit, puisque le Mime (comme on le voit dans un Passage d’Apulée) étoit vétu centuncuculo d’un habit de piéces & de morceaux, Personnage qui est toujours prêt à recevoir des soufflets, suivant un Passage du Traité de Tertulien sur les Spectacles, faciem suam contumeliis alaparum objicit. […] Une de leurs anciennes Piéces de Théâtre est intitulée della Passione di Nostro Signor Giesu Christo, & le principal institut de la Confrairie del Gonfalone, étoit de représenter la Passion.
Or considérons l’origine de ce débordement de mœurs, et nous en verrons une des principales sources dans ces Assemblées séduisantes où tout se réunit pour corrompre le cœur, et jeter un ridicule sur tout ce qui tend à en modérer les passions. […] Que les exemples ne forment ni lois ni décisions, et qu’on ne nous en citera jamais émanées de cette Capitale du Monde Chrétien, qui annoncent que le Spectacle est compatible avec la pureté d’une Religion dont l’un des principaux caractères est le renoncement à soi-même, et à toutes les pompes et vanités du siècle12.
On prenait tous les ans vers la mi-juin les suffrages des principaux habitants, assemblés en l’hôtel de ville, pour l’élection de la fille la plus vertueuse qui devait cette année représenter la sainte Vierge, ainsi que pour l’élection de six autres filles de Sion qui devaient l’accompagner. […] Entre tous ceux qui composent cette procession, on distingue les disciplinants qui en sont les principaux acteurs. […] Un de ses principaux ornements est un rosaire extraordinairement grand, et dont les grains sont d’une grosseur prodigieuse. […] Dans cette église on couvrait un âne d’un drap tissu d’or, dont les principaux chanoines portaient les quatre coins ; le reste du chapitre escortait l’âne en grande cérémonie. […] L’affaire fut longtemps agitée par-devant l’official de Viviers, et enfin soumise à l’arbitrage des trois principaux chanoines du chapitre.
Quoiqu’il y fut question de choses liées à l’action principale ; ce n’étoit que des vœux, que des réflexions qui, présentés avec les charmes du chant & des instrumens, n’exigeoient pas à beaucoup près la même tension d’esprit.
Et le vingt-trois Avril audit en mil sept cent soixante-un, à la levée de la Cour, l’Ecrit mentionné en l’Arrêt ci-dessus, a été lacéré & brûlé dans la Cour du Palais, au pied du grand Escalier d’icelui, par l’Exécuteur de la Haute Justice, en présence de moi Dagobert-Etienne Ysabeau, l’un des trois premiers & principaux Commis servant à la Grand’Chambre, assisté de deux Huissiers de la Cour.
La Vraisemblance ferait pourtant un des principaux ornemens du nouveau Théâtre.
La Parodie attaque souvent la personne même, en la contrefesant, en l’imitant au naturel ; Aristophane en a plusieurs éxemples dans ses Pièces : les masques ressemblans qu’il fesait porter à ses Personnages, pour désigner les principaux Athèniens, en sont une preuve.
Au-lieu de parler de ce qui concernait les principaux Personnages, il s’amusait souvent à faire de magnifiques descriptions, ou à conter la généalogie de quelques Dieux.
De sorte que si personne ne nous impose ce fardeau, il faut vaquer à la recherche et à la contemplation de la vérité ; et si on nous l’impose, il faut s’y soumettre par charité et par nécessité. » Une des principales dispositions que les Saints ont désirée pour être digne de quelque charge Ecclésiastique est qu’on s’en estime indigne, et qu’on ait de la peine à se résoudre à l’accepter.
Une de leurs principales raisons était, qu'ils portent à la corruption des mœurs, et qu'on n'y voit que des objets de passion.
L’article assez mal écrit de cet auteur, ne présente point une analyse claire de mon ouvrage, et n’en fait point connaître les parties principales.
Malgré cette décadence de la bonne Comédie Latine, Plaute et Térence n’abandonnèrent pas le principal but de la Comédie, qui est celui de corriger en critiquant : mais, comme ces deux Poètes sentaient que, pour parvenir à corriger, il fallait plaire ; ils crurent devoir retenir quelque chose de l’Atellane ; et, sur ce principe, ils critiquèrent les vices qui dominaient dans leur pays d’une manière trop favorable à la licence.
Le préjugé barbare contre la profession de Comédien, l’espèce d’avilissement où nous avons mis ces hommes si nécessaires au progrès et au soutien des arts, est certainement une des principales causes qui contribuent au dérèglement que nous leur reprochons ; ils cherchent à se dédommager par les plaisirs, de l’estime que leur état ne peut obtenir.
Plusieurs personnes très habiles ayant déja détruit avec tant de force et de lumière les principaux fondements sur lesquels l’Auteur de la Lettre avait établi ses preuves, je répondrai ici seulement à quelques-unes de ses Objections qui m’ont paru les plus considérables. […] Enfin les Tragédies font faire des dépenses bien inutiles et aux Principaux et aux parents ; dérangent tout un Collège, et sont quelquefois cause de grands désordres. […] Défendons aux Supérieurs, Sénieurs, Principaux, et Régents, de faire et permettre aux Ecoliers ou autres quelconques de jouer Farces, Tragédies, Comédies, Fables ni autres jeux en Latin ou en Français, contenant lascivetés, injures et invectives sur peine de prison, et punition corporelle. […] « Tragediarum et Comediarum, quas nonnisi Latinas et rarissimas esse oportet, argumentum sanctum sit, ac prium neque quicquam actibus interponatur quod non Latinum sit ac decorum, nec persona ulla muliebris, vel habitus introducatur. » Il serait même à souhaiter, que ce que porte Mandement de Monsieur le Recteur de l’Université de Paris, fait en 1647. de concert avec Mrs. les Principaux des Collèges les plus célèbres, et publié en 1648. fût exactement observé, il fût fait contre la mauvaise coutume qui commençait à s’introduire, de faire paraître des danseurs aux intermèdes des Tragédies.
Le premier est, lorsque les penitens ignorent les principaux mysteres de nostre foy, le Pater, l’Ave, le Credo ; les Commandemens de Dieu & de l’Eglise ; & que l’on reconnoist que cette ignorance est une marque de leur peu d’affection pour ce qui regarde leur salut ; ou que ce sont des personnes si grossieres, que l’on ne peut pas les instruire sur le champ. […] Il doit l’instruire de ses obligations tant generales que particulieres, luy marquant les principaux defauts desquels il croiroit qu’il pourroit estre coupable, & l’avertir de l’importance qu’il y a de faire un soigneux & diligent examen de sa conscience, puisqu’autrement sa confession luy seroit plus prejudiciable qu’elle ne luy seroit utile ; aprés quoy il doit le renvoyer, afinqu’il se prepare plus à loisir, & luy assigner un temps auquel il vienne se representer.
Les principales scenes amoureuses, où l’Electeur de Baviere joua un grand rôle, se passerent en Flandres & en Baviere, où ce Prince commanda successivement les armées des Alliés & celle de France & toujours les troupes de Cilthere. […] Une Danseuse de l’Opéra de Bruxelles fut longtemps sa principale maîtresse. […] C’est pourtant sur ce testament ménagé avec le plus grand empressement, que furent alors établis les principaux droits du Duc d’Anjou à la Couronne d’Espagne.
La Poësie sur-tout y fait une partie principale de l’instruction.
Quoy qu’il en soit, nous ne cherchons que la connoissance necessaire de la chose principale, sans nous arrester aux curiositez d’une critique, incertaine & superfluë.
Voici les Noms des principaux : Mademoiselle Eulalie Audinot , fille du Directeur, pour l’Actricisme & la Danse.
Ce mélange de morale et de bouffonnerie déplut dans la suite aux gens sages ; la Religion ne put souffrir plus longtemps cette idée de dévotion, qu’une pieuse simplicité des temps plus éloignés avait attachée au théâtre, et encore moins cette profanation de nos principaux Mystères, qui en faisaient le plus souvent la matière.
LA MERE COQUETTE, Il y aurait de l’injustice à ne pas avouer que cette Comédie de Quinault est bien imaginée et bien conduite ; mais quant à l’article des bonnes mœurs, il ne paraît pas que l’Auteur en ait été occupé autant qu’il l’aurait dû, puisque le principal personnage de sa Pièce est insoutenable de ce côté-là, et suffirait seul pour exclure la Coquette de tout le Théâtre, où l’on aura pour but d’instruire en divertissant.
Autrefois le stile n’était que la moindre partie des Ouvrages de Théâtre, maintenant il en fait le principal mérite : il faut que la diction soit brillante & soutenue. […] Ce sont des Femmes, des Musiciens, ou des petits Maîtres qui les chantent partout : or le goût de cette partie de la Société n’est pas fort difficile : il cesse donc d’être surprenant que des Ariettes mal écrites fassent le principal ornement des Tables, des Concerts, & de nos Spectacles.
L’objet principal et le plus étendu dans cet Ecrit, est la Réponse aux passages de saint Thomas : l’Auteur dit que saint Thomas n’entend par Histriones, que les Farceurs ou Bateleurs, selon même tous les Calepinsag ; or les Comédiens ne voudraient pas être confondus avec ces gens-la. […] J’en ai choisi trois principales.
En effet, rien n’est plus capable de nous inspirer une crainte salutaire de l’amour que les excès et les transports effrénés où cette passion entraîne les trois principaux Acteurs de la Tragédie d’Andromaque ; et leur misérable sort devient une excellente leçon pour nous corriger par les impressions de la terreur. […] Je ne m’arrêterai pas à parler des critiques et des apologies qui furent imprimées pour lors ; mais je ne puis me dispenser de dire un mot sur l’article de l’amour, qui est le fondement de la Tragédie d’Inès, et le but principal de mon ouvrage, quoique dans des sens fort différents.
» Tous ces Auteurs étaient autant Philosophes que Poètes ; Ménandre qui est le premier et le principal était Disciple d’Aristote. […] Théodose le jeune en fit une Loi plus ample en 425, où il marque les principales Fêtes de son temps Pag. 353. […] Circa quæ tamen videntur tria præcipue esse cavenda, quorum primum et principale est quod prædicta delectatio non quæratur in aliquibus operationibus vel turpibus, vel nocivis... […] J’ai cru, au reste, devoir répondre succinctement à toutes ces difficultés qui tombent assez d’elles-mêmes, et je m’y suis d’autant moins arrêté, que la question principale me paraît suffisamment éclaircie. […] Circa quæ tamen videntur tria præcipue esse cavenda, quorum primum et principale est quod prædicta delectatio non quæratur in aliquibus operationibus vel turpibus, vel nocivis...
15,) ce n’est point assez, Mademoiselle, la Communion Romaine est indispensable ; il faut une chaire principale pour établir l’unité de l’Eglise, l’Evêque de Rome est notre chef, tous les Prélats du monde qui sont de droit divin, sont toutefois soumis à ce Pontife Œcuménique.
Les Chœurs chez les anciens jouoient un très-grand rôle : c’étoit le principal acteur, il entroit dans toute l’action, il en faisoit partie.
les distingue encore agréablement, quand il dit, « il faut prendre garde à ce que l'on voit dans le Théâtre ; Car si c'est un Mime on rira ; si c'est un Danseur de Corde on craindra pour lui ; si c'est un Comédien on applaudira. » Mais ce qui doit nous assurer de la distinction de ces Acteurs, est que l'Echafaud qui était dressé dans le Théâtre chez les Grecs, c'est-à-dire dans l'aire, la cave ou l'espace libre de ce grand lieu nommé Théâtre, était composé de deux principales parties ; La première que l'on nommait proprement la scène, et que nous appelons communément le Théâtre, était fort élevée, et c'était où les Acteurs des Poèmes Dramatiques paraissaient au-devant des toiles peintes, et des tapisseries qui en faisaient la décoration, selon la qualité de la pièce que l'on jouait dans l'espace libre nommé Proscenium ou avant-scène ; et l'autre était plus basse, nommée Orchestre, c'est-à-dire un lieu pour danser, où les Histrions faisaient leurs dansesαὕτη δὲ ἔστιν ὁ τόπος, ὁ ἐκ σανίδων τὸ ἔδαφος.
Or on dit que le principal exercice des sorciers en leurs assemblées est la danse : et ainsi les idolâtres dansaient à l’entour du veau, Exode 32d, comme aussi quand ils voulaient apaiser leurs Dieux, Idoles et diables et obtenir quelque chose d’eux ils proposaient publiquement des jeux de théâtres, comme il appert ès leçons des matines de la fête de monsieur saint Michele.
La fin principale pour laquelle les Fêtes ont été instituées, comme l’Ecriture même nous enseigne ; c’est pour honorer le repos ineffable de Dieu après l’ouvrage de six jours.
Cette place était entourée d’une galerie ou plate-forme, qu’on nommait l’orchestre ; c’est là qu’étaient assis les sénateurs, et les autres principaux magistrats.
* Jusqu’ici je n’ai encore parlé que du premier & du principal Membre de la division d’Aristote, je veux dire, de ce que le Poëte imite, ou de l’objet de son imitation, & j’ai tâché d’y découvrir les véritables causes de l’impression que fait la Tragédie ; j’y ai mêlé avec la fable ou l’action imitée, ce qui regarde les mœurs ou les caracteres, les pensées ou les sentimens, qui selon le même Philosophe, sont les deux dernieres choses que le Poëte doit imiter. […] Tout ce que je viens de distinguer soit dans les parties principales de la Tragédie, soit dans celles qui appartiennent plus à l’ornement qu’à l’essence de cette espéce de Poëme, fait connoître les prémieres causes de l’impression qu’elle produit sur les Spectateurs en réveillant, en fortifiant, en authorisant leurs passions. […] C’est donc dans la beauté du sujet même & de toutes ses circonstances, c’est dans la grandeur singuliere de l’événement, dans les caracteres des Héros de la piece, dans leurs sentiments, dans leurs expressions, en un mot, dans ce que le Poëte imite, qu’il faut chercher la principale source du plaisir qu’il fait goûter. […] Il me semble donc que si l’Auteur du discours qui m’a fait naître toutes ces pensées, veut plaire & instruire véritablement en traitant la matiere de l’Imitation par rapport à la Tragédie, il doit embrasser également les deux objets principaux auxquels on peut la réduire toute entiere ; je veux dire : 1°.
Ce moyen est très propre à maintenir la tranquillité d’une constitution établie déjà, puisqu’il établissait cette tranquillité dans un nouveau Gouvernement qui se formait et dont la nouveauté était si accablante pour la principale Noblesse de Rome. […] Il faudrait donc qu’un Entrepreneur de spectacle eût perdu le sens s’il ne s’assujettissait pas à l’heure où les occupations des principaux citoyens sont terminées. […] Que des Chefs aussi respectables que le Gouverneur de Paris et les quatre premiers Gentilshommes de la Chambre, chargés de la conduite des spectacles du Roi, croient leur gloire intéressée à ne commander qu’à des citoyens et non pas à des gens proscrits ; qu’ils daignent appuyer de leur sollicitation auprès d’un Sénat aussi éclairé qu’équitable, et parmi les principaux membres duquel ils sont comptés, la Requête des Comédiens d’aujourd’hui pour faire cesser la proscription dont on punit en eux la mémoire de crimes qu’ils n’ont jamais commis et que la Police les empêchera toujours bien de commettre, il est facile de présumer que cet Auguste Corps ne balancera point à prononcer en leur faveur : interprète indulgent des lois, il en adoucit toujours la rigueur dès que la moindre circonstance l’autorise à les mitiger. […] On ôtera aux hommes la pension de cent pistoles qui leur est destinée pour la donner aux femmes qui seront parvenues à la vétérance, en sorte qu’elles auront deux mille livres de rente dans leur retraite au lieu de mille seulement ; et les hommes, en dédommagement, auraient une Direction de Comédie dans les principales Villes du Royaume, laquelle leur vaudrait trois mille livres et serait prélevée sur les produits du spectacle.
A la tête une belle estampe offrira le principal événement ; des vignettes, des culs-de-lampe présenteront les scenes les plus touchantes, & formeront ensemble le tableau de l’action ; chaque volume coûtera 24 livres. […] Une estampe qui représente le principal événement, & des vignettes ou des culs-de-lampe pour les scenes intéressantes, a quelque chose de mesquin. […] Tout est frippons dans cette Comédie, Valet, Servante, Maître, qui est le principal personnage, & qui rend frippons tous les autres.
Il y eut d’abord sur le tard un très-bon soupé, où les principaux paroissiens furent invités ; après le repas, les convives se rendirent sur la terrasse du presbitere, & ceux de la campagne dans la cour, & aux environs, pour voir tirer un fort beau feu d’artifice, dont ces bonnes gens n’avoient aucune idée ; il réussit parfaitement, surtout un grand arbre Chinois, & un soleil dont les feux également vifs & variés, firent (qui en doute) l’admiration des spectateurs, qui, jusqu’alors pour tout feu de la Saint Jean avoient brûlé quelques bottes de paille, ou quelques sarmens. […] Cette Fête dura huit jours, pendant lesquels les Talapains se succédoient pour faire leur priere, on jettoit au peuple des piéces de toile, des vases de cuivre, des miroirs de la Chine ; enfin la fête se termina en réduisant en cendre le défunt Perroquet, dont les funérailles surpasserent en magnificence celle des principaux Officiers de l’Etat, son ame passa sans doute dans le corps de quelque Monarque.
.° Le personnage de Dorine servante, est très-indécent, non seulement par la longueur de quatre cens vers, qui en fait un des principaux de la piece, ce qui est contre son état, mais parce qu’elle se mêle de tout, entre dans toutes les conversations, & parle à tout le monde avec une insolence outrageante, malgré les défenses réitérées de ses maîtres, & les menaces de la battre : Vous êtes forte en gueule & fort impertinente. […] Il ne caractérise ni le principal personnage ni les autres.
Si la Pièce est sage, instructive, comme le Misanthrope, le Menteur &c. en elle-même, elle doit corriger, épurer les mœurs : Si l’Acteur, si l’Actrice ont un autre but que de seconder le but du Drame ; si l’envie de plaire, de séduire leur fait chercher à réveiller dans les sens une volupté dangereuse ; si leur conduite expose à la dérision les maximes que le Poète met dans leur bouche, c’est alors l’Histrionisme qui devient contraire aux mœurs ; c’est lui qui ne peut manquer de vicier & d’anéantir l’effet naturel qui devait suivre le Drame ; non que ce soit un inconvénient réel, que la plupart des Spectateurs se trouvent attirés aux représentations dramatiques par le plaisir que donne le jeu de tel Acteur ou de telle Actrice ; cet attrait non-seulement augmente leur nombre, mais contribue infiniment à leur faire goûter la morale & les leçons : cependant s’il est nécessaire que l’attente ne soit pas trompée, & qu’on trouve ce genre de plaisir à nos Théâtres, il est clair en même-temps qu’une Pièce est bien imparfaite, & loin du but où doit tendre la bonne Comédie, lorsque son Auteur, sacrifiant le principal à l’accessoire, n’a cherché qu’à donner le plaisir résultant de la Représentation : la Pièce est dangereuse, lorsqu’elle nous divertit par des scélératesses* dans le Drame ; elle est inadmissible, lorsqu’elle ne plaît que par la volupté qu’y réveillent à chaque mot les mines provoquantes de l’Actrice, ou le jeu libre & sémillant de l’Acteur. […] Je conviens encore que l’Auteur d’un Drame sachant que ce n’est pas dans sa Pièce seule qu’est la source du plaisir qu’on va chercher au Spectacle, il peut légitimement compter sur le jeu des Acteurs & les grâces des Actrices ; supposer que sa Pièce tirera son principal agrément & sa plus grande force, de la bouche qui doit la débiter : mais, par cette raison même, c’est à lui, s’il prétend au mérite solide d’être un Citoyen utile, estimable, à ne fournir au Comédien qu’un jeu décent ; à ne rien mettre dans la bouche des Actrices qui puisse par elles se changer en poison pour les Spectateurs.
L’amour, cet ennemi redoutable, à qui vous avez déclaré la guerre, y joue presque toujours le rôle principal ; mais ou il est innocent, comme dans Mithridate, Iphigénie, Inès, Didon, Pénélope, Héraclius, & tant d’autres, & pour lors il n’est point à craindre ; ou il est criminel, comme l’amour de Varus, pour Marianne ; de Phèdre, pour Hyppolite ; d’Œdipe, pour Jocaste ; alors, loin d’être peint avec ce coloris qui fait chérir la vertu, il paroît dans toute sa noirceur : Varus le déteste & en triomphe : Phèdre succombe après avoir longtemps combattu ; mais, loin de se glorifier de sa défaite, elle trouve le poison trop lent pour se délivrer d’une vie qu’elle a souillée par les plus noirs forfaits : enfin, Œdipe se prive pour jamais du jour, dès qu’il trouve une mère dans une épouse tendrement aimée.
L es partisans du Comédien, pour lui accorder une considération qui ne lui est pas dûe, se fondent sur l’esprit de discussion & d’analyse qu’ils prétendent lui être nécessaires ; sur l’intelligence qui doit lui découvrir tous les rapports de son rôle, ceux des autres rôles avec celui-là, & ceux de tous ces rôles avec l’objet principal du Poëme ; sur les finesses de son art, sur les coups de théatre que le Comédien tir de son propre fond, sur la grandeur d’ame, & les entrailles essentielles à l’Acteur tragique ; sur la déclamation & les bienséances scrupuleuses qu’ils ont seuls introduites au Théatre, & sur la profonde connoissance qu’ils en ont.
Car comme ceux qui se trouvent dans ces assemblées veulent tenir le haut bout, et précéder les autres, par cet amour de propre excellence dont le cœur humain est empoisonné, et qui fait la principale partie de l’esprit du monde, soit en dansant actuellement, soit pour se placer, soit encore pour prier ou inviter les femmes ou filles à danser ; il se rencontre mille occasions de contestation, dans lesquelles on s’emporte souvent à dire des paroles aigres, offensantes et injurieuses ; on se pique d’honneur ; on entre dans le ressentiment ; on conçoit de la haine et des désirs de vengeance ; on en forme le dessein, et on en vient même aux mains et aux armes.