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217. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

Et ces farces exécrables dont en France on fait un dessert de ciguë aux représentations tragiques et sérieuses, mériteraient sans doute une sévère punition du Magistrat parce que les mauvais propos et abominables que l’on y tient ne corrompent pas seulement les bonnes mœurs et n’apprennent pas seulement au peuple des mots de gueule, des traits de gausseries et des quolibets sales et déshonnêtes mais le porte à l’Imitation des friponneries et sottises qu’il voit représenter et qui par ses yeux (lesquels sont plus vifs que l’ouïe) passent dedans son cœur.

218. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Dites-leur que le bal est défendu parce qu’il est presque toujours l’écueil de l’innocence, le tombeau de la pudeur, le théâtre de toutes les vanités mondaines, et le triomphe de toutes les passions : que c’est un assemblage de tous les dangers du salut, et un précis vif et piquant de toutes les tentations : que tout y est écueil : que tout y est poison : danses, instruments, objets, entretiens, assemblée, tout y concourt à étouffer les sentiments de piété, à séduire et l’esprit et le cœur : que rien n’est plus opposé que le bal à l’esprit du Christianisme : avec quel mépris serez-vous écouté !

219. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Les désordres causés par ces sortes de Jeux, furent représentés au Parlement de Paris d’une manière très vive et très forte en 1541 par le Procureur du Roi.« Pendant lesdits jeux, dit-il, parlant du Mystere de la Passion, et des Actes des Apostres), le commun peuple dès huit à neuf heures du matin ès jours de Fêtes délaissait sa Messe Paroissiale, Sermon et Vêpres pour aller èsdits jeux garder sa place, et y être jusqu’à cinq heures du soir ; eutd cessé les Prédications, car n’eussent eu les Prédicateurs qui les eût écoutés.

220. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Mais de peur qu’il ne semble que j’en veuille excuser quelques-unes, je prétends comme tous les gens sages ont prétendu, et parmi les Païens et parmi les Chrétiens, que la Comédie même séparée de l’idolâtrie et de l’impureté grossière, est encore assez mauvaise pour être condamnée, à cause de la vanité, de la fausseté, des ajustements qu’on y voit, de la Compagnie galante qui y assiste, et des passions qui y sont représentées d’une manière si vive. […] Enfin les Acteurs n’avaient point encore appris ces soupirs entrecoupés, ces airs languissants et vifs, avec lesquels ils expriment à présent les passions. […] Un personnage à faire, occupe tout entier celui qui en est chargé ; il remplit tout son temps, et ne souffre plus qu’il soit le maître de son imagination, pour l’arrêter à point nommé : Si un Acteur a le personnage d’un Amant disgracié, ou d’un autre qui réussit dans ses poursuites ; il y pense jour et nuit ; il songe aux moyens de s’exprimer d’une manière vive et touchante : et pour cela, il faut qu’il ressente des mouvements et des passions que nous n’oserions même admettre dans notre esprit pour un moment avec une attention volontaire, sans nous croire coupables devant Dieu. […] Si un cœur jeune et tendre a resisté à un tel objet jusqu’à n’en avoir pas reçu la moindre impression, il ne peut presque plus tenir : quand ensuite on voit paraître un désert affreux avec des rochers menaçants le Ciel, et au milieu un jeune homme, qui croyant n’être point aimé ; s’abandonne au désespoir ; et aprés la description vive et pathétique de la plus forte passion que l’on puisse s’imaginer, ne délibere plus que sur le genre de mort qu’il choisira.

221. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Il est dit dans le troisieme Ecrit page 17, que leur état est de vivre de la fange des vices : specie infame la quale in altro non studia, ne d’altro si compiace, ò vive, che di corrutele di costumi, di obbrobrii palesi e di aperte immonditie. […] L’Ecriture & les Peres lui fournissent toujours ses couleurs les plus vives, & ses traits les plus pathétiques : il emprunte jusqu’au langage des Payens, pour faire sentir le danger aux Chrétiens qui s’y exposent. […] On en trouve ici de vives peintures tracées d’après les plus graves Auteurs. […] L’intérêt qu’on y prend est si vif, qu’il peut être très-funeste, & qu’elles perdent par-là l’avantage qu’elles auroient sur toutes les autres d’être plus capables de corriger les hommes & de les rendre meilleurs ». […] Ce qui a d’autant plus d’efficace & de puissance, que les paroles, les accens, les gestes, les mouvemens & actions conduites avec tous les artifices qu’on puisse imaginer, laissent une impression vive en l’ame de ceux qui tendent là tous leurs sens.

222. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

On ne mérite le titre de grand écrivain, que par une imagination vive & forte.

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