/ 548
126. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Comparer, mettre sur la même ligne, pour objet du même prix, le bouffon de la Cour, parce qu’il a des saillies amusantes, & l’homme d’Etat, le Mentor des Rois, le Pasteur des ames, dont toute la vie fut consacrée au bien public, le corrupteur des mœurs à l’homme apostolique, en un mot, le vice & la vertu, la vie la plus sainte & la vie la plus débauchée, Moliere & Fenelon ; qui peut soutenir, qui a pu faire ce parallelle ? […] Je le crois grand Poëte, parce qu’on récitoit ses vers après sa mort, & qu’on l’a laissé mourir de faim pendant sa vie. Qu’est-ce que mourir pendant sa vie ? […] Sa vie, écrite en mille endroits, est entre les mains de tout le monde. […] Baile n’étoit pas un tartuffe ; il n’a parlé que d’après la notoriété publique, d’après la vie ou plutôt le panégyrique du Comédien.

127. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Elles s’y consacrent pour toute leur vie par un vœu solemnel, que l’Eglise & l’Etat approuvent & protegent. […] C’est abuser des biens de Dieu, de les employer à flâter la passion, & lui manquer de reconnoissance, de n’en pas user à sa gloire dans les besoins de la vie. […] Un usage décent en a sanctifié bien d’autres, qui n’étoient pas appelés à ce genre de vie. […] il n’a que la vie de la rose. […] Je n’applaudis pas les excès de ces Héroïnes Chrétiennes & Payennes qui se sont ôté la vie pour conserver leur honneur.

128. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Incapable de s’appliquer à rien, de rien approfondir, voltigeant d’image en image, de folie en folie ; on ne cherche qu’à s’amuser, comme si la vie n’étoit qu’une comédie ; l’étude des sciences, la pratique de la vertu n’étoit qu’un jeu. […] On voit chez le savant, des cartes de Chronologie, de Géographie, d’histoire : chez l’homme de bien, les mystéres de la Réligion, les figures de la bible, les fins dernieres, les vies des Saints. […] Qu’on ne s’excuse pas, sous prétexte que ce sont de traits de l’Ecriture sainte, ou de la vie des Saints, l’immodestie n’est pas plus permise dans les images de dévotion, que dans les prophanes. […] Le paralelle de ces deux sortes d’images est frappant & facile, les uns nous apprennent les traits édifians de la vie des Saints ; les autres les évenemens scandaleux de la vie des libertins. […] Qu’on en juge par les mœurs des acteurs, par leurs desseins, par le fond du Drame ; on ne veut que des tableaux du libertinage, toute la décoration, toute l’action n’est que le développement de leur cœur, l’abrégé de leur vie, leur imagination étalée, leurs passions sont les yeux.

129. (1670) Du delay, ou refus de l’absolution [Les Instructions du Rituel du diocèse d’Alet] « Du delay, ou refus de l’absolution. » pp. 128-148

Le quatriême, quand il est dans l’occasion prochaine de quelque peché mortel, par exemple d’impureté, ayant chez soy, ou en sa disposition la personne avec laquelle il a eu un commerce criminel, & ne la veut pas congedier ; ou bien quand il se trouve dans une condition dangereuse pour luy, par exemple de juge d’avocat, de soldat, ou autre semblable, dans laquelle eu egard à ses dispositions, & à l’experience que l’on a de sa vie passée, il luy est moralement impossible de s’empescher d’offenser Dieu mortellement, & qu’il ne la veut point quitter. […] Oüy, comme l’on peut connoistre par le passage de l’Evangile que nous venons d’alleguer ; parceque le bien de l’ame est preferable à tous les biens de la vie presente. […] Comment se doit conduire le Confesseur lorsqu’il rencontre un penitent qui ne s’accuse que de fautes fort légeres, & qu’il a sujet de croire qu’il est coupable de beaucoup d’autres pechez plus griefs, sçachant que c’est une personne dont la vie n’est point reglée ? […] Il peut quelquefois les renvoyer sans leur donner l’absolution, principalement si ce sont des personnes dont l’innocence & la sainteté de vie luy soit connuë, leur donnant pour avis de s’adresser à Jesus-Christ comme au souverain Prestre, & de s’humilier profondement devant luy pour les pechez qui leur sont cachez. […] Il est remarqué dans la vie de S.

130. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Mais comment lui rend-il la vie ? Est-ce la vie du corps ? […] Est-ce à son esprit qu’il rend la vie ? […] Il commença sa vie par le Théatre, où il fut auteur médiocre, fort bon acteur, & à la tête d’une troupe qui couroit les provinces. […] La Moriniere, éleve & admirateur du Pere Porée, prit dans ses leçons un fonds de religion & de bonnes mœurs, qui ne souffrit dans toute sa vie que des momens d’éclipse.

131. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

J'avoue qu’un Théâtre, une décoration, une musique, un homme ou une femme récitant des vers, ou de la prose, sont des choses en elles-mêmes indifférentes, ou qui peuvent être bien ou mal employées, comme les herbes et le fer dont on se peut servir pour la vie ou pour la mort. […] qu’on suppose ici sur la Scène ne sont pas réputés tels, ce ne peut être que parce qu’ils n’en font pas profession, et que peut-être cela ne leur arrive qu’une fois dans leur vie. […] Certainement ceux qui font profession de jouer aux cartes et aux dés, ou qui passent la plus grande partie de leur vie dans ces sortes de jeux, ne sont pas moins coupables que les Comédiens, et les amateurs de Comédies. […] On peut aller à l’Eglise, passer dans les rues, et « faire pacte avec ses yeux », comme parle l’Ecriture, s’occupant uniquement de l’affaire du salut, ou de celles qui sont inséparables de la vie humaine. […] , et dans leurs familles, menaient la vie du monde la plus exemplaire.

/ 548