L’infamie civile des Comédiens, dont nous venons de parler, emporte nécessairement l’infamie ecclésiastique. […] Ce qui pourrait servir à décider la question de Panorme, dont nous venons de parler. […] Nous venons de voir l’exclusion des Comédiens de tout ordre sacré, de tout bénéfice ecclésiastique, nous allons voir qu’elle leur a refusé tous les sacrements sans exception. […] Ce fameux Acteur vint de Florence à Paris avec Laurenza Izabella, qu’il disait sa femme.
Ce que je viens de dire suffit pour donner en même-tems une idée des superbes Opéras de l’Espagne, de l’Allemagne & de l’Angleterre ; puisqu’ils sont tous fais par des Italiens, les danses n’y sont pas mieux amenées qu’à Venise ou qu’à Milan. […] Il résulte de ce que je viens de dire, que le Théâtre lyrique rejette l’incroyable avec autant de soin que les autres Spectacles. […] Le Poète lyrique doit faire attention aux vérités que je viens de lui découvrir. […] Tout ce que je viens de dire doit montrer que le Théâtre lyrique est fondé sur des règles assez difficiles, contre la commune opinion : je prouve de plus que celui des Français est digne de plaire, non-seulement à ceux qui ne chérissent que la magnificence du Spectacle ; mais encore à l’homme de goût. […] Les causes que je viens de rapporter de la sensation moins vive que fait ce beau Spectacle, & qui nous donnent peut-être lieu d’appréhender un jour sa décadence, toutes dangereuses qu’elles paraissent, ne sont encore rien en comparaison de la dernière dont je vais parler.
Reprenons l’autre partie de l’objection qu’on vient de me faire. […] Après la distinction que je viens de faire, je puis établir pour maxime générale, que la bonne Comédie exclut le ridicule qui tombe sur l’extérieur ou sur la maniere d’être du vice : la raison que je vais tâcher de donner de cette regle, servira de réponse à l’objection qu’on m’a faite ci-dessus.
Cela paraît d’autant mieux, en ce que la Tragédie n’est jamais si parfaite, que lorsqu’elle peut arracher des larmes véritables, ou qu’elle renvoie le Spectateur comme tout engourdi des passions violentes qui viennent de l’émouvoir. […] Monsieur, j’ose encore ne pas convenir avec vous, que l’amour exprimé chastement dans cette Poésie, bien loin d’inspirer de l’amour, contribue à guérir de l’amour, pourvu qu’on n’y répande point d’images ni de sentiments voluptueux, et que si quelqu’un malgré cette précaution ne laisse pas de s’y corrompre, la faute vient de ce quelqu’un, et non pas de la Comédie.
Le caractère de bienfaisance que Beauchâteau a déployé dans la circonstance que je viens de décrire, et qui a pris son origine dans la pratique d’un des devoirs que la religion nous impose, doit couvrir et honorer sa mémoire de l’estime générale.
L’homme de mérite dont je viens de parler m’assura qu’il était aussi longtems à s’occuper du plan d’une Comédie-mêlée-d’Ariettes, qu’à en écrire les Sçènes.