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80. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Mais il faut croire qu’ayant ce grand esprit que vous avez déjà remarqué en plusieurs de ses actions, il ait été poussé de quelque puissante considération pour le faire venir en poste de Lyon à Paris, dans la plus fâcheuse saison de l’Hiver, et contre le sentiment presque de tout le monde, qui s’en est étonné avec aussi peu de raison pourtant que celui-là qui tenait à grand prodige d’avoir vu un serpent entortillé à une clef : auquel on répondit, que le prodige eût été bien plus grand si la clef était à l’entour du serpent. […] Ce qui ne s’observe pas seulement dans la nature de l’homme et dans ses actions, mais aussi dans ses discours : De là est venu que l’Eloquence pour persuader avec plus de force, a mêlé parmi ses préceptes celui de la délectation : c’est ce point qui assaisonne les autres, c’est lui qui donne jour à la doctrine et aux raisons, et de l’activité aux mouvements. […] Que si la joie fait vivre selon la confession de tous ceux qui viennent à la Comédie, et au rapport des plus experts médecins : pouvez-vous trop payer cette médecine si agréable que vous prenez sans dégoût et sans peine ? […] Que si quelque insolent se fait paraître durant la Comédie qu’on ne doive jamais venir à l’Hôtel de Bourgogne ? […] Aussi GUILLOT-GORJU estime que l’ayant vu vous perdrez la mémoire du défunt, et cette opinion plutôt que les Dames ne perdront leurs amours, et le Gros-Guillaume ses gouttes ; mais il ne se soucie pas que vous la perdiez ou non, pourvu que vous ne perdiez point l’envie de venir à l’Hôtel de Bourgogne, où il attend tous ses critiques, vos objections, et votre argent qu’il ne refusera jamais venant de mains si belles et si libérales.

81. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Monseigneur de Nemours » pp. -

L’autre que Jupiter en l’âme Couve quelque nouvelle flamme, Que nouveau signe on le verrait, Ainsi comme il vint ravir Lede, En Vénus trouver le remède Au doux feu qui le martyrait. […] ce sont les doctes pucelles, Saintes, divines, immortelles, Les chastes vierges, les neuf sœurs, Qui viennent en notre Province, Admirer et chérir un Prince Qui se nourrit de leurs douceurs.

82. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 12. SIECLE. » pp. 187-190

C'est de là que vient l'aveuglement du cœur, selon ce qui est écrit : O mon peuple, ceux qui vous appellent heureux, vous trompent. C'est de là que viennent les peines fâcheuses    des soupçons, et les cruels tourments de la jalousie, etc.

83. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Ces traités seroient dans le goût de Mathanasius ou Chef-d’œuvre d’un Inconnu, ou à l’occasion d’un mot on fait venir tout ce qu’on veut. […] Vient-on au Théatre pour étudier ? […] Une coquette qui vient étaler ses charmes, un libertin qui voltige pour en repaître ses yeux & son cœur corrompu, sont-ils faits pour les entendre ? […] De là vient la variété infinie des discours, des traités, des images sur le même sujet. […] De là est venu, dit-on, le nom de Vauxhall, lieu agréable, palais de délices, un paradis.

84. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre prémier. Qu’on ne doit pas se figurer que la composition des nouveaux Drames soit aisée. » pp. 116-120

Ce qui leur inspire une pareille idée, c’est que n’y voyant que des choses communes, ils concluent qu’elles doivent venir aisément dans la tête d’un Auteur. […] Les meilleurs mots se présentaient au bout de leur plume ; les rimes les plus riches venaient les trouver en foule, comme pour les narguer.

85. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seizième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 278-281

Il ne pouvait se modérer, se contenir : il allait, venait ; il levait les yeux au ciel ; la joie brillait sur son visage : il s’écriait, Quel bonheur ! […] si je puis le filer jusques-là… Il me vient une pensée : Mademoiselle *** ne s’informe pas de ce que je suis : elle est bien discrète.… Si monsieur D’Alzan, elle.… Me connaître !

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