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59. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « LIVRE QUATRIEME. » pp. 1-3

Vaine chimère, ridicule prétexte ; comme si un poison était un antidote, comme si une nouvelle blessure en fermait une ancienne, et ne portait pas à l'âme un coup mortel !

60. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 19-20

Leurs joies sont vaines et frivoles, et les vôtres seront solides et véritables ; l’objet de leur joie n’est que quelque chétive créature, et l’objet des vôtres sera le Créateur, vrai océan et abîme de tout bien ; leurs joies sont détrempées de mille amertumes, d’envie, de jalousie, de crainte, de défiance ou d’autre passion, les vôtres seront pures et sans aucun mélange d’aigreur ; leurs joies ne sont que pour quelques heures, quelques jours ou quelques années, les vôtres seront sans fin, sans pause et sans aucune diminution en toute l’étendue des siècles.

61. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Ce monde n'est qu'une ombre vaine, une figure qui passe : « Præterit figura hujus mundi. […] François de Sales, avec la charmante naïveté de son style, nous dit : « Quel dommage de semer dans la terre de notre cœur des affections si vaines et si sottes, qui occupent la place des bonnes ? […] Un homme solidement vertueux est toujours égal et semblable à lui-même ; modéré, maître de tous ses mouvements, attentif et modeste, il ne connaît ni emportement, ni légèreté, ni vaine joie, ne se dissipe, ni ne dissipe les autres : « Fæde ad cachinnos moverit fædius moves. […] anciennement dans leurs comédies mettaient bien quelques remontrances sérieuses ; mais pour autant qu'il y avait de la risée et gaudisserie parmi, comme une sauce de mauvais goût parmi de bonnes viandes, tout cela rendait inutile et vaine leur franchise de parler, et n'en demeurait que la réputation de malignité à ceux qui en disaient, et nul profit à ceux qui les écoutaient.

62. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Baron avoit-il tant de tort d’être un peu vain ? […]  19 que Louis XIV autrefois avoit exigé que le Doge vînt lui faire des excuses à Versailles, avec quatre Sénateurs ; on en ajouta deux pour l’Impératrice Reine (dont la dignité étoit supérieure) mais elle mit sa gloire à réfuser ce que Louis XIV avoit exigé, elle crut qu’il y avoit peu d’honneur à humilier les foibles, & ne songea qu’à tirer des contributions, dont elle avoit plus de besoin que du vain honneur de voir le Doge de la petite République de Genes avec six Genois au pied du Trône Impérial, c’est un poëte dramatique qui parle ici ; un autre avoit dit : Allez, Doge, allez sans peine, vous jetter à ses genoux, la République Romaine en eût fait autant que vous.

63. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre prémier. Qu’on ne doit pas se figurer que la composition des nouveaux Drames soit aisée. » pp. 116-120

En comparaison des applaudissemens dont nous comblons notre Spectacle, ses cris ne forment qu’un vain murmure.

64. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seizième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 278-281

Si le grossier encens, tumultueusement prodigué par une foule d’étourdis, avait pu me flater, que je serais vaine !

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