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102. (1807) Préface pour une édition des deux lettres à l'auteur des Imaginaires « [Chapitre 2] » pp. 78-82

Il leur répond modestement, à la vérité ; mais on trouve qu’il y avait plus de modestie à lui, et même plus de bon sens, de ne point du tout parler de cette objection, qui apparemment ne lui avait été faite que par lui-même. […] A la vérité, ce n’est pas leur coutume de laisser rien imprimer pour eux qu’ils n’y mettent quelque chose du leur.

103. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Il arrive cependant sur ce sujet, comme il est arrivé sur tant d’autres, des moments de lumière où la vérité se découvre, et où les excès deviennent si grands et si visibles, que l’on est obligé de parler et de donner des règles pour en arrêter la licence. […] Il n’y a point de prescription contre la vérité.

104. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Il a résulté de ces disputes un fonds d’indulgence & de doute sur une vérité reconnue depuis dix-sept siécles, dans tout le monde Chrétien, & même parmi les payens. […] Ceux-même qui prennent parti pour elle, & malgré l’assurance qu’ils affectent, leur conscience plaide la cause de la vérité. […] Les libertins se moquent des inutiles efforts d’un frivole Apologiste, dont la foiblesse confirme la vérité qu’il combat. […] La force de la vérité a arraché de Moliere la plus entiere condamnation. […] Dans sa vie édifiante qu’a donné de son pere, Racine le fils, malgré l’analise, l’éloge, l’apologie qu’il fait de ses ouvrages, du côté du style, du langage, de la composition, foiblesse qu’il faut pardonner à la tendresse filiale, dans un homme plein de Réligion qui travailla utilement pour elle, quoique ses préjugés ayent quelquefois répandu des ombres sur la vérité.

105. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Comme il n’avoit plus d’intérêt de Corps ni d’Auteur à ménager, il suit toute la vivacité de son zèle & toute l’impression de la vérité. […] Son discours sur les romans donne à ces vérités une nouvelle force, par une identité de raison évidente. […] La force de la vérité lui a fait condamner l’esprit & les usages de sa Société. Il dit assez durement, mais avec trop de vérité : Je pense que la licence du théatre est la perte très-certaine des bonnes mœurs parmi les Chrétiens. […] Qu’il y a dans celle-ci de la charité, de l’humanité, de la religion, de la vérité !

106. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Pendant que des personnes éclairées travaillent à perfectionner les Arts, à éclaircir les vérités essentielles, à faire triompher la Religion du libertinage, on voit des hommes hardis, remplis de l’esprit du Monde, ou pleins d’eux-mêmes, qui prennent le parti des sens et des passions, et fournissent ainsi des armes aux sensuels et aux superbes. […] Il compare nos Spectacles avec des festins qui se font pour satisfaire à certains usages, et par une sorte de bienséance, avec des meubles et des habits proportionnés au rang et à la dignité, avec les jeux de dés et de cartes, qui à la vérité sont un peu décriés ; mais pourtant où l’on ne peut trouver à redire, quand le désir du gain et ce qui l’accompagne n’y règne pas. […] Quelle pitié qu’un Directeur des âmes entre si mal dans l’esprit de la Religion, et qu’il prenne toujours l’ombre pour le corps, l’écorce pour la vérité. […] Il « jure qu’il ne s’est point arrêté à la rigueur ou à la douceur de l’opinion, mais uniquement à la vérité Page 61. […] Tout ce qu’on peut faire pour l’obliger, c’est de ne le point regarder comme Casuiste ni relâché, ni sévère, ni modéré ; et de croire ou ne croire pas « trahir la vérité », ni « blesser » personne, en voulant mettre celle de son ami dans « un plein repos » : mais que malheureusement il se trompe et qui pis est : qu’il semble aimer son erreur.

107. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

« De tout ce que nous venons de dire, il faut donc conclure que la Poësie imitative non plus que la Peinture, n’a point pour but de nous faire connoître la vérité ; mais seulement de flatter ce ce qu’il y a en nous de plus foible & de moins conforme à la Raison. […] Ce n’est donc pas sans raison que nous entreprenons de le condamner, & que nous le comparions tantôt aux Peintres, puisqu’il a de commun avec eux de ne travailler qu’à des choses frivoles si on les compare à la vérité, & de songer à plaire à toute autre chose qu’à la Partie saine & solide de notre ame. […] Il condamne dans un autre endroit la Comédie, parce qu’étant une imitation des folies & des Passions de la jeunesse, elle peut entraîner à l’amour vulgaire, c’est-à-dire, à celui qu’il oppose à l’Amour de la Vérité & de la Vertu. […] Le Passage que je viens de rapporter, contient de très-belles Reflexions, & finit par une grande vérité dont nous devons être mieux persuadés que Platon. […] Eschyle à la vérité dans Aristophane, appelle une de ses Piéces un Ouvrage tout plein de Mars.

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