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55. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

Cependant nous avons vu tout d’un coup renaître une nouvelle troupe, et s’élever un second théâtre sur les ruines du premier.  […] ) la musique dans le deuil est une musique à contretempsl ; et que Jésus-Christ fit sortir d’une maison affligéeles Joueurs de flûte, et la troupe bruyante qui les suivaitm Ev. de S.

56. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Il n’entrera jamais dans l’esprit d’une honnête fille de se faire comédienne, & la premiere résolution que prendra tout suppôt du théatre qui voudra sincèrement se convertir, sera de quitter la troupe. […] Mais, continue-t-on, nous pouvons monter jusqu’au trône ; toutes les Cours ont leur théatre, même dans leurs maisons de campagne, qu’elles entretiennent à grands frais, des troupes de Comédiens qu’elles pensionnent, dont elles honorent les jeux de leur présence, & auxquels elles daignent quelquefois se mêler. […] Dubois, ancien Acteur, par un accident assez commun dans la troupe, a été obligé de faire en secret une retraite chez un Chirurgien de Paphos pour des raisons à lui connues. […] Ces Messieurs ne voulant pas s’embarrasser d’une querelle qu’ils jugeoient au-dessous d’eux, la renvoyèrent au jugement de la Troupe. […] Je demande pardon au public, au nom de ma troupe, de ce qui s’est passé lundi dernier ; nous sommes au désespoir de lui avoir manqué si essentiellement.

57. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Les Musiciens & les Danseurs composoient des corps scandaleux, qui partagés par troupes menoient une vie licentieuse, peu conforme aux maximes austères d’Orangzeb. […] Ces filles libertines demeuroient par troupes en de grands palais qui furent bien-tôt détruits ; les unes se marierent, d’autres se répandirent dans les provinces, plusieurs continuerent en secret leur ancienne profession. […] Les Musiciennes, les Danseuses font un ordre à part, elles sont divisées par bandes, chaque troupe a sa maîtresse pour le chant & pour la danse. […] Leur emploi est de régler les concerts, d’apprendre à leurs élèves à jouer des instrumens, & fournir de nouveaux airs aux Reines & aux Princesses, car chacune à sa troupe. […] Toutes les troupes sont si persuadées de sa nécessité, qu’elles ont toutes des Acteurs & des Actrices expressément chargés des rôles d’amoureux & d’amoureuses ; ce sont les plus importans, les plus fréquemment remplis.

58. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Il marchoit à la teste de ses Troupes, sans autre marque de ses succez que les acclamations du Peuple, que quelques Couronnes de Mirthes, & qu’une partie de son Armée qui le precedoit, au son des flutes, & ne sacrifioit enfin que des brebis blanches comme nous avons desia dit. […] L’on jugeoit sur ces Lettres, du merite de la Victoire : & pour mieux témoigner l’estime qu’on en faisoit par la promptitude du témoignage, on envoyoit aussi-tost au Vainqueur le Titre d’Empereur, avec ordre de revenir & de ramener à Rome ses Troupes victorieuses pour y Triompher. […] Sur les pas de ces Mimes contrefaits, marchoient les Officiers & les Troupes Victorieuses, les uns revétus le plus galamment qu’ils pouvoient, & chacun portant les glorieuses marques dont la Fortune de la guerre avoit peu favoriser leur valeur. […] Cette Troupe satisfaite & exultante estoit suivie des Ostages que le General avoit receu, attendant l’accomplissement des Traitez. […] Les Sacrificateurs avec leurs Officiers fermoient cette nombreuse Troupe : chacun d’eux en habit de leur Ministere, portoient ou les cousteaux, ou les Bassins, ou les Vrnes, ou enfin quelques autres Instrumens, pour faire le Sacrifice, & conduisoient un Beuf tout blanc qu’ils devoient immoler.

59. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Cinq grandes batailles, toutes les provinces dévastées par les Huguenots, la Religion Catholique dans le plus grand danger, tous les Princes & grands Seigneurs divisés & soulevés, les troupes étrangères par-tout répandues, la rebellion de la Flandre contre l’Espagne, l’ambition des Guises, les troupes, l’argent, les intrigues de Philippe II, le massacre de la S. […] Que sera-ce d’une troupe d’Actrices ! […] Le théatre est un arsenal bien fourni de toute sorre d’armes ; une troupe de Comédiens est une armée des plus lestes & des mieux aguerries, chaque représentation est une bataille où de part & d’autre tout est défait, tout tombe sous les coups du péché. […] Sur les pieces même qui sont restées au théatre, & qui reparoissent quelquefois quinze ou vingt ans après, l’Auteur a la glorieuse & consolante satisfaction de se dire : J’ai travaillé toute ma vie pour faire gagner de l’argent à une troupe de misérables corrupteurs du public, & à faire commettre bien des péchés à une troupe de spectateurs ; étoit-ce la peine de prendre la plume ? […] Mais peut-on nier que le théatre soit l’école & la salle d’armes où se forment & s’exercent ces redoutables guerrieres, que l’Actrice ne soit le parfait modele, l’habile maître d’escrime qui enseigne à porter les bottes franches, le Général qui commande les troupes, qui fait faire les évolutions, & qui se bat avec plus de courage & de succès ?

60. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

De Pélerins, dit-on, une troupe grossiere, En public, à Paris, y monta la premiere, Et sottement zélée, en sa simplicité, Joua les Saints, la Vierge, & Dieu par piété. […] Ici, il étoit abandonné à une troupe de gens, la plûpart peu estimables, très-intéressés, & qui, dans l’accueil même du public, croyoient ne voir que plus de raisons de le soumettre à leur caprice.

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