Vous vous trompez.
D’où vous concluez que je me suis égaré, parceque, selon vous, « ces deux points d’examen sont de natures fort différentes. » Deux mots suffiront pour expliquer mon intention, et si je me suis trompé, je ne demande pas mieux que d’en convenir : j’ai cru, Monsieur, dans toute la simplicité de ma dévotion, que là où il n’y avait rien d’immoral, il ne pouvait y avoir de péché. […] Ainsi vous vous trompez, et si vous voulez consulter là-dessus le dernier des secrétaires de l’évêché vous en serez convaincu, lorsque vous avancez que les conciles n’étaient composés que de vieillards : on s’y faisait représenter par procureur, plusieurs évêques (et tous les évêques n’ont pas 80 ans) étaient accompagnés par des théologiens qui disputaient pour eux, et, dans les premiers tems surtout, on y était si ingambe qu’on s’y battait, en pleine assemblée, comme à Cirthe, à Carthage et à Ephèse.
Nous l’amusons par des choses frivoles ; & bien loin de satisfaire sa faim par une nourriture solide, nous la trompons, en ne lui donnant que des viandes peintes, & en l’empoisonnant par l’erreur & le mensonge. […] Ne nous appercevant peut-être pas d’abord des mauvaises impressions que les Comedies font sur nous, nous nous flattons aisément qu’elles ne nous sont point dangereuses : mais nous nous trompons ; car les tentations ont divers degrez.
Les uns, éclairés de la véritable sagesse, qui est celle de l’Evangile, les réprouvent ; les autres, trompés par les fausses lumieres d’une sagesse charnelle, s’efforcent de les justifier. […] Tous ces débauchés ne cherchent qu’à se donner des complices ; ils enseignent à tromper, à séduire la jeunesse, à mépriser les parens, &c.
ne vous y trompez pas, dit St. […] Je suis surpris, lui dis-je, qu’un homme instruit me fasse semblable question : car… tout Chrétien fait, que l’Eglise toujours dirigée par l’esprit Saint, ne peut se tromper, ni tromper les fidéles, & qu’elle est aussi juste dans les Loix, qu’elle est infaillible dans ses décisions. […] La désobéissance de ma fille, me fait sentir la mienne, son inconduite est l’effet des spectacles ; elle y a appris l’art de me mépriser, & de me tromper. […] En parlant de ces gens de probité, qui communient souvent, & qui cependant vont aux spectacles … « Que je crains, dit-il, que leur probité ne soit celle des sages du monde, qui ne savent s’ils sont Chrétiens ou non, & qui s’imaginent avoir rempli tous les devoirs de la vertu, lorsqu’ils vivent en gens d’honneur, sans tromper personne, pendant qu’ils se trompent eux-mêmes, en donnant tout à leurs plaisirs ! […] Illicites & criminels, parce qu’on y apprend aux femmes à tromper leurs maris.
Représente-t-il une action villageoise, on croit voir agir les vrais habitans de la campagne ; l’ame trompée par les charmes de l’illusion, éprouve alors le même sentiment dont elle est pénétrée quand nos oreilles sont frappées du son rustique des chalumeaux, & quand nos yeux errent agréablement sur une vaste plaine couverte d’herbes & de fleurs.