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58. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

On rapporte de lui ce trait singulier : Ayant été nommé Evêque, encore catéchumène, il employa pour ne point l’être, par un zèle peu éclairé, le moyen le plus incroyable ; ce fut de se décrier lui-même, et de se faire passer pour un libertin, indigne de l’épiscopat. […] Je ne pense pas qu’on se dissimule que tous ces traits retombent directement sur le théâtre, qui rassemble tous ces dangers à la fois. […] Il en tire tous les traits qu’il lance dans les cœurs, selon les idées familières de la fable. […] Voyez cette femme effrontée dans ses mouvements, « procaci motu » ; mollement énervée par les délices, « infracto per delicias incessu » ; ses yeux pleins de feu lancent en se jouant mille traits, ou plutôt mille pièges, « ludentibus jaculant palpebris retia ».

59. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

le ridicule, dis-je, appelle aussi l’attention du réformateur ; il doit être sagement circonscrit, et même souvent repoussé du théàtre comme punition injuste, sans proportion, et comme gratuitement cruel lorsque ses traits seront dirigés contre des défauts légers, qui n’excluent point la vertu et la sensibilité. […] On particularise ces généralités par des insinuations, par des formes ou petites combinaisons adroites ; il suffit de quelque rapport ou consonnance de noms, de quelques traits de ressemblance dans les accessoires du tableau entre le personnage du théâtre et la personne qu’on a en vue de signaler. […] pourquoi n’appliqueraient-ils pas leur zèle à se mettre en mesure de diriger avec prudence et d’une main ferme contre tel individu pervers les traits qu’ils lançent si malheureusement contre le corps auquel il appartient ? […] Oui, un épisode, une scène, et même une simple citation, un trait lancé à-propos, en un mot, un coup de plume suffira souvent pour porter ces arrêts imposants dont la sévérité pourra par ce moyen se graduer sur la gravité des délits ou des défauts, ce que les Athéniens ont trop négligé, etc., etc. […] On y voit que dans le cas où les traits d’une satire auraient été mal dirigés, on trouverait peut-être dans ce tribunal de mœurs une voie d’appel ou de réparation, qui n’existe pas, qui est impossible aujourd’hui, par défaut d’unité ; ce qui compléterait l’institution de la justice intermédiaire et la contiendrait dans les limites de sa compétence.

60. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Il rapporte des traits singuliers de la Cour de Louis XIV & de celle de l’Electeur de Baviere, où il a vécu, & joué bien des rôles. […] Voici quelqu’autre trait amusant. […] Ils renferment comme ceux du Comte de Chavagnac, des traits plaisans sur les spectacles. […] On lui conseilla d’y sémer quelque trait de libertinage. […] Voici quelques traits du compliment de l’Archevêque de Lion, qui n’est pas un chef-d’œuvre, prononcé le 7 septembre 1773.

61. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Maladie insidieuse & contagieuse, & malheureusement trop chérie, dont les traits perfides doivent moins être bravés qu’évités, & même ignorés, s’il est possible. […] La vertu la plus parfaite exposée sans défense à l’ait le plus contagieux, aux objets les plus séduisans, en butte & à découvert à une grêle de traits empoisonnés, peut-elle sans miracle n’être pas blessée ? […] Mais pour ne pas chercher la mort, ses traits blessent-ils moins, le poison épargne-t-il pour cela ceux qui le boivent ? […] La matiere lui eût fourni des traits aussi réjouissans que le contrat Mohatra. […] Nous trouvons ce trait dans les Maximes Chrétiennes de l’Abbé Clément, Orateur que sa religion, son zèle, ses talens, ont justement rendu célebre.

62. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Ce trait est plus caustique & libertin qu’il n’est ingénieux, elle ne goûtoit point les propos galans & flatteurs dont les femmes sont si avides. […] Ce trait n’est pas héroïque, le refus du Poëte vaut mieux que le ressentiment de la Princesse. […] Jugeons en par ces traits, qui quoique traduits en trois langues n’en ont pas plus de poids, puisque ce n’est que la même chose. […] Autre trait singulier : lorsque par jalousie elle fit assassiner Monal Deschi, elle envoya chercher un Religieux pour le confesser, & lui accorda une heure pour faire sa confession. […] Autre trait d’irréligion (Baile Republ. des Lett.

63. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XIX. Des Talens mal-à-propos attribués aux Comédiens. » pp. 45-62

Il y a des nuances, des rapports, des traits de maître qu’elles ne connoissent point, & qu’une intelligence étendue développe seule. […] Elle déploye en un mot des traits qui n’ont point paru, & qui surpassent en beauté tous ceux que l’on a vûs. […] C’est à ces traits d’indépendance & de souveraineté qu’on reconnoit l’intelligence propre aux Sciences & aux beaux Arts.

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