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249. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Tout le monde a blâmé, avec Boileau, dans le Tasse, l’Arioste, le Camoëns, Sannazar, Milton, ce bizarre assemblage d’Anges et de Démons, de Saints et de faux Dieux, de fictions et de mystères, d’aventures galantes et de vertus héroïques. […] Voyez cette Actrice ; elle rit, elle pleure, s’irrite, s’apaise ; tantôt les charmes de la douceur, bientôt les emportements de la colère, on la prend tour à tour pour une grande Princesse et pour une misérable soubrette ; c’est une prude qui fait des leçons de modestie, une Agnès, qu’un mot, un regard font rougir ; une coquette qui tend des pièges à tout le monde ; une effrontée qui se permet les paroles, les parures, les manières les plus licencieuses.

250. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Tout le monde pense de même : quel père, quelle mère, pour peu qu'il aime sa famille, voudrait avoir la comédie à sa porte ! […]  » La comédie, si dangereuse à tout le monde pour les mœurs, l'est infiniment plus aux jeunes gens.

251. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

C’est donc avec beaucoup de raison que Sénèque dit à ce sujet : Comportez-vous dans les compagnies avec tant de sagesse et de discrétion que personne ne vous trouve fâcheux, ou ne vous méprise comme un homme de rien qui ne saurait pas vivre, car c’est un vice d’être fâcheux à tout le monde, et l’on s’attire avec sujet le nom de sauvage et de grossierf. » De ces paroles de saint Thomas, il vous est aisé de juger, Monsieur, que sous le nom de jeux, il comprend aussi la Comédie, quand il dit : « Que ce relâchement de l’esprit, qui est une vertu, se fait par des paroles et par des actions divertissantes ». […] la Comédie, par exemple, que se récrie Tertullien, lorsqu’il dit : « N'allons point au Théâtre, qui est une assemblée particulière d’impudicité, où l’on n’approuve rien que ce que l’on improuve ailleurs ; de sorte que ce qu’on y trouve de plus beau est pour l’ordinaire ce qui est de plus vilain et de plus infâme, de ce qu’un Comédien, par exemple, y joue avec les gestes les plus honteux et les plus naturels ; de ce que des femmes oubliant la pudeur de leur sexe, osent faire sur un Théâtre, et à la vue de tout le monde, ce qu’elles auraient honte de commettre dans leurs maisons, où elles ne sont vues de personne ; de ce qu’on y voit un jeune homme s’y bien former, et souffrir en son corps toutes sortes d’abominations, dans l’espérance qu’à son tour il deviendra maître en cet art épouvantable. […] Ce qui me surprend, et qui paraît incroyable à tout le monde, c’est que vous fassiez de si beaux vers, et que vous possédiez la Langue Françoise dans sa plus exacte pureté, sans avoir aucune connaissance de la Latine : ce qui serait un malheur dans un autre, est ce que je trouve de plus heureux en vous : on ne peut vous reprocher que votre travail soit celui d’un autre ; et je ne sais rien de plus avantageux pour vous que d’écrire aussi bien que les Grecs et que les Latins, sans jamais avoir été à l’emprunt chez eux.

252. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

A quel titre donc, par un privilège exclusif, attribuer au Corps du Clergé des vices communs à tout le monde, et qui communément ne sont dans le Clergé que parce que le monde les lui inspire ? […] « On sent bien, dit-il, que l’Auteur n’a pas composé ce poème pour le donner au théâtre Français (n’est-il pas représenté, imprimé, lu de tout le monde ?) […] Tout veut se tuer, tuer tout le monde : il n’y a de vertu, de grandeur d’âme, de consolation, de ressource, que dans la mort.

253. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

La premiere, qu’il l’a composé à la persuasion du Pape Benoît XIV. dont les lumieres sont connues de toute l’Europe ; la seconde, que le même Pape a donné le premier janvier de l’an 1748, une déclaration authentique, par laquelle il proteste à tout le monde qu’il ne tolere les spectacles qu’à regret ; la troisieme, que le même Pape encore combat les spectacles dans ses différens ouvrages.

254. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

Toutes ses accusations vont à notre destruction ; mais il faut espérer qu’on en rappellera, dès qu’on sera sorti de l’étonnement que la singularité et la causticité de ce nouveau Diogène cause à tout le monde.

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