Ou sa façon de rire et son ton de fausset Ont-ils de vous toucher su trouver le secret ? […] Depuis que dans la tête il s’est mis d’être habile, Rien ne touche son goût, tant il est difficile. […] Elle y paraît sans honte et sans infamie ; on y fait gloire d’en être touché ; ainsi l’esprit s’y apprivoise peu à peu ; on apprend à la souffrir et à en parler ; et l’âme s’y laisse ensuite doucement aller, en suivant la pente de la nature. […] Faut-il que tout ce qui touche au Théâtre public ait pour plaire un air de débauche et de libertinage ? […] Faut-il que tout ce qui touche au Théâtre se souille dans l’instant ?
Disons encore que si les filles sont assez sincères pour nous découvrir leurs sentiments, elles avoueront que l’amour de Chimène fait bien plus d’impression sur leur esprit que sa piété, qu’elles sont bien plus touchées de la perte qu’elle a faite de son Amant, que de celle qu’elle a faite de son Père, et qu’elles sont bien plus disposées à imiter son injustice qu’à la condamner.
En un mot, les Grecs fesaient de la musique, telle qu’ils la possédaient, une affaire de religion & de politique ; il était défendu sous des peines èxpresses d’oser y toucher, fut-ce même pour la rendre plus parfaite. […] Ecoutons ce singulier raisonnement du divin Platon, il prouve que je n’ai point tort de prétendre qu’ils la regardaient comme l’unique source de la sagesse & du maintien du bon ordre : « Toute nouveauté introduite dans le chant, est suivie d’un changement dans l’Etat, & l’on ne saurait toucher aux loix de la musique sans toucher aux loix du Gouvernement » : ceci est-il formel ? […] Elle les touchait par dégrés, & les ébranlait à un tel point, qu’ils demandaient aussi-tôt le Baptême.
Les Curés de Saint-Sulpice ont reçu ces libéralités pour en soulager les Pauvres de la Paroisse ; ils ont très-bien fait de toucher un argent mal acquis pour le faire passer entre les mains des maîtres légitimes.
Nous en fûmes surpris ; mais ce qui nous toucha le plus, Mes très-chers Frères, ce fut l’ardeur avec laquelle vous couriez à de tels spectacles.
Par là, il désarma l’autorité des Magistrats, qui ne pouvaient toucher aux temples : objet dans toutes les religions réservé aux seuls Prêtres, et ce n’est peut-être pas une fausse conjecture de dire qu’en punition de cet ouvrage, qui ouvrant une source empoisonnée de toute sorte de débauche, acheva de corrompre les Romains, cet homme si puissant, si célèbre, si grand dans la république, qui en était le soutien et l’oracle, fut vaincu par César, et mourut misérablement en Egypte, où il allait chercher un asile.