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88. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Renaudot lui donne le titre de la festa theatrale de la sinta Pazza. […] Il obtînt en 1669 des Lettres patentes qui lui en accordèrent le privilège, sous le titre, d’Académie des Opéras de musique, établie par le roi. […] Observons au sujet des Opéras-Balets, qu’ils sont composés de plusieurs Actes qui n’ont aucun rapport les uns aux autres, puisqu’ils forment autant de Pièces détachées, rassemblées sous un même titre. […] Tout ce qui se passe dans les Poèmes lyriques qui portent le titre de Tragédies, doit être digne de la majesté de Melpomène ; le chant èxprime la douleur, le trouble de l’âme ; & les danses mêmes en sont l’èxpression. Voilà ce qu’il était nécessaire que l’on sut au sujet des divers Titres que portent en France les Drames du Théâtre lyrique.

89. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Roquesens, Gouverneur des Pays-Bas étoit Sujet aussi, & Sujet du Roi d’Espagne, double titre d’exclusion ; le Duc de Savoye étoit alors un fort petit Prince, c’étoit un fameux guerrier ; l’Angleterre qui ne vouloit pas de guerre craignoit qu’il en suscitât, son petit état aux pieds des Alpes, étoit si éloigné & pauvre, quel secours en espérer ? […] Elle ne voulut pas même prendre la qualité de Chef de l’Église Anglicane comme son père ; mais le titre plus modeste, disoit-elle, de Gouvernante, fausse subtilité, ou peut-être rafinement de vanité ; un Gouverneur a plus d’autorité qu’un simple Chef qui peut n’en avoir aucune. […] Ce n’est que pour elle qu’on a gravé cette fanfaronnade, les autres Rois d’Angleterre, son père même sont plus modestes ; je ne sais à quel titre elle se l’attrique : si c’est comme Reine, ou comme Chef de son Eglise ni l’un ni l’autre n’y donne droit L’Empire Britannique spirituel ou temporel n’est aujourd’hui composé que de trois Royaumes qui ne valent pas la France, & de plusieurs Colonies dans les déserts immenses de l’Amérique septentrionale. […] Les Rois d’Angleterre prennent aussi le titre de Roi de France, auquel ils n’ont aucun droit, mais ils prétendent en avoir, & ils ont quelque temps regné en France, Elisabeth seule a regné sur tout le globe, cette Actrice couronnée a appellé toute la terre à la représentation de ses comédies. […] Marie n’avoit aucune de ses pensées, franche & sincère elle reçut bien les Ambassadeurs, & pour dissiper tous les soupçons ne prit plus le titre de Reine d’Angleterre, & promit à Elisabeth de ne jamais la troubler dans son Royaume ; elle lui envoya à son tour une ambassade, & lui fit présent d’un gros diamant de très-grand prix, taillé en forme de cœur, la priant de conserver ce gage de son amitié qui seroit toujours plus pure & plus ferme que le diamant qui en étoit la figure.

90. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Lorsque le bon goût régnoit en France, dit le Journal de Trévoux, Août 1775, on eût trouvé fort extraordinaire ce titre, Henri IV, drame lyrique. […] Le respect pour le premier des Bourbons, la reconnoissance pour la bonté de son cœur sont très-justes ; mais l’Henrimanie dramatique n’est un titre, ni pour les excès, ni pour les erreurs. […] Jamais Prince ne fut plus cher à son peuple que Louis XV : il a porté pendant trente ans le titre de Bien-aimé, qu’on n’a jamais donné à Henri IV, même en Béarn sa patrie & son premier royaume. […] Ce titre lui fut donné solemnellement par la ville de Paris, & adopté par tout le royaume. […] La guerre que fit Henri IV. jusqu’à la mort d’Henri III, pour la religion protestante, lui mérite-t-elle le titre de Juste qu’on ne lui a jamais donné ?

91. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Il n’y jouoit que les enfans des Seigneurs ; on n’avoit garde d’avilir ce divertissement, en le livrant à des troupes ramassées au hasard dans la lie du peuple, où les agrémens de la figure & les vices sont le seul mérite & le seul titre, c’est-à-dire, ce qui est le plus propre à séduire & à corrompre. […] Aussi n’a-t-on jamais donné ce titre à aucun spectateur & amateur du théatre. […] Il n’y sera bon qu’autant qu’il sera mauvais : ce qui devroit le faire condamner, le fera couronner ; la dépravation fait son titre. […] L’usage étoit alors d’avoir des foux en titre dans les Cours des Princes. […] Le mérite dramatique est un nouveau titre de noblesse.

92. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Une mort prématurée l’appella au Tribunal de Dieu où l’abandon de sa vocation, sa licence dramatique, son libelle, sa vengeance ne furent pas apparamment des titres à la gloire du Ciel. […] Quoique ses pieces de théatres fussent ses titres les plus brillans, aucun d’eux n’en a parle ; ce n’étoit gueres en effet à des Prélats à les louer & à les louer dans un Prêtre. […] Jacques, le Théatre ne fut pour aucun d’eux, ni un titre de noblesse, ni un garant de valeur pour combattre les infideles. La Scène Espagnole est fort peu Ecclésiastique ; au-delà des Pirénées, le petit collet n’est pas un titre frivole & un métier de libertinage ; il ne s’y dégrade point par l’indécence. […] Les nouveaux Breviaires ont supprimé ces paroles de l’Hymne Romaine composée par saint Ambroise ; ainsi l’Abbé de Voisenon couronné des lauriers académiques & de mysteres dramatiques de la main des Evêques & de celles des actrices, inscrit dans l’Almanach du Théatre & dans la liste des quarante, passera doublement à l’immortalité ; ces deux titres devoient l’exclure, mais dans ce lieu ils s’étayent mutuellement.

93. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Dans le tems que toute Piéce de Théâtre étoit imprimée en Espagne avec ce titre, Comedia famosa, è grande, les Ouvrages des autres Nations n’y étoient pas connus. […] Les Piéces Espagnoles sur les plus graves Sujets, eurent très-longtems le même titre, & dans la Comédie des travaux de Job, il est dit que la patience de Job, que Dieu contemple des balcons du Ciel, lui donne une belle Comédie. […] Quel titre pour une Tragédie !

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