Pendant le schisme de Clément VII, Jeanne Reine de Naples fut la matière d’une pièce qui dura cinq jours, où on noircit toute sa vie, parce qu’elle tenait pour un autre Pape opposé à la France. […] Il en avait un autre, c’était de dissiper le jeune Roi par des amusements de son âge, pour le tenir en tutelle et gouverner seul. […] L’autre relation, que les Centuriateurs et la plupart des Protestants ont préférée, sans pourtant la donner pour certaine, est chargée d’événements romanesques et de circonstances ridicules ; le Pape qui s’enfuit déguisé en cuisinier, qui est découvert par hasard travaillant dans un jardin ; le fils de l’Empereur, fait prisonnier, qui oblige son père à faire le paix pour le délivrer ; le Pape qui met le pied sur la tête de l’Empereur prosterné, en lui disant ces paroles, « super aspidem et basilicum ambulabis » ; le Pape, l’Empereur et le Doge sur un théâtre ; le Pape donnant des indulgences autant qu’il peut tenir de grains de sable dans une poignée à deux mains, accordant au Doge, en récompense de ses services, un cierge de cire blanche, le droit de porter des fanons à son bonnet, comme une mitre d’Evêque, de sceller ses lettres avec du plomb, et d’avoir ses étendards bigarrés de diverses couleurs, comme un habit d’Arlequin. […] Finissons ce chapitre par un trait singulier d’un Evêque du douzième siècle, qui tenait un peu du Mazarin. Il se tint à Châlons en 1107 une célèbre conférence sur l’affaire des investitures, entre le Pape Paschal II et les Ambassadeurs de l’Empereur Henri IV (l’Archevêque de Trèves…) C’était lui, dit l’Abbé Suger (Vit.
Un troisième bienfait est l’affranchissement du droit que les hommes s’étaient acquis par une condescendance de la loi à la dureté de leur cœur, s’étaient, dis-je, acquis, de se défaire d’une femme avec un morceau de papier : L’Évangile l’appelle le Libelle de répudiation ; et il a entièrement aboli ce droit, en assujettissant les hommes à l’indissolubilité du mariage, comme ils y avaient toujours tenu les femmes assujetties. […] Si elles voulaient au moins commencer à régler leur conduite par changer de Dictionnaire, et s’en tenir à celui de l’Académie, qui a ménagé la pudeur de la Langue Française ; nous commencerions à bien espérer de leur conversion. […] Mais en cette affaire, il y a un point qui me tient bien au cœur : Et c’est que comme l’on a eu un grand zèle pour convertir ceux qui faisaient profession de la Religion Prétendue Réformée, on en eût autant pour la conversion du Sexe prétendu dévot.
D’où viennent ces combats à la Lutte, où s’exercent des hommes nus et frottés d’huile dans les Maremme en Toscane ; ces autres combats, connus à Pise, où les combattants, pour toute arme, ont la tête couverte d’un casque de fer et tiennent à la main droite un bouclier du même métal ; comme les combats à coups de poings sont en usage à Venise, et ceux del Calcio j à Florence ? […] Ces Jeux et ces Spectacles, que l’autorité publique avait abolis, ou qui avaient cessé d’eux-mêmes, sans que depuis on les eût protégés, peu à peu ont été rétablis par les peuples, de leur propre mouvement ; mais, en les rétablissant, on les a déguisés ; et on y a ajouté du nouveau, sans leur ôter néanmoins tout ce qu’ils tenaient de leur première origine.
; or rien ne nous est plus dangereux, susceptibles d’erreur au point où nous le sommes, que de prendre l’habitude de quitter les choses réelles pour nous attacher à leur ombre, et de mettre notre plaisir dans le néant, c’est pourquoi Tertullien ne fait aucune difficulté de dire que tout ce qui tient de la fiction passe devant l’auteur de la vérité pour une espèce d’adultère, « adulterium est apud illum omne quod fingitur », et comme ces fables sont ingénieuses, et embellies de tous les ornements de l’art, et des traits de l’éloquence, elles viennent non seulement à vous plaire plus que la vérité, mais encore à en inspirer le mépris et le dégoût. […] Si le but principal de la comédie est d’exciter les passions, parce qu’elle sait que l’homme ne hait rien tant que le repos, et ne se plaît qu’à être remué, celui de la religion Chrétienne est de les calmer, les réprimer, arrêter leurs fougues et leurs saillies, tenir renfermées dans leurs cachots ces bêtes farouches qui ne sont enchaînées que par les liens invisibles de la grâce, c’est le principal exercice de la morale Chrétienne, c’est notre lutte, notre tâche, notre combat journalier, le tout de l’homme Chrétien, la grâce que Jésus-Christ nous a apportée du Ciel est une grâce militaire qui arme l’homme contre lui-même, et le met dans la nécessité de tenir ses passions sous ses pieds, s’il n’en veut bientôt devenir le jouet et le misérable esclave, « actiones carnis spiritu mortificare quotidie affligere minuere, frænare, interimere »S. […] C’est ici le temps de la guerre, et vous ne pensez qu’à danser et à vous réjouir, c’est ici le temps de veiller et se tenir sur ses gardes, c’est le temps de répandre des larmes sur les périls qui vous environnent, et sur la longueur de cet exil, il n’y a point de moment pour rire, cela n’appartient qu’au monde qui verra dans peu une étrange catastrophe.
Du Concile d’Elvire, tenu l’an 305. […] Du premier Concile d’Arles, tenu l’an 314. […] Concile de Carthage, tenu l’an 397. […] CONCILE D’AFRIQUE,tenu l’an 424. […] Du second Concile de Châlons sur Saône, tenu l’an 813.
Les preuves que ces Comédies en offrent sont innombrables : mais on s’en tiendra à quelques-uns de ces passages, de ces morceaux les plus estimés ; on se bornera même aux Pièces qui font le plus de bruit et le plus d’effet au Théâtre. […] Parbleu, s’il faut parler des gens extravagants, Je viens d’en essuyer un des plus fatigants ; Damon le raisonneur, qui m’a, ne vous déplaise, Une heure au grand soleil tenu hors de ma chaise. […] Ce sont choses pour moi que je tiens de tout temps Fort propres à former l’esprit des jeunes gens ; Et l’école du monde, en l’air dont il faut vivre, Instruit mieux à mon gré que ne fait aucun livre. […] Là, de nos voluptés l’image la plus vive Frappe, enlève les sens, tient une âme captive. […] Près d’elle le respect tient lieu d’innocence, et la crainte d’échouer est un obstacle qui devient salutaire.