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41. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre IX. Des Exercices, ou Reveuës Militaires. » pp. 197-204

Mais les jeunes estoient obligez de se rendre à leur Quartier deux fois le jour, pour faire autant de fois leurs Exercices, pour se metre, ou pour se tenir en halaine, ou pour apprendre à vaincre les divers charmes de la Paix, comme l’oisiveté & la molesse. […] La seconde, estoit de les tenir sous les Armes long-temps, soit en Hyver soit en Esté, pour rompre leur delicatesse, & pour les accoustumer au froid, au chaud, au poids, & l’embaras de leur habit Militaire.

42. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Cet homme célèbre admiré de son temps est aujourd’hui presqu’inconnu ; personne ne lit ses ouvrages, il se croyoit en droit de posséder plusieurs Abbayes considérables, & de tenir à la Cour de Charlemagne, l’état d’un Prince. […] Cet esprit, ce goût de parure, ce génie inventif des modes ne fut jamais l’esprit de Dieu, mais l’esprit du démon, il favorise trop la tentation pour ne lui être pas agréable ; le démon tient le pinceau qui vous farde, il dirige l’œil qui en juge, il donne l’adresse à la main qui travaille, les couleurs sont ses armes, les rubans sont ses liens, les habits sont ses piéges. […] Le fard tient à notre personne, c’est conserver une partie de nous-mêmes que de nous farder ; il est permis d’avoir des habits, des meubles, donc du fard. […] Un Perruquier sait tout ; savoir farder, tenir le tein frais, rendre les mains blanches, c’est la science la plus sublime. 3.° Cette essence empêche le rouge de gâter la peau, le rouge gâte donc la peau ? […] Ces expressions qui dans notre langue paroissent tenir du burlesque ; dans le genie de l’Hébreu sont des portraits vifs & énergiques, pris des choses les plus communes, sérieuses & pleines d’images, d’expressions basses, dégoûtantes dans notre langue ; belles & nobles & frappantes dans le style oriental, celui-ci en particulier : quasi combusta facies eorum, facies denigratæ sicut carbonem .

43. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Diderot tombe dans le défaut qu’il a sujet de reprocher aux Auteurs dramatiques, on doit en conclure que ce défaut est difficile à éviter, & qu’on à lieu de craindre de le laisser glisser dans ses Ouvrages, si l’on ne se tient soigneusement sur ses gardes. […] Je ne parle point du Comique de chaque Peuple ; il tient tout-à-fait aux mœurs d’une Nation ; les connaître, c’est avoir une idée de ses Pièces enjouées. […] Je placerai ici une observation importante que je tiens d’un Acteur du Théâtre moderne, estimable par son caractère & par ses talens.

44. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

LE Dialogue est la représentation naïve d’un discours que tiennent ensemble deux ou plusieurs personnes. […] Tenons-nous en garde contre tous ce que nous appellons Tirades & Portraits. […] Mais je l’avais été, & c’est de lui que je tiens en éffet tout ce que je suis.

45. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177

Cependant, puisque le plaisir est l’objet naturel & primitif des Spectacles, sitost qu’on s’aperçoit que l’on ne plaist plus, il faut que le Poëte face iudicieusement sa retraite, qu’il se resolve de bonne foy à quitter une Place qu’il ne peut tenir, & qu’à l’exemple d’un Ancien, il cesse par raison, sans attendre de s’y voir forcé par sa foiblesseMaluit desinere quam deficere. […] Les Bourgeois & les Bourgeoises, qui ordinairement craignent plus les Filoux que le serain, y couroient en foule dans les deux Saisons : Sur tout si cette premiere regle estoit suivie de la seureté dont nous avons parlé, de quelque soin de leur commodité, & de leur faire tenir des sieges dans le Parterre. Mais la chose qui regarde immediatement le succez ou l’embaras du Spectacle, c’est de tenir de Theatre vuide, & de n’y souffrir que les Acteurs.

46. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

Canons du IVe concile de Carthage, an 398 ; « 2° L’évêque aura sa chambre ; et pour les services les plus secrets, des prêtres de bonne réputation, qui le voient continuellement veiller, prier, étudier l’Ecriture sainte, pour être les témoins et les imitateurs de sa conduite ; ses repas seront modérés, et on y verra des pauvres ; il n’aimera ni les oiseaux, ni les chiens, ni les chevaux, ni les habits précieux, et s’éloignera de tout ce qui tient au faste ; il sera simple et vrai dans tous ses discours, et méditera continuellement l’Ecriture sainte, pour instruire exactement son clergé et prêcher aux peuples selon leur portée. […] Cela est si vrai, qu’il n’est plus question parmi eux d’exécuter les canons qui les touchent, et qu’ils semblent laisser dans un oubli, dans une désuétude absolue, tels que ceux-ci : « 1° On renouvelle, dans le concile de Carthage tenu en 349, la défense déjà faite aux ecclésiastiques, en plusieurs conciles, d’habiter avec des femmes ; « 2° Aucune femme ne doit demeurer avec aucun des prêtres, mais seulement la mère, l’aïeule, les tantes, les sœurs, les nièces, celles de leur famille qui demeuraient avant leur ordination. 3e Conc. de Carthage, an 397, can. 17 ; « 3° Les prêtres doivent s’abstenir des grands repas, de la bonne chère, de l’ivrognerie et autres vices. […] Concile défend à tous ecclésiastiques de tenir dans leurs maisons, ou dehors, des concubines ou autres femmes dont on puisse avoir du soupçon, ni d’avoir aucun commerce avec elles, autrement ils seront punis des peines portées par les saints canons, ou par les statuts particuliers des Eglises ; « 5° Tout prêtre, diacre ou sous-diacre qui, depuis la constitution du pape Léon, aura pris ou gardé une concubine, on lui défend de célébrer la messe, de lire l’évangile ou l’épître, de demeurer dans le sanctuaire pendant l’office, ou de recevoir sa part des revenus de l’Eglise.

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