Car peut-on se dissimuler que par-tout où règnent les excès, les passions, les impuretés, ce ne soit le temple & la fête du démon ?
Le démon ne mène plus aux temples des idoles, mais au théatre, où l’on voit des idoles vivantes qui s’étudient à faire apostasier.
Toujours grand lorsqu’il faut que la gloire de Dieu paraisse ; dans l’affliction la plus sensible et la captivité la plus humiliante, il y a des Prophètes devant lesquels se prosternent les Rois ; et quelques-uns des plus grands Rois se trouvent forcés par une main invisible de rétablir ce peuple et de faire rebâtir le Temple et la Ville sainte.
Les acteurs sont des Rois souverains, & les actrices des Divinités, qui dans leurs tripots, ou pour parler plus décemment dans leurs temples, ou dans leur cour, donnent des loix aux auteurs, aux spectateurs, aux amateurs, & de proche en proche, à la nation.
Les femmes n’auront plus d’Autel & de Temple ; la toilette & les loges de la comédie leur en fourniront : il n’est pas permis de les adorer en effet ; mais on continuera de le leur dire ; ce langage est établi , & la folie de l’amour est un vrai culte .
Ils le furent encore par le renversement total d’un Empire florissant, immense, riche, peuplé, qu’ils croyoient éternel & divin, par la destruction de tous leurs temples & de leurs idoles qu’ils croyoient toutes puissantes, par l’extinction d’une famille royale, ou plutôt divine, les enfans du soleil adorés depuis plusieurs siecles, par le saccagement de leurs villes, la dévastation des campagnes, le massacre de vingt millions d’hommes frappés de la foudre, qui ne se sentent plus.