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59. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Et la raison qu’elle en donne, c’est qu’il n’est pas trop sur si ce sont en effet des biens ou des maux ; que celui qui s’en afflige ne tirera dans la suite aucun fruit de s’être affligé ; que les choses de la vie ne méritent pas même une fort grande attention, & qu’enfin l’affliction est un obstacle à ce qu’il y auroit de plus important à faire dans ces accidens. […] Voilà le premier mouvement de la Nature, le premier cri du cœur que revolte l’horreur du crime, & la crainte de ses suites funestes. […] Ils sentirent dans la suite la nécessité de se rendre utiles. […] Quand Corneille écrivoit l’Epître qu’on retrouve à la tête de la suite du Menteur ; il ne connoissoit encore ni son Art, ni Aristote, ni Horace. […] Dangers dont les suites funestes à l’honneur, au repos, & à la fortune des Familles, peuvent causer des désordres qui intéressent l’Etat ; dangers qui se trouvent dans la Représentation même d’Athalie, Piéce qui n’eût jamais paru sur le Théâtre public, si les intentions de l’Auteur, & celles de sa Famille, avoient été suivies.

60. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

Il verra les naufrages en suite de la vengeance diuine ; il verra les recompenses en suite des sainctes actions, & les chastiments en suite des impietés & des mauaises œuures.

61. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

Les Chinois sont les seuls Peuples de l’Univers qui la fassent continuer pendant dix ou douze jours de suite, en y comprenant les nuits23. […] La suite n’est pas marquée avec moins de clarté, puisqu’au dernier Acte, il est dit que la pluspart des Acteurs viennent de souper. […] Arrive-t-il un seul fait, & voit-on un seul Vers dans l’Iphigénie de Racine qui ne soit une suite de ce qu’on a vû & de ce qu’on a entendu dans le prémier Acte ?

62. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

C’est le cœur & le centre qui doit estre le premier animé, & qui doit donner le premier branle à tous les autres mouvemens, sur qui l’on doit juger de la durée du Theme, de la suite de l’Ouvrage, ou de l’extravagance de l’Autheur. […] Car si le titre ne plaît d’abord, la suite ordinairement rebute, & s’il n’est receu avec chaleur, il laisse durant toute l’action, un froid qui engourdit l’ame, & qui altere le plaisir. […] Car on se souvient bien d’une division, qui n’a que deux ou trois membres ; & il n’est presque pas possible de retenir l’ordre ou la suite de douze Entrées. […] Dans une Harangue, on cherche le tissu & la suite, on y blâme les disparates & les égaremens. […] Et enfin, cét amas qui parut curieux & nouveau, ne fut que la suite d’une vieille fadaize, & ne produisit que des railleries & des mépris.

63. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Suite de l’Indécence. […] Une troupe de Dieux & de peuples qui sont à leur suite, applaudissent à cette belle œuvre, la célèbrent par leurs chants, & disent : Venez, tendres amours, couronnez ces amans, & régnez avec eux : plaisirs, assemblez-vous, &c. […] Je crois cependant que l’Auteur n’a pas eu cette intention ; mais la pudeur ne lui pardonne pas la suite de ce spectacle. […] Je dis plus les contes de Bocace, de la Fontaine, de la Reine de Navarre, si justement condamnés, ne sont pas obscenes en ce sens, tout y est voilé & déguisé, & la Fontaine a voulu justifier par là dans sa préface ce qui dans la suite lui fit verser tant de larmes.

64. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Dans la suite, honteux de ses égarements, il se convertit, et veut entrer dans le Clergé. […] 4.° Quoique par un usage immémorial, devenu une espèce de loi, dont on ne se serait pas dispensé impunément, les grands Magistrats de l’Empire Romain, pour signaler leur entrée dans les charges, fussent obligés de donner des spectacles au peuple, l’Eglise ne le leur pardonnait pas, et si dans la suite, quittant le monde, ils voulaient entrer dans les ordres sacrés, ils étaient censés irréguliers, comme nous l’avons ci-dessus remarqué ; et si par la facilité des supérieurs, ils étaient admis aux saints ordres, fussent-ils élevés à l’Episcopat, eux et leurs consécrateurs étaient déposés, par l’ordre du Pape Innocent III, adressé au concile de Tolède : « Qui ordinati fuerint, cum suis ordinatoribus deponantur. » (Distinct. […] On se contenta dans la suite d’un renoncement général au démon, à la chair et au monde, et à ses pompes, qu’on y fait faire encore aujourd’hui, parce qu’on regarde avec raison ce renoncement comme une abjuration bien précise du spectacle. […] Ce n’est qu’une suite de la privation des sacrements et de l’excommunication.

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