Je sai que nous sommes nées esclaves d’un sexe fait pour nous dominer, je sai aussi que je ne dois comme je ne veux plaire qu’à celui que ta prévoyance m’a destiné pour maître. […] Ne risquent-elles pas de devenir le rendez-vous général de tout ce qu’il y a de suspect ou de dépravé dans les deux sexes ? […] Les sexes confondus, la décence & la retenue bannies, la Folie & Momus dirigeant tout. […] Régnez, sexe charmant, régnez sur l’univers ; c’est sur-tout aux françois à respecter vos fers. […] La veuve du libraire Duchesne, moins délicate, quoique la pudeur soit le partage de son sexe & celui d’une veuve chrétienne, vient d’imprimer ces mémoires obscènes dans le recueil des discours de cet écrivain licencieux : elle auroit pu lui épargner cette tache, & se l’épargner à elle-même.
Ce qu’on appelle les belles passions, sont la honte de la nature raisonnable, l’empire d’une fragile & fausse beauté ; & cette tyrannie qu’on y étale sous les plus belles couleurs, flatte la vanité d’un sexe, dégrade la dignité de l’autre, & asservit l’un & l’autre au régne des sens.
Ce qu’on y veut, c’en est le mal : ce qu’on y appelle les belles passions, sontf la honte de la nature raisonnable : l’empire d’une fragile et fausse beauté et cette tyrannie qu’on y étale sous les plus belles couleurs flatte la vanité d’un sexe, dégrade la dignité de l’autre, et asservit l’un et l’autre au règne des sens.
Les femmes, flattées des adorations qu’on rend à leur sexe sur le théâtre, s’habituent à être traitées en nymphes et en déesses.
Electre est à mon avis encore plus cruelle, à raison de son sexe, à qui la pitié et; la douceur sont des vertus personnelles. […] Est-il bien honorable pour nous de ravaler un sexe au pied duquel nous sommes tous les jours ? […] La plus grande utilité que vous y remarquez, est de rassembler les deux sexes séparément. […] Ce sexe est-il si fort enclin à la malice qu’il ne trouve point de milieu entre faire ou dire du mal ? […] Ils rassembleront l’un et; l’autre sexe, c’est ce que vous ne voulez pas.
L’amour est le penchant mutuel des deux sexes pour operer une des plus nobles fins du Créateur : il n’est pas plus le regne des femmes que celui des hommes : la résistance du sexe le plus foible, balance l’avantage que la puissance donne au plus fort, & les rend égaux. […] Peut-être que déterminé par cette façon de penser, qui semble vous être particuliere, vous ne vous êtes attaché qu’à des femmes sans graces & sans vertu : elles vous ont fait concevoir une idée peu avantageuse de leur sexe, & vous en avez tiré des conséquences à votre maniere. […] Toutes celles qu’une mauvaise éducation, l’exemple, ou des circonstances malheureuses, ont engagées à se dévouer au service de la Patrie, sous l’étendart de la volupté, vous doivent un remerciement ; mais ne donnez pas vos maximes pour regle : laissez aux femmes vertueuses le droit de nous attendrir sur la scene, & de nous donner, ainsi qu’à leur sexe, des leçons de vertu. Cette vertu qui vous est si précieuse, que tout le monde aime, est commune aux deux sexes : il est dans le monde plus d’une Constance, & plus d’une Cenie. […] Je ne m’épuiserai pas en efforts superflus, pour vous prouver que les fêtes & les bals publics, que vous preferez aux spectacles, sont exposés aux mêmes inconveniens que vous reprochez au Theatre, où les deux sexes se trouvent également réunis.