Qu’on compare les lieux, les personnes, on trouvera constamment que dans toutes les villes à théatre le sexe est beaucoup plus libre que dans les autres. […] Cet établissement faisoit honneur aux Dames Romaines, & marquoit le cas infini que leur sexe faisoit de la chasteté, espece de prodige dans un peuple idolatre, dans une religion impure, dont les Divinités des deux sexes n’offroient que des horreurs. […] Les hommes ne sont si corrompus sur cet article que parce qu’ils abusent de leur supériorité, le sexe le plus fort en accusant le plus foible. […] Il est certain que la loi de la pudeur, aussi-bien que celle de la chasteté, est commune aux deux sexes. […] Ah, que le théatre seroit désert si l’homme connoissoit ses devoirs & ses intérêts dans sa conduite auprès du sexe !
Est-il permis de se masquer & de se vêtir d’un habit différent de celui de son sexe, comme cela arrive dans les danses & les comédies ? […] Cette décision est conforme à la doctrine de l’Apôtre, qui recommande aux fidéles, d’avoir chacun l’extérieur convenable à son sexe, & dit que c’est une chose honteuse de faire le contraire. […] Ne peut-on pas du moins, se masquer pendant le carnaval, en prenant des habits conformes à son sexe, quoiqu’ils ne soient pas convenables à notre état ? […] On ne peut point excuser de péché ceux qui se masquent pendant le carnaval, quoiqu’ils ne prennent que des habits conformes à leur sexe, mais qui ne sont point convenables à leur état ; parce qu’étant masqués, on peut toujours les prendre pour des infames & des bouffons, comme nous l’avons dit ci-devant avec S.
Ces principes de corruption reçoivent une nouvelle force des Spectacles publics, où les pères et les mères s’empressent de conduire leurs enfants de l’un et de l’autre sexe. […] Il me paraît donc qu’il faut convenir que, si la réformation n’était pas indispensable par tant d’autres motifs, celui de l’éducation des enfants serait seul assez puissant, pour en faire sentir la nécessité ; et pour en déterminer l’exécution : mais tout conspire également à démontrer cette nécessisité : car, s’il est essentiel de garantir la jeunesse du risque, il ne l’est pas moins de mettre en sûreté la modestie du sexe, et de contenter la délicatesse des honnêtes gens.
Elisabeth d’Angleterre, qui après quarante ans de comédie venoit par sa mort de quitter la scène, lorsque Christine y monta ; avec tous les défauts de son sexe, une vanité, un luxe, une licence poussée plus loin que ceux de la Suédoise, parce qu’elle étoit plus aimable, plus puissante, plus riche. […] Elle joua le sexe. Le penchant d’un sexe pour l’autre est naturel à tout le monde, mais ce penchant a pour objet de s’en faire aimer & de goûter les plaisirs que la nature a attaché à leur union. Il est rare que ce goût aille jusqu’à vouloir changer de sexe, & affecter les apparences d’un sexe différent. […] Peut-on imaginer qu’un jeune Roi ait voulu se marier avec une vieille Reine laide & malfaite, qui avoit quitté ses États, s’étoit vouée au célibat, couroit le monde en aventurière, & avoit tous les défauts de son sexe, sans en avoir les agrémens.
L’impiété du Théâtre Anglais consistant ; en premier lieu, dans les imprécations et dans les jurements, 92 Pourquoi on a recours aux Jurements, 93 Le Théâtre Anglais plus coupable aujourd’hui à cet égard qu’il ne fut jamais, 95 La grandeur de cette sorte d’impiété, 96 Impiété punie par les Lois mêmes humaines, 97 Jurer sur un Théâtre public, c’est n’avoir aucun principe d’éducation, 99 Rien de plus grossier que de jurer surtout en présence du sexe, 99, et suiv. […] Rapin, 269 De Ben Jonson, 270 D’Aristote et de Quintilien, 273 Il est dangereux et déraisonnable de faire du divertissement le but principal de la Comédie, 277 Incongruités de nos Dramatiques par rapport à la poésie du Théâtre et à la politesse convenable, 283 Jusqu’où nos Poètes se guindent, 287 Jusqu’où nos Poètes rampent, 289 Leur rusticité à l’égard du Sexe, 292 La liberté qu’ils se donnent à l’égard des Seigneurs d’Angleterre, 296 Il n’y a que nos Modernes qui en aient usé de la sorte, 299 CHAPITRE cinquième.
Pourquoi l’un des sexes se refuserait-il plus que l’autre aux penchants qui leur sont communs ? […] Pourquoi l’un des sexes se ferait-il un crime de ce que l’autre se croit permis ? […] Il n’y avait aucune assemblée commune pour les deux sexes ; ils ne passaient point la journée ensemble. […] Que n’a-t-on pas dit de la liberté du sexe à Sparte ? […] L’inconvénient de leur sexe est de ne pouvoir supporter les fatigues de la guerre et l’intempérie des saisons.