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51. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « V. Si la comédie d’aujourd’hui purifie l’amour sensuel, en le faisant aboutir au mariage.  » pp. 19-24

Si l’on ne propose pas dans nos comédies des violences semblables à celles-là, on en fait imaginer d’autres, qui ne sont pas moins dangereuses ; et ce sont celles qu’on fait sur le cœur qu’on tâche à s’arracher mutuellement, sans songer si l’on a droit d’en disposer, ni si on n’en pousse pas les désirs trop loin.

52. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 7-8

Et ailleurs (hom. 56. in Genes.) il remarque qu’aux noces du patriarche Jacob, d’Isaac, d’Abraham, de Tobie et des autres Saints, que l’Écriture raconte, il n’est fait aucune mention de danses ni de semblables folies ; aussi Dieu bénissait-il leurs mariages, au lieu que vous encourez souvent les anathèmes de sa malédiction, parce que vos noces sont des occasions de mille péchés qui s’y commettent.

53. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

Les Poèsies champêtres qui portent le nom d’Ydiles ou d’Eglogues, quoiqu’assez semblables à la Pastorale, demandent pourtant des règles différentes. […] Ils ignorent ce que c’est que l’ambition, l’amour désordonné des richesses ; ils méconnaissent l’orgueil, la haine & les fureurs contre leurs semblables.

54. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Les Magistrats touchés de pitié pour leurs Concitoyens, envoyèrent aux Oracles, comme on avait accoutumé de faire en de semblables occasions, pour apprendre d'eux les moyens de se délivrer d'une si longue et si cruelle maladie, et les Dieux leur répondirent, « qu'il fallait instituer les Jeux Scéniques en l'honneur de la Déesse Flore ». […] souffert de semblables durant plusieurs années sous le nom de la Fête des Fats ou des Fous, et qui fut depuis abolie par le conseil de nos Théologiens, sur la Lettre qu'ils en écrivirent à tous les Évêques de France.

55. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Mais, diront-ils, vos représentations, qui ne touchent que les Rois, les Princes et les monarques, élevant tantôt un et déprimant tantôt l’autre, [ne] sont-elles point de mauvaise odeur au nez de leurs semblables qui les voient et entendent représenter ? Au contraire, pauvres gens, [ne] reconnaissez-vous pas que ces salutaires enseignements, ces louables préceptes et ces doctes exemples qui y sont contenus sont les vrais antidotes à ce poison de flatterie duquel vos semblables ont accoutumé de briguer leurs faveurs, l’absinthe de tels remèdes (venant de notre part) leur étant d’autant plus facile à recevoir que démêlé et détrempé en la douceur du plaisir qui accompagne notre théâtre, ils y sentent moins de fiel et d’amertumeaf.

56. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

D’abord pour accoutumer les hommes à voir de sang froid mourir leurs semblables sans leur donner l’assistance, il avait fallu accompagner ces meurtres mystérieux, de cris si grands, et d’une symphonie si haute, qu’on ne pensait presque pas aux misérables qui perdaient la vie : comme l’on voit à l’Armée que le bruit des tambours et des trompettes met les Soldats dans une certaine animosité qui leur soutient le cœur devant les objets les plus sanglants. […] Le Lundi 10. jour du mois de Décembre 1588. sur la remontrance faite par Maître Seguier Avocat du Roi pour le Procureur Général dudit Seigneur ; Et ayant égard aux Conclusions par lui prises, la Cour a fait et fait inhibitions et défenses à tous Comédiens tant Italiens que François, de jouer Comédie, soit aux jours de Fêtes ou ouvrables, et autres semblables ; jouer et faire tours et subtilités, à peine d’amende arbitraire et punition corporelle s’il y échet, quelques permissions qu’ils ayent impétrées. […] « Plût à Dieu que je fusse semblable à une colombe légère,Carm. 6. […] Le Spectateur déja attendri par les disgrâces des Amants, goûte avec plaisir l’espérance qu’il met dans ce Dieu, lequel enfin attiré par une Musique qui sent d’abord extrêmement la Guerre, mais qui dans la suite changeant et allongeant ses tons, devient toute semblable à celle que l’on entend dans les Églises Cathedrales quand on lève la redoutable Hostie. […] Est-ce que le repos de Dieu est quelque chose de semblable à ce qui se passe à la Comédie ?

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