L’unité l’indossubilité du mariage est une loi aussi ancienne que le monde ; c’est la premiere qui fut donnée à l’homme, & la plus nécessaire au genre humain pour sa conservation & sa propagation, pour la paix de la société, l’union des familles, l’éducation des enfans, l’état des femmes, pour fixer la légéreté de l’homme, réprimer ses passions, arrêter le débordement de ses vices, le rendre utile à ses semblables & à lui-même ; il n’est pas bon que l’homme soit seul , dit en le formant son adorable Créateur, donnons-lui une compagne qui lui ressemble .
Car à le bien prendre, est-il action plus déshonorante que de machiner de sang froid sa propre destruction, ou celle de son semblable ?
Cette idée est bien hasardée, rien ne la fait naître dans le Livre de Judith, la vie de retraite qu’elle a menée avant & après, l’éloge que lui donne le grand Prêtre de n’avoir jamais pensé à de secondes noces, la rendent très peu vrai semblable, & elle n’excuseroit ni les mensonges qu’elle débite à Holopherne, ni sa facilité à se rendre aux propositions de Vagao, & à se livrer seule dans sa tente à la passion d’un idolâtre. […] Chaumont, Perruquier, apres de profondes & savantes recherches dans son art, a découvert une maniere admirable de faire le toupet, de diminuer l’épaisseur des perruques, d’en faire symmétriquement rapprocher les bords plus près de la peau, & d’y placer les cheveux d’une façon assez semblable à ceux dont ils sortent de la tête.
Ces portraits semblent faits sur les actrices & les coquettes de notre siècle ; c’est que le vice toujours semblable à lui-même emploie toujours les mêmes moyens pour combattre la vertu. […] la mort & l’éternité ne les y rendront que trop semblables.
Les Vénitiens peu de tems après en représentèrent un nouveau, presque semblable pour la beauté des décorations, & dont le sujet était puisé dans les Livres Saints. […] Enfin l’Opéra-Sérieux est semblable, à peu de chose près, aux Poèmes sérieux & comiques dénués des agrémens du chant.
Tous les esprits n’estant pas semblables, les vns ne se laissent vaincre que par la force & par d’aigres remonstrances, les autres que par la douceur & des discours enjoüez, qui les persuadent mieux que les grans raisonnemens & le serieux incommode de ces Docteurs qui les effarouchent. […] Nos tableaux & nos tapisseries ne nous offrent que de semblables objets, dont l’ame de celuy qui les contemple auec attention peut estre plus emeüe qu’elle ne le seroit par vn recit qui échape aisement à la memoire ; & pour tout dire enfin, il y a autant à craindre du Peintre, que du Poëte & du Comedien. […] & autres semblables, ils les souffrent, parce qu’elles n’ont pas de suite, & ne forment pas vn sens parfait. […] Quand vne Troupe promet vne piece nouuelle, l’autre se prepare à luy en óposer vne semblable, si elle la croit à peu pres d’egale force ; autrement il y auroit de l’imprudence à s’y hazarder. […] Mais comme sa Majesté Nous a pareillement ordonné d’empécher à l’avenir qu’il n’arriue de semblables desordres, & d’establir dans les lieux destinez aux diuertissemens publics, la mesme seureté qui se trouue establie par les soins & par la bonté de sa Majesté dans tous les autres endroits de Paris ; Le Procureur du Roy nous a requis qu’il fust sur ce par Nous pourveu, afinque ceux qui voudront prendre part à cette sorte de diuertissement, d’où presentement tout ce qui pourroit blesser l’honnesteté publique doit estre heureusemẽt retranché, ayent la liberté de s’y trouuer sans craindre aucuns des accidens ausquels ils ont esté si souuent exposez.