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58. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Au moment de la chute de l’homme, la Terre devint un grand théâtre, qui dans la suite se trouva couvert d’une infinité de différents personnages, tous plus ridicules les uns que les autres, puisque la raison retranchée, il ne reste que le ridicule. […] Pourquoi se trouve-t-il si peu de gens qui s’appliquent à distinguer ce qui est comme un remède au corps politique, d’avec ce que la Religion que nous professons peut souffrir ? […] C’est précisément la solution de la difficulté qui se trouve à décider, si la Comédie est toujours permise, ou toujours défendue. […] Comment ose-t-il comparer les lieux où l’on est obligé de se trouver, soit pour les nécessités de la vie, soit par devoir de Religion avec des assemblées non seulement où l’on peut se passer d’aller, mais où il est toujours louable de n’aller pas, puisque le Théologien même par bienséance n’y va jamais. […] Se trouvaient-elles dans les Spectacles du temps des Pères ?

59. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Il faut demander aux très-pieux Empereurs Théodose et Valentinien, qu'ils défendent les Spectacles des Théâtres, et des autres Jeux les Dimanches et les autres Fêtes que la Religion Chrétienne solennise; principalement, parce que comme pendant l'Octave de Pâques, le Peuple se trouve au Cirque, au lieu d'aller à l'Eglise, si la représentation des Spectacles qu'on a accoutumé de donner au Peuple, se rencontre en ces saints Jours, on doit remettre ces Jeux à un autre temps. Il faut encore représenter aux très-pieux Empereurs qu'on ne doit point contraindre les Chrétiens d'assister aux Spectacles, ou d'en être les acteurs; car il ne faut persécuter personne, pour l'obliger de faire des choses qui sont contraires aux Commandements de Dieu; mais on doit laisser chacun dans la liberté qu'il a reçue de Dieu pour en user comme il faut; surtout on doit considérer le danger où sont ceux qui sont du corps de ces personnes qui sont chargées du soin des Jeux publics, qu'on contraint par la terreur des peines, de se trouver aux Spectacles contre les Commandements de Dieu.

60. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

Tout cela se trouvera dans M. […] Au reste, les noms des Comédies et des Personnages que j’ai cru devoir traduire en Français, se trouveront à la tête du Livre, avec l’Anglais à côté.

61. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

le roi et les législateurs auraient honoré un comédien pendant toute sa vie, ils lui auraient accordé des regrets à sa mort, ils enverraient consoler sa veuve, ils lui auraient promis une pension, lorsque tout à coup, les justes effets de la puissance et de la munificence souveraine, se trouveraient frappés d’anathème et de déshonneur, par la réprobation d’un prêtre qui leur dirait : « Ce que vous avez voulu, ce que vous regrettez même est réprouvé, va être couvert d’ignominie et du mépris public, telle est ma volonté. […] … Si le refus de sépulture, ainsi que nous l’avons déjà dit, est plus outrageant pour l’autorité du prince que pour le comédien même, il en résultera aussi, que la classe des personnes dévotes et, ce qui est pire encore, la classe du peuple abrutie par l’ignorance, et par conséquent si susceptible d’être fanatisée, comme elle l’est en Espagne, par le monachisme et le jésuitisme ultramontain, sera autorisée d’après cette conduite du clergé, à blâmer et mépriser le prince et la loi, qui, d’après les allégations du prêtre, se trouveraient en contradiction avec la religion.

62. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Les ignorants y verraient combien ils sont méprisables par leurs bévues et par l’absurdité de leurs raisonnements, et se trouveraient excités à chercher les moyens de s’instruire : les Suivantes rusées et intrigantes y seraient frappées de la punition de leurs artifices et de leurs entreprises téméraires : les Valets fourbes et infidèles y reconnaîtraient que les friponneries sont tôt ou tard découvertes et punies : l’Avare sordide ne verrait qu’avec confusion, dans un autre lui-même, la perte et l’enlevement d’un argent amassé avec tant d’indignité et gardé avec tant d’inquiétude : le jeune homme dissipateur n’y envisagerait qu’en tremblant, l’indigence dans laquelle il court le risque de se précipiter par l’excès de ses profusions. […] [NDA] On pourrait répondre que ces avantages se trouvent, pour la plus grande partie, dans les Pièces comiques du Théâtre Français, surtout dans les Pièces de caractère ; mais, en supposant même que ces caractères soient traités d’une manière propre à la correction des mœurs, il sera toujours vrai de dire, par les raisons que nous avons déjà expliquées dans le premier Chapitre de cet ouvrage, que ces mêmes Pièces sont ternies et en quelque sorte dégradées par mille traits de licence et de corruption ; en sorte que, si elles contiennent quelque instruction, elles renferment infiniment plus de mauvais principes et de dangereux exemples.

63. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

Elise lui réitére l’ordre qu’elle lui avait déjà donné de n’entrer jamais dans une chambre où elle se trouverait seule ; elle lui défend d’oser jamais lui parler à l’écart, même devant des Témoins ; enfin elle veut que si dans le terme de huit jours, il n’a pas des nouvelles de ses parents, il trouve un prétexte pour sortir de la maison : et supposé qu’il n’en sortit point, elle jure (malgré les favorables dispositions où elle est en sa faveur) de le découvrir elle-même à son père pour le faire chasser, ou de s’enfermer dans un Couvent, afin de ne le plus voir de sa vie, etc.. […] Il est cependant vrai qu’il se trouve aussi des Juges qui ont la fureur de juger : tant il est constant que la malice des hommes peut se faire une passion des choses même les plus sérieuses, et en apparence les moins satisfaisantes.

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