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28. (1675) Traité de la comédie « XIV.  » pp. 294-295

Et c'est pourquoi ceux qui ont voulu introduire des Saints et des Saintes sur le Théâtre ont été contraints de les faire paraître orgueilleux, et de leur mettre dans la bouche des discours plus propres à ces héros de l'ancienne Rome, qu'à des Saints et à des Martyrs. Il faut aussi que la dévotion de ces Saints de Théâtre soit toujours un peu galante.

29. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

Les pèlerins devinrent tellement à la mode, que des personnes riches et charitables leur prodiguèrent des soins, et firent dresser des théâtres sur lesquels ces pieux comédiens représentaient tantôt quelque chrétien martyrisé, tantôt les miracles les plus étonnants, opérés par le pouvoir de Dieu ou par l’intercession des saints, et enfin les mystères de notre religion. […] sans faire attention que les théâtres sont protégés par les gouvernements, et que la profession de comédien est approuvée par les souverains et par le pape, des prêtres rigoristes par ignorance, et entêtés par fanatisme, fulmineraient contre les acteurs une excommunication injuste en les privant des prières et des honneurs de l’église, et en leur refusant la sépulture en terre sainte ! […] Si on examine et si on apprécie l’intention et l’esprit des saints canons, relativement aux comédiens qui existaient dans ces temps reculés, on jugera bientôt qu’à cet égard les conciles, que nous avons déjà nommés plus haut, ne sont plus applicables aujourd’hui ni aux comédiens en général, ni aux comédiens français en particulier. […] Si un saint concile a défendu aux prêtres de jouer la comédie, donc ils s’étaient permis de se faire comédiens. En effet, des prêtres, au mépris de la discipline ecclésiastique, non seulement assistaient aux spectacles mondains donnés par les confrères de la passion, qui, après leurs comédies saintes, mettaient toujours quelques farces profanes, mais encore ils avaient eux-mêmes rempli des rôles et ouvert leurs églises pour ces sortes de représentations.

30. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXII. Passages de Saint Ambroise et de Saint Jérôme sur les discours qui font rire. » pp. 124-131

» En effet, il est bien certain qu’on ne voit dans les saints livres aucune approbation ni aucun exemple autorisé de ces discours qui font rire : en sorte que Saint Ambroise, après avoir rapporté ces paroles de Notre-Seigneur : « Malheur à vous qui riez », s’étonne que les chrétiens puissent « chercher des sujets de rire : et nos ridendi materiam quaerimus, ut hic ridentes illic fleamus ?  […] : par où il entend toujours ou l’écriture ou la prédication ou la théologie ; comme si ce n’était qu’en de tels sujets que la plaisanterie fût défendue ; mais on a pu voir que ce n’est pas cette question que Saint Ambroise propose, et on sait d’ailleurs, que par des raisons qui ne blessent pas le profond savoir de Saint Thomas, il ne faut pas toujours attendre de lui une si exacte interprétation des passages des saints pères, surtout quand il entreprend de les accorder avec Aristote, dont il est sans doute qu’ils ne prenaient pas les idées. […] Il est vrai que de temps en temps, et deux ou trois fois, il fait remarquer aux ministres de l’autel, que ce qu’il propose à tous les fidèles les oblige plus que tous les autres : mais cela, loin de décharger le reste des chrétiens les charge plutôt ; et il est clair, tant par les paroles de Saint Ambroise, qu’en général par l’analogie de la doctrine des saints, qu’ils rejettent sans restriction les plaisanteries. Si on trouve ces discours des saints pères excessifs et trop rigoureux, Saint Jérôme y apporte un tempérament sur l’épître aux EphésiensLib. 3. in Epist. ad. […] Encore que les saints pères n’approuvassent point qu’on fît rire, ils recevaient pourtant dans le discours la douceur, les agréments, les grâces Amb.

31. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Mais peut-on dire, s’écrie un grand Saint, que l’on suive J. […] Des yeux aussi saints que ceux de Dieu peuvent-ils s’ouvrir sur des objets si profanes ? […] En vain introduit-on des saints & des saintes sur la scene, Asmodée n’en sortira jamais. […] saint Chrysostome, qui va parler pour l’Eglise Grecque. […] Que les Théologiens & les Saints des derniers temps les justifient.

32. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

Esprit ès Ecritures Saintes, par l’Eglise, par les Saints Pères, et par la raison même. Que dit l’Ecriture Sainte contre les Danses ? […] Les Saints Pères de l’Eglise, qui sont les organes du saint Esprit, et comme les seconds Apôtres de l’Evangile, ont tous puissamment déclamé contre ce divertissement. […] Certainement vous autres, saintes femmes, vous voyez ce qu’il faut apprendre et désapprendre à vos filles. […] Les Apôtres et les Saints ont tous été dans ce sentiment, que le Christianisme et la discipline de l’Eglise, est une école de larmes et de pleurs, et non pas de joies et de délices : ce qui a fait dire autrefois à S.

33. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

Il y en a assez dans les saintes Ecritures, dans les Pères, et les Docteurs de l’Eglise. […] L’Ecriture Sainte est-elle contraire à tels Spectacles et recréations ? […] de se réjouir, pourvu que ce soit selon Dieu, et non pas selon le Diable : ainsi que les Saints l’ont entendu. […] L’on ne doit donc pas ainsi recevoir les Comédiens à la Sainte Communion ? […] Les Histoires Saintes n’ont pas été écrites pour donner du plaisir aux peuples, mais pour les porter à imiter les vertus des Saints qui seraient profanés dans des bouches impures, et par des misérables qu’on a bannis du commerce des gens de bien.

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